Won diesem, mehrmals schon rühmlich erwähnten, Dichter hat man eine ziemliche Menge französischer Hervis den, die zu den besten in ihrer Art gehören: z. B. Lettre de Barnevelt à Truman fon Ami; Lettre de Zéila à Valcour; du Comte de Comminges à sa Mère, suivie d'une Lettre de Philomèle à Progné; d'Octavie à Antoine; u. a. m. In folgendem Briefe Abeillard's an Heloise, der eine Antwort auf den von Colardesü nachġeahmten Brief Heloisens ist, wird man ohne meine Hinweisung viele schöne und glücklis che Stellen bemerken, denen vornehmlich der leichte, wohl klingende Versbau sehr viel Anmuth giebt. Freilich aber hätten wir wohl gewiß eine bessere Ausführung dieser Idee erhalten, wenn Pope selbst sie übernommen hatte.
HELOISE eft-il vrai? J'ai reveillé ta flame; J'ai troublé le repos, qui rentroit dans ton ame. Ce coeur, où Dieu peut-être alloit enfin regner, Dechiré par mes mains, recommence à faigner! Trop coupable Abailard! trop fenfible Héloife! Amans infortunés!... quelle fut la surprise, Quand ton oeil reconnut ces traits baignés de pleurs,
Où ma tremblante main a tracé nos malheurs? Le Ciel m'a-t-il chargé d'empoifonner ta vie? La paix te reftoit feule, et je te l'ai ravie! Pardonne. ... que veux tu? Comme toi je languis: Laiffe-moi dans ton fein répandre mes ennuis; Me plonger dans l'amour, m'y concentrer fans ceffe,
Et pour l'accroître encor, parler de ma foibleffe. J'ai gardé trop long-tems un filence orgueilleux, Et mon coeur, trop long-tems, a renfermé fes
Du fort qui m'accabla quand la rigueur extrême
Vint féparer de toi la moitié de toi même ;
Aux plus cruels regrets condamné pour toujours, Quand je vis, loin de nous, s'envoler nos beaux jours:
J'ai cru que la Sageffe, et fur-tout que la Grace Pourroient de mon elprit en effacer la trace. Pour vaincre mon amour, j'ofai m'ensevelir: Contre lui par des voeux je croyois m'aguérir: Vaine précaution! contre fa folle ivreffe
Que peuvent la Raifon, la Grace et la Sageffe? Que peuvent les fermens? Ardeurs, tranfports, de- firs,
Tout me refte, Héloïfe, excepté les plaifirs.
Cet abandon du Cloître et ce filence horrible, Tout me livre à moi-même, et me rend plus fenfible.
C'eft en penfant à toi que je crois t'oublier; Dieu me menace en vain, et j'ai beau le prier, Tu triomphes toujours: Oui ma main téméraire Te place, à fes côtés, au fond du Sanctuaire; Et, quand de toutes parts regne un muet effroi, Profterné devant lui, je n'adore que toi.
Oui, ce calme trompeur, dont je t'offre l'image, N'eft, dans mon coeur brûlant, qu'un éternel ora- ge.
Peins-toi le défefpoir de ce coeur furieux; Ma flamme fait encore étinceler mes yeux: Défoccupé de tout, cette flamme trop chere De mon oifiveté devient l'unique affaire... Loin de moi, Livres faints! vos fombres vérités Ne peuvent confoler mes efprits agités;
Que m'offrez-vous? Des biens que la crainte em- poifonne;
Vous montrez le bonheur, Héloïfe le donne.
Mais quel trouble foudain a glacé tes transports? Héloife amoureufe a fenti des remords!
Des remords, Héloife!... eft-ce à toi d'én connoî
A la voix de l'Amour ils doivent difparoître. Ah! qu'ils ne fouillent point tes innocens attraits; Mets tu donc ta foibleffe au nombre des forfaits? Va, notre Dieu n'eft point un Tyran formidable. Un feu, qu'il alluma, peut-il être coupable? Pourroit-il s'offenfer d'un impuiffant defir. Lui, dont le fouffle pur enfanta le plaifir? Héloïfe, crois-moi, ta flamme eft légitime; Quelles font nos vertus, fi l'amour est un crime? Sur l'Univers entier jette un moment les yeux; Animé par l'Amour, l'Univers eft heureux. Ce doux frémiffement, ces feux et cette ivresse, Que l'Amant fait paffer au fein de fa Maîtreffe, Cette exftafe muette, et ce trouble enchanteur, Sont de fecrets tributs qu'il rend à fon auteur.
Qu'ai-je dit? malheureux! ô Ciel! où m'éga ré-je!
