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O Toi, dont la fageffe éternelle et profonde
Fait rentrer au néant les puiffances du monde,
Augufte Protecteur des Peuples et des Rois,
Grand Dieu, du haut des Cieux, entends ma foible

voix:

Par ma bouche, aujourd'hui, tout un Peuple t'implore:

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Daigne abaiffer les yeux fur un Roi qui t'adore.
Si tu prévois qu'un jour un Sujet inhumain,
Dans un fang aufli cher ole tremper fa main,'
Que ce monftre, étouffé dans le fein de fa mere,
Jamais de fes regards ne fouille la lumiere;
Qu'il foit, s'il voit le jour, livré dans ce moment,
Avant d'être coupable, au plus affreux tourment:
Que fon corps, déchiré par ta main vengeresse,
Renaiffe à chaque inftant, pour expirer fans ceffe:
Et qu'enfin, fur la terre il foit l'oppobre affreux
Des plus vils fcélérats de nos derniers ayeux !

Cher Prince, cher Amant, la mort la plus bar

bare,

Quand l'amour nous unit, pour jamais nous fépa

re...

Pour jamais... jufte Ciel; je ne te verrai plus!
Sufpendez un moment vos décrets abfolus;
Inflexible Deftin, puiffant Dieu que j'implore,
Permettez à mes yeux de le revoir encore.

Alors, qu'un foin preffant t'arracha de ce
lieu,

Je ne crus point te dire un éternel adieu.
Hélas! nos coeurs, feduits d'une vaine apparence,
S'abandonnoient fans crainte à la douce espéran-

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ce

De nous revoir bientot réunis par l'amour:
Nous fupportions l'abfence en faveur du retour,
Ah! fi de l'avenir mon fonge eft le préfage,
Si des maux que je crains, il m'offre ainfi l'image,
Qui, dans ce même inftant, qui me glace d'effroi,
Du nombre des vivans, mon Dieu, retranchez - moi.

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BlindeSain:
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Blin desain: Mais fi ce fonge affreux n'eft qu'un fonge ordi

More.

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naire,

D'un efprit effrayé fantôme imaginaire,

Qui, né dans le fommeil, fe diffipe avec lui,

O mort! fufpends tes coups, et permets aujourd'hui

Que, funefte témoin de ces tristes orages

Qui long-temps des François ont troublé les riva

ges,

Je le fois des beaux jours qui vont briller fur

eux,

Cher Amant, fi le Ciel daigne exaucer mes

voeux,

Si j'en crois aifément ce que mon coeur inspire,
Tranquille poffeffeur du plus heureux Empire,
Bientôt tu vas, bravant le fort et les revers,
Adoré de ton Peuple et craint de l'Univers,
Terraffer fous tes pieds la Ligue frémissante.
La France, par tes loins paifible et floriffante,
Verra, fur les deux mers, flotter fes pavillons.
Les épis orgueilleux vont couvrir nos fillons:
Les Arts vont déployer leur fublime génie :
Les Mufes, jufque'aux Cieux, vont porter l'harmo⭑
nie;

Et l'Europe admirant ton regne et tes vertus,
Verra revivre en toi, Jule, Augufte et Titus.
Peut-être, par des chants, verrons nous un Or-
phée

Elever à ta gloire un fuperbe trophée;
Et Paris, étonné de la vafte grandeur,

Pourra, de Rome un jour, égaler la fplendeur.
Qu'en te voyant heureux, j'expirerois conten-
te!

Mais le Ciel prend plaifir à tromper mon at

tente.

Puiffe ce Dieu fuprême, Arbitre des nos jours,
A tes heureux deftins accorder un long. cours,
Verfer fur tes Etats tous les bienfaits ensemble,
Et donner à nos fils un Roi qui te ressemble!

MAIS C'en eft fait: la force abandonne mes BlindeSains

fens:

Je fuccombe, ô mon Dieu, fous les maux que je

fens.

Adieu; ma plume échappe, et la mort qui m'ap-
pelle,

S'apprête à m'enfermer fous la tombe éternelle.
Adieu: que mon trépas n'excite point tés pleurs,
Henri, mon cher Henri, je t'embraffe.... je

meurs.

More.

De

La Harpe

ela Harape."

