Des Arts enjoués et paisibles La culture fit tout leur foin.
La tendre et touchante harmonie A leurs jeux doit ses premiers airs; A leur noble et libre génie Apollon doit ses premiers Vers.
On ignoroit dans leurs retraites Les noirs chagrins, les vains désirs, Les espérances inquiétes, Les longs remords des courts, plaifirs.
L'interêt, au sein de la terre, N'avoit point ravi les métaux, Ni foufflé le feu de la guerre, Ni fait des chemins sur les eaux.
Les Pasteurs dans leur héritage Coulant leurs jours jusqu'au tombeau, Ne connoiffoient que le rivage Qui les avoit vuş au berceau.
Touts dans d'innocentes délices Unis par des noeuds pleins d'attraits, Passoient leur jeunesse sans vices, Et leur vieillesse sans regrets.
La mort, qui pour nous a des aîles, Arrivoit lentement pour eux ; Jamais des causes criminelles Ne hätoient les coups douloureux.
Chaque jour voyoit une fête, Les combats étoient des concerts; Une Amante étoit la conquête, . L'Amour jugeoit du prix des airs,
J'ouvre les fustes: sur cet âge Partout je trouve des regrets; Tous ceux qui m'en offrent l'image, Se plaignent d'être nés après.
que
le a terre fut teinte Du fang de son premier Berger; Depuis ce jour, de maux atteinte, Elle l'arma pour se venger,
Ce n'est donc qu'une belle fable; N'envions rien à nos Ayeux; En tout tems l'Homme fut coupable, En tout tems il fut malheureux.
(Ein noch lebender franzöfischer Dichter, duš Amerika gebürtig. Seine Schdfergedichte haben das Verdienst der Mannichfaltigkeit, Natur, Feinheit und Anmuth, die auch ein Vorzug seines Versbaues ift. Sie kamen unter dem Tis tel: Idylles et Poemes Champêtres im Jahr 1782. in 8. zu Pas ris neu heraus, mit einigen neuern Stücken vermehrt, und mit zwei angehängten långern Gedichten: le Temple de Guide, und la journée du Printems; und noch reichhaltiger ift die vierte Ausgabe seiner såmmtlichen Werke, Paris 1786, in zwei Duodezbånden, die auch einen kleinen Schaferroman enthalt. Seine Nachahmungen Gefnerischer Idyllen vers lieren indeß gar sehr, so bald man sie mit ihren Originaleu vergleicht.)
Heureux, qui des mortels oubliant les chimères, Posséde une compagne, un livre, un ami sur, Et vit indépendant sous le toit de ses pères ! Pour lui le ciel le peint d'un éternel azur; L'innocence embellit fon front toujours paisible; La vérité l'éclaire, et descend dans son coeur;
Et par un sentier peu pénible La nature qu'il suit, le conduit au bonheur.
Envain près de la solitude La discorde en fureur fait retentir sa voix: Livré dans le silence au charme de l'étude, Il voit avec douleur, mais sans inquiétude, Les états se heurter pour la cause des Rois.
Tandis
que la veuve eplorée Aux pieds des tribunaux va porter ses clameurs, Dans les embrassemens d'une épouse adorée De la volupté seule il fent couler les pleurs. Il laisfe nu loin mugir les orages du monde;
Sur les bords d'une eau vive, à l'ombre des bers, Leonard.
ceaux, Il dit, en bénissant la retraite profonde, C'est dans l'obscurité qu' habite le repos. L'homme, occupé d'étendre, et d'annoblir son être, Au sein d'un doux loisir apprend à se connoître. C'est là qu'il aprécie à leur juste valeur Le prestiges légers que la foule idolâtre; L'univers lui présente un bizarre théatre, Où le rôle souvent déshonore l'acteur: Il voit, dans ce chaos de bassesse et d'intrigues, Le merite isolé luttant contre les brigues; Sur les talens la haine attisant son flambeau:
La trahison au ris perfide De l'honnête franchise empruntant le manteau, Les noms sacrés de foi, de vertu, d'amitié, Honteusement vendus à l'intérêt fordide. Le sage fe détourne, et sourit de pitié: Il file d'heureux jours, à l'abri de l'envie, Sans regrets du passé, fans foin du lendemain; Et quand l'être éternel le rappelle en son sein Il s'endort doucement, pour renaître à la vie.
Si le ciel l'eût permis, tel seroit mon destin. Quelquefois éveillé par le chant des fauvettes,
par
le vent frais du matin, J'irois fouler les prés femés de voilettes, Et mollement assis, un La-Bruyère en main, Au milieu des bosquets humectés de rosée,
Des vanités du genre humain J'amuserois en paix mon oifive pensée.
Le regard fixé vers les cieux, Loin de la sphère étroite, où rampe le vulgaire, J'oferois remonter à la cause première, Et lever le rideau qui la couvre à mes yeux.
Tandis que le sommeil engourdit tous les êtres, Ma Muse, au point de jour, errante sur de fleurs, Chanteroit des Bergers les innocentes moeurs, Et frapperoit l'écho de ses pipeaux champêtres,
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