d'Angers de leur livrer l'assaut, et leur dit : The cannons have their bowels full of wrath; And ready mounted are they to spit forth Their iron-indignation against your walls. * SHAKESPEARE, King John, act. 2. Ben Johnson, ancien auteur dramatique assez estimé, fait dire à Séjan: Great and high The world only knows two, that's Rome and L BEN JOHNSON, Sejanus, act. 5. *Les canons ont leurs entrailles pleines de courroux, et, déjà montés, ils vont cracher leur indignation de fer contre vos murailles. **De grands et d'élevés, le monde n'en connaît que deux Rome et moi. Mon toit ne me reçoit plus; c'est sur l'air que je marche, et à chaque pas je sens ma tête avancée abattre une étoile dans le ciel. Dryden même n'est pas exempt de ces métaphores ridicules ; mais une faute dans cet auteur est une taché sur le soleil : To see this fleet upon the ocean move, Angels drew wide the curtains of the skies; And heaven, as if there wanted lights above, For tapers made two glaring comets rise. * DRYDEN, Annus mirabilis. * Pour voir cette flotte voguer sur l'océan, les anges tirèrent tous les rideaux du ciel, et au ciel, comme si l'on manquait de lumières là-haut, allumèrent, en guise de torches, deux comètes flamboyantes. Enough for me, at distance if I view Some bard, some happier bard, the path pursue; Who, taught by me to reach Parnassus' Mounts up and calls his slow companions on. But yet these rules, perhaps, these humble lays May claim a title to a share of praise. PITT, Vida's art of poetry. J'AI parcouru tous les genres de poëmes, excepté le genre dramatique ; mais il fait un art à lui seul, et un art plus difficile peut-être. La poésie n'est pour lui qu'un accessoire que souvent même il dédaigne dans la comédie. L'art dramatique, enfin, a ses C'est assez pour moi, si je vois de loin quelque poëte, quelqu'heureux poëte, suivre la car rière, et, instruit par moi à atteindre le sommet du parnasse, monter et y appeler ses compagnons tardifs. Peut-être cependant ces règles, ces humbles vers peuvent prétendre encore à une petite part de louange. auteurs séparés, et leur nombre surpasse peut-être celui des poëtes. Sans doute ce serait un ouvrage intéressant, que le rapprochement du théâtre anglais et du théâtre français qui présentent tant de différence entre eux; déjà j'ai rassemblé beaucoup de matériaux, et si la Poétique anglaise est accueillie, je donnerai plus tard la Dramatique anglaise. Je me suis donc renfermé dans la poésie proprement dite; je ne l'aurais cependant fait connaître qu'imparfaitement, si je ne faisais connaître aussi les poëtes. Si le lecteur veut se promener avec moi dans cette galerie de portraits, leur diversité pourra lui en faire oublier la longueur toutefois ne perdant jamais de vue le titre et le but de cet ouvrage, je lui présenterai moins les hommes que les auteurs, moins les évènemens que les productions; sans me refuser cependant à rapporter les faits ou les anecdotes qui pourront piquer la curiosité ou exciter l'intérêt. DANS cette histoire littéraire des poëtes, on rencontrera souvent les qualifications de Whig et de Tory, et quoiqu'elles soient généralement connues, une courte explication ne sera pas inutile. Les paysans écossais, en conduisant leurs chevaux, se servaient, pour les exciter, du mot Whiggam. On les nomma Whiggamors, et, par abréviation, Whigs. Six cents d'entre eux s'étant révoltés, parcoururent et dévastèrent l'Ecosse. On appela cet évènement : Whiggamors' inroad, (l'Incursion des Whiggamors). Ce mot passa en Angleterre, et la cour appela, par dérision, Whigs, ceux qui lui étaient opposés. et Ceux-ci voulurent se