Pensées, Volumen2

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Hachette et cie, 1904

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Página 149 - Le premier qui ayant enclos un terrain s'avisa de dire Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou. comblant le fossé, eût crié à ses semblables : « Gardez-vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne...
Página 170 - Les sciences ont deux extrémités qui se touchent: la première est la pure ignorance naturelle, où se trouvent tous les hommes en naissant. L'autre extrémité est celle où arrivent les grandes âmes, qui, ayant parcouru tout ce que les hommes peuvent savoir, trouvent qu'ils ne savent rien, et se rencontrent en cette même ignorance d'où ils étaient partis; mais c'est une ignorance savante qui se connaît.
Página 99 - Qu'on s'imagine un nombre d'hommes dans les chaînes, et tous condamnés à la mort , dont les uns étant chaque jour égorgés à la vue des autres , ceux qui restent voient leur propre condition dans celle de leurs semblables , et , se regardant les uns les autres avec douleur et sans espérance , attendent leur tour : c'est l'image de la condition des hommes.
Página 270 - Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. » C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Página 204 - Tous les hommes recherchent d'être heureux : cela est sans exception : quelques différents moyens qu'ils y emploient, ils tendent tous à ce but. Ce qui fait * que les uns vont à la guerre, et que les autres n'y vont pas est ce même désir, qui est dans tous les deux, accompagné de différentes vues -. La volonté ne" fait jamais la moindre démarche que vers cet objet : c'est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu'à ceux qui vont se pendre.
Página 97 - L'immortalité de l'âme est une chose qui nous importe si fort, qui nous touche si profondément, qu'il faut avoir perdu tout sentiment pour être dans l'indifférence de savoir ce qui en est. Toutes nos actions et nos pensées doivent prendre des routes si différentes, selon qu'il y aura des biens éternels à espérer ou non, qu'il est impossible de faire une démarche avec sens et jugement, qu'en la réglant par la vue de ce point, qui doit être notre dernier objet.
Página 163 - Qui passera de nous deux? qui cédera la place à l'autre? Le moins habile? mais je suis aussi habile que lui, il faudra se battre sur cela. Il a quatre laquais, et je n'en ai qu'un : cela est visible; il n'ya qu'à compter; c'est à moi à céder, et je suis un sot si je le conteste. Nous voilà en paix par ce moyen; ce qui est le plus grand des biens.
Página 82 - Je vois ces effroyables espaces de l'univers qui m'enferment, et je me trouve attaché à un coin de cette vaste étendue, sans que je sache pourquoi je suis plutôt placé en ce lieu qu'en un autre, ni pourquoi ce peu de temps qui m'est donné à vivre m'est assigné à ce point plutôt qu'à un autre de toute l'éternité qui m'a précédé et de toute celle qui me suit.
Página 113 - Qui blâmera donc les chrétiens de ne pouvoir rendre raison de leur créance, eux qui professent une religion dont ils ne peuvent rendre raison...
Página 149 - Sans doute l'égalité des biens est juste : mais , ne pouvant faire qu'il soit force d'obéir à la justice , on a fait qu'il soit juste d'obéir à la force; ne pouvant fortifier la justice , on a justifié la force , afin que le juste et le fort fussent ensemble , et que la paix fût, qui est le souverain bien.

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