La Suze. Et bien puisqu'il le faut, inhumaine Phenice, Je veux vous adorer malgré votre injustice, Mes tourmens autrefois me parurent trop doux Pour ne m'expofer pas à les fouffrir pour vous, Je veux que mon amour, et foûmife et discrete, N'ait que mon feul respect pour fidele interprête, Je veux que mes regards, et mes triftes foûpirs N'ofent pas feulement parler de mes defirs, Et quoique je vous trouve également cruelle Je veux être toûjours et foûmis et fidelle."
S. von dieser Dichterin, B. I. S. 383 mehresten Gedichten, auch in ihren Idyllen herrscht ein gez wiffer elegischer Ton, sanftes and feines, mit Anmuth und Wohlklang ausgedrücktes, Gefühl.
Genereux Licidas, ami fage et fidelle, Dont l'efprit eft fi fort, de qui l'ame eft fi belle, Vous, de qui la raifon ne fait plus de faux pas, Ah! qu'il vous eft aifé de dire: N'aimez pas. Quand on connoit l'amour, fes caprices, fes peines, Quand on fait comme vous ce que pefent fes chaî-
Sage par fes malheurs, on meprife ailement Les douceurs dont il flate un trop credule amant. Mais quand on n'a point fait la trifte experience Des jaloufes fureurs, des dépits, de l'abfence; Que pour faire fentir fes redoutables feux, Il ne paroît fuivi que des ris et des jeux: Qu'un coeur refifte mal à fon pouvoir suprême! Que de foins, que d'efforts pour empêcher qu'il n'aime!
Je fais ce qu'il en coute, et peutêtre jamais
L'amour n'a contre un coeur émouflé tant de traits: Infenfible aux plaifirs, infenfible à la gloire, Que promet le fuccès d'une illuftre victoire? Je ne fuis point encor tombée en ees erreurs Qui donnent de vrais maux pour de faufles dou-
Mes fens fur ma raifon n'ont jamais eu d'empire, Et mon tranquille coeur ne fait comme on foupire. Il l'ignore, Berger: mais ne préfumez pas Qu'un tendre engagement fût pour lui fans appas. Ce coeur que le Ciel fit delicat et fincere, N'aimeroit que trop bien, fi je laiffois faire. Beisp. Samml. 4. B.
Deshoulieres. Mais, grace aux immortels, une heureuse fierté Sur un fi doux penchant l'a toujours emporté. Sans ceffe je me dis qu'une forte tendrefle Eft malgré tous nos foins l'écueil de la fagesse: Je fuis tout ce qui plait, et je fais m'allarmer Dès que quelqu'un paroît propre à fe faire aimer. Comme un fubtil poifon je regarde l'eftime, Et je crains l'amitié bien qu'elle foit fans crime. Pour fauver ma vertu de tant d'égaremens, Je ne veux point d'amis qui puiffent être amans. Quand par mon peu d'appas leur raifon eft féduite, Je cherche leurs defauts, j'impose à leur mérite. Rien pour les ménager, ne me paroît permis, Et dans tous mes amans je vois mes ennemis. A l'abri d'une longue et fare indifference, Je jouis d'une paix plus douce qu'on ne pense. L'efprit libre de foins, et l'ame fans amour, Dans le facré valon je paffe tout le jour:
J'y cueille avec plaifir cent et cent fleurs nouvelles Qui braveront du tems les atteintes cruelles; Et pour luivre un penchant que j'ai reçu des Cieux Je confacre ces fleurs au plus jeune des Dieux. Par une jufte retour on dit qu'il fait répandre Sur tout ce que j'écris un air galant et tendre. Il n'ofe aller plus loin, et fur la foi d'autrui Tantôt je chante pour, et tantôt contre lui: Heureufe fi les maux dont je feins d'être atteinte Pour mon timide coeur font toûjours une feinte!
Folgendes bekannte elegische Lied dieses sehr gefälligen, und vornehmlich durch seine Art d'aimer bekannten, Dichters (Pierre Joseph Bernard; gest. 1775,) verdient auch hier eine Stelle.
Mais fi quelqu'autre main f'avance, Si quelqu'amant eft mon égal, Emporte avec toi ma vengeance; Garde une épine à mon rival.
Tu vivras plus d'un jour peut-être, Sur l'autel que tu dois parer. Un foupir t'y tera renaitre. . . Si Thémire peut foupirer!
Fais-lui fentir, par mes alarmes,
Le prix du plus grand de fes biens: En voyant expirer tes charmes, Qu'elle apprenne à jouir des fiens.
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