Die Heroiden waren die ersten Gedichte, wodurch sich dieser, noch lebende, Schriftsteller dem Publikum ankündigs te. Es sind ihrer vier: Montézume à Cortès; Caton à Cefar; Annibal à Flaminius; Socrate à fes Amis; die zuerst oh, ne Vorwissen des Verf. 1759 unter der Aufschrift: Heroides Nouvelles, gedruckt, hernach aber, von ihm selbst, und vers beffert, in seinen Melanges Litteraires, Par. 1765. 8. hërause gegeben wurden, und nun auch im zweiten Baude der Ausgabe seiner sämtlichen Werke (Par. 1779. 6 Voll. 8.) befindlich sind. Der vorausgehende Effai sur l'Héroide beschäfftigt fich vornehmlich mit der Beurtheilung der Heldenbriefe Ovid's, und enthält wenig neue oder gründliche-Bemerkuns gen, ausser etwa der, daß man bisher bloß die Leidenschaft Der Liebe zum Gegenstande dieser Dichtungsart gewählt, und darüber viele andre interessante Situationen unbenugt gelass fen habe. Uebrigens darf ich es als sehr bekannt voraus schen, daß iontezuma zu Merito regierte, als es von den Spaniern, unter Anführung des Cortez, erobert wurde, und daß diese viele Grausamkeiten und Unterdrückungen an den Mexikanern veråbten, deren Triebfeder bloß die Hab: fucht, nicht aber der vorgebliche Eifer für die Verbreitung des Christenthums war.

Uebrigens mag es an den hier gelieferten Proben frans zösischer Heroiden genug seyn, die sich leicht durch mehrere ähnliche Stücke von Dourrigne', Pezay, Costard, Pats mentier, Barthe, Mercier, u. a. m. vermehren liessen. Viele darunter erregen jezt noch die Aufmerksamkeit des Kenners nicht sowohl durch ihren innern Werth, als durch die Verzierung mit faubern Kupfern und Vignetten, womit man, bei den ersten und einzelnen Abdrücken der meisten, sehr verschwenderisch war. Dies veranlasste folgendes Epis gramm eines Ungenannten:

Lorsque j'admire ces Eftampes,

Ces Vignettes, ces Culs-de- Lampes,
Je crois voir en toi, pauvre Auteur,
(Pardonne à mon humeur trop franche!)
Un malheureux navigateur,

Qui fe fauve de planche en planche.

1

MON

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Enfin de tes forfaits tu recueilles le fruit:
Tu regnes, je fuccombe, et mon trone eft détruit.
Ah! je l'ai merité, ma foibleffe eft mon crime,
J'ai fouffert tes fureurs, et j'en fuis la victime.
Je meurs, et mes Sujets ont immolé leur Roi.
J'aurois dû les venger,... Barbare, réponds moi:
Ai-je été te chercher fous un autre hémitphere?
Chez tes Européens ai-je porté la guerre?
Ai-je connu ton nom, ton Prince, tes climats?
Quel finiftre Démon guida vers nous tes pas,
Et d'un art meurtrier t'enseigna les preftiges?
La Frayeur à nos yeux changes tout en prodiges.
Ces fardeaux de la mer, édifices flottans,
Soutenus fur l'abîme, et guidés par les vents;
Ces monftres, enflammés d'une fureur guerriere,
Portant avec orgueil les Maîtres de la terre;
Ce fer, métal affreux, qui commande aux humains;
La foudre, à votre gré le formant dans vos mains,
Tout annonçoit en vous, à cet afpect terrible, A
De la Divinité le pouvoir invincible.

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Le Mexique à vos pieds tomboit épouvanté.
Moi-même, de mon rang oubliant la fierté,
Moi, révéré des miens comme un Dieu tutelaire,
J'abaiffai devant vous cette grandeur altiere,
Je foumis má couronne à vos ordres facrés.
Je crus que, fatisfaits de vous voir adorés,
Vous daigneriez du moins, dans une paix profonde,
Recevoir le tribut que vous devoit le Monde.
Barbares Espagnols! ce peuple généreux,

S'il n'eût vu des Tyrans, vous auroit cru des Dieux
Quelle étoit notre erreur! malheureux que nous
fommes!

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Ah! n'eft-ce qu'aux forfaits qu'on reconnoit les
a hommes ?

Quel fatal fouvenir vient déchirer mon coeur!
Etranger infolent, quoi! pour comble d'horreur,

A l'in

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