A mon profane amour je joins le facrilege! Arbitre fouverain de mon funefte fort, A mes fens égarés pardonne ce transport. Tu le fais, abattu fous la haire et la cendre, D'un trop cher douvenir je voudrois me défendre: Déchiré devant toi par de cruels combats,
L'existence pour moi n'eft plus qu'un long trépas. Mon Dieu! lorsqu'à tes loix mon ame s'eft fou- mife,
Je ne t'ai point juré d'oublier Héloïfe;
Et mon fatal amour, qui blesse ta grandeur, Sans ceffe me punit, et te fert de vengeur...
/ Sois plus forte, Héloïfe, et donne moi l'exem
Dieu va te foutenir, Dieu t'appelle en fon Temple. Va, cours, tombe à les pieds; tombe aux pieds des autels;
Renonce pour jamais à tes feux criminels; Que la Religion, t'armant d'un faint courage, De fon augufte main repouffe mon image:
Mon image trop chere, et qui fait tes tourmensa Je te remets ta foi, te remets tes fermens.
Pour te rendre à ton Dieu, je te rends à toi même ; La paix renaît bientôt, quand c'est lui
C'eft de lui déformais qu'il faut t'entretenir,
Et du fond de ton coeur c'est moi qu'il faut bannir. Peus-tu m'aimer encor! C'est moi de qui l'adresse, Par l'attrait des faux biens, égara ta jeunesse: Seduite par moi leul, pár mes difcours trompeurs, Tes levres ont touché la coupe des pécheurs. C'eft moi, de qui la main, couronnant la victime, T'a caché fous des fleurs le penchant de l'abîme: Compte, fi tu le peux, tes foins et tes chagrins, Que de jours orageux pour quelques jours fereins! Raflemble de l'Amour les ennuis et les peines, Et fes jaloux tranfports et fes allarmes vaines, Mets à part fes douceurs, fes paffagers defirs; Et vois combien fes maux furpaffent fes plaifirs.
Rappelle toi, fur-tout, pour affermir ta haine, Ces jours de deuil, ces jours, où respirant à peine, Courbé fous mes malheurs, je m'en fis de nou-
Ou, dans tous les Mortels, je crus voir des Rivaux. Ma foibleffe en mon coeur enfanta les allarmes; Je redoutois en toi ta jeuneffe, tes charmes, Un fexe trop facile, et prompt à s'enflammer; Je redoutois, fur-tout, l'habitude d'aimer. J'en hâtai, chaque jour, l'horrible facrifice; Songeant à mon repos, je preffois ton fupplice. Je defirai qu'un Cloître, afyle redouté, Pour diffiper ma crainte, enfermât ta beauté, Les careffes, les pleurs d'Héloïfe attendrie, Rien ne pouvoit calmer ma fombre jalousie ; Et, ton amour lui-même augmentant mon effroi, Je voulus que ton Dieu me répondît de toi.. Oui, de ma propre main je traînai la victime. Je te donnois à lui! mais, ô fureur! ô crime! Retenant mon préfent, arraché de mes mains, Je te donnois à lui, pour t'oter aux humains.
Tu me difois: Ordonne, et choifis ma demeure. Où veux-tu que je vive, où veux-tu que je mneu-
Abailard, je fuis prête... et moi, dans ces mo
Je goûtois le plaifir au fein de mes tourmens. Portiques révérés, afyles refpectables, Aux profanes regards dômes impénétrables, Grace à la piété, qui veille autour de vous, Combien vous affurez le bonheur d'un jaloux. Que je fus foulagé de t'y voir renfermée, Et de te voir fouftraite au peril d'être aimée ! J'attendois le moment, où quelques mots cruels T'enleveroient à moi, comme à tous les Mortels. Par l'offre de ta dot je fus bientôt feduire Celle qui fur tes foeurs exerçoit font empire. Et cette Femme enfin, secondant ton bourreau, Dans fon cloître, pour toi, me vendit un tombeau.
Ah! d'un pareil amour n'es-tu pas indignée? Ne vois-tu pas le piège où tu fus entraînée!! A des tranfports honteux, ceffe de t'emporter, Et d'aimer un Mortel que tu dois détefter.... Me détefter! Qui! moi!... non, ma chere Héloï- fe...
Non... tu ne le dois pas... ta foi me fut pro- mile;
Je reclame ton coeur, il est encore à moi... Beaucoup plus qu'à ce Dieu... que je trahis pour
Mes douloureux affronts, tes maux que je partage Julqu'aux emportements de ma jalouse rage: Tout m'affure à jamais une ame, où j'ai regné, Je fuis trop malheureux pour être dedaigné.
Sur les plus beaux objets ma vue appefan- tie
Etend le voile épais dont elle eft obfcurcie.
Le Soleil, que toujours je préviens par mes pleurs, Ne, trace pour moi feul qu'un cercle de douleurs.
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