enfin, étaient venus s'ajouter le rapatriement des civils fuyant la Belgique et l'évacuation de plus de 2700 locomotives du réseau belge!

Peu après Charleroi, quand la retraite commença, tandis que les armées françaises disputaient le terrain pied à pied, faisant sauter les ponts à mesure qu'elles se retiraient, des centaines de trains qui, sur l'insistance du général Joffre, avaient attendu jusqu'au dernier moment, purent recueillir les canons, les approvisionnements en vivres et en munitions. Près de 170 trains circulèrent ainsi sur le front durant certaines journées et se dirigèrent vers la Marne en des points indiqués pour chaque corps d'armée.

Au même moment, pour arrêter l'armée du général Von Kluck qui s'avançait sur Paris, toutes les troupes disponibles étaient dirigées vers le Nord en chemin de fer, et l'armée qui opérait dans la Meuse, embarquée dans 180 trains en attente, était transportée en moins d'une semaine aux environs de Paris.

Cependant les chemins de fer ne restaient pas non plus inactifs loin du front. Ils amenaient de tous les côtés de la France des troupes de renfort et assuraient, le 2 septembre, le départ du Gouvernement et des administrations pour Bordeaux. C'est par chemins de fer que l'on transporta l'or de la Banque de France et les principales œuvres de nos musées à Bordeaux.

Il fallut, en outre, et malgré les nombreux transports des réfugiés des régions envahies, assurer l'exode de ceux des Parisiens qui, effrayés à l'annonce du départ du Gouvernement, préférèrent gagner des régions plus sûres.

Les trains emportèrent ainsi, au départ de Paris, au moins 50 000 personnes par jour!.. Leur marche, il est vrai, était ralentie pour permettre le passage des trains militaires se succédant nuit et jour, à de courts intervalles.

Après la bataille de la Marne, la tâche des agents de chemins de fer ne se ralentit pas.

Ils eurent à diriger sur l'Aisne des troupes fraîches de renfort, des munitions, des approvisionnements, et à ramener, pour les répartir dans diverses régions, les réfugiés, les blessés, les prisonniers allemands. Les transports d'artillerie lourde se multipliaient eux aussi, rendus souvent d'autant plus difficiles qu'ils devaient être acheminés par des voies détournées.

Après cet exposé élogieux, la gazette Railway Age insiste

sur quelques faits saillants accomplis par les chemins de fer. Elle rappelle le transport de 70 000 hommes de troupes indiennes débarquées à Marseille avec un important matériel et amenées en trois jours près d'Orléans, les nombreux transports pour le ravitaillement de la population civile dans les régions un moment envahies et qui nécessitèrent plus de 40 trains entre le 21 septembre et le 14 novembre; le service postal enfin qui utilisait un wagon entier dans chaque train journalier pour le transport des millions de lettres et de colis à l'adresse des soldats.

Et, malgré cette formidable tâche, les chemins de fer s'appliquèrent à rétablir progressivement le trafic commercial et à améliorer sans cesse la régularité de leurs services.

La gazette Railway Age termine en disant que si les succès obtenus par les chemins de fer peuvent s'expliquer par l'heureuse disposition de leurs lignes qui convergent toutes vers Paris, ils tiennent surtout à la bonne volonté et à l'esprit d'initiative que leur personnel a montrés à tous les degrés de la hiérarchie.

VI. Les questions économiques dans le Royaume-Uni. Nous parlerons, dans le prochain numéro du Journal des Économistes, des travaux de la section d'économie politique et de statistique, de la session de la British Association for the advancement of science, qui vient d'avoir lieu à Manchester. Elle était présidée par M. W. R. Scott, ancien professeur de l'Université de Saint-Andrews, aujourd'hui titulaire de la chaire d'économie d'Adam Smith, dans l'Université de Glascow. Ils ont coïncidé avec le congrès annuel des trade unions dans lequel M. Lloyd George a prononcé un discours qui a produit une grande sensation. C'est la constatation officielle de la politique du Ca Canny (ne te presse pas) que les trade-unionistes avaient niée souvent, tout en la pratiquant. Dans la section d'économie politique, M. Yves Guyot a pris deux fois la parole; la première fois, il eut l'honneur d'introduire la discussion d'un très remarquable rapport sur les effets de la guerre à l'égard du crédit, de la circulation, des finances publiques, rédigé par un comité, dont M. W. R. Scott était président, et M. J. E. Allen, secrétaire.

La seconde fois, il inaugura la réfutation d'une thèse soutenue par l'archdeacon Cunningham bien connu comme l'un des plus ardents tariff Reformers. Il trouve, dans les circonstances.

actuelles, l'occasion de dire : « Le laissez faire est mort. » Ce n'est pas seulement au point du libre-échange international qu'il se place: c'est au point de vue intérieur. Parce que le gouvernement a mis la main sur la direction des établissements industriels qui fabriquent des munitions, il en conclut que l'Etat devra continuer en temps de paix. Il a été aisé à M. Yves Guyot de prouver que l'expérience actuelle ne justifie nullement cette prévision. M. Lloyd George a eu soin d'affirmer dans son discours au Congrès des trade unions, que les mesures actuelles n'étaient que provisoireset devaient disparaître au lendemain de la guerre.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

Documents statistiques réunis par l'administration des douanes sur le commerce de la France (sept premiers mois). 1 vol. in-8. (Imprimerie nationale.)

Chambre de commerce française de Londres. Année 1914. I vol. gr. in-8 de 350 pages.

Cahiers de doléances des corporations de la ville d'Angers et des paroisses: de la sénéchaussée particulière 'd'Angers sur les États généraux de 1789, publiés par A. LE MOY. (Collection de documents inédits sur l'histoire économique de la Révolution française.). T. I. 1 vol. gr. in-8 de 418 pages. (Paris, Ernest Leroux.)

La République orientale de l'Uruguay. Quelques renseignements statistiques (en français). (Montevideo, 1915.)

Notice économique sur Casabianca et la région de Chaouia. Exposition franco-marocaine à Casabianca. 1 brochure.

Manual of Emergency legislation comprising all the acts of Parliament, proclamations, orders passed and made in consequence of the war, to september 30th 1914, edited by Alexander PULLING, published by Authority. (Supplements of the Manual will be issued from time to time.) I vol. gr. in-8 de 572 pages. (London, Wyman and sons.) Free trade and protectionism in Holland, by Dr A. HERINGA, secretary of the Dutch free trade Union. I vol. in-12. (London, Fisher Unwin.) Studies in history, economics and public law, edited by the Faculty of political science of Columbia University. Vol. gr. in-8:

1. The Recognition policy of the United States, by Julien GOEBEL, University fellow in international law.

2. Railway problems in China, by MONGTON CHIH HSU.

3. Scientific management. A History and criticism, by Horace BookWALTER DRURY, instructor in economic and sociology the Ohio State University. Census of the commonwealth of Australia taken for the night between the 2rd and 3rd april 1911. Vol. III comprising parti IX to XIV of the Detailed Tables issued by G. H. KNIBBS, commonwealth statistician under the

authority of the minister of State for Home affairs. 1 vol. in-4. 2296 p.

(Melbourne.)

Italie Statistica del commercio speciale di importazione e di exportazione dal 1 gennaio al 30 giugno 1915. (Roma, Ministero delle finanze.)

Le Doppie Imposizioni. Depinizione scientifica, Rassegna e discussione dei casi di Doppia imposizione, by Giovanni FoSOLIS. I vol. gr. in-8. (Uta di Castello. Casa Editrice S. Lapi.)

J'accuse, par un Allemand (édition française). 1 vol. in-8. (Paris, Payot et Cie.)

Annuaire international de statistique agricole, 1911, 1912 et 1914. 1 vol. in-8 de 622 pages. (Rome, Institut international de statistique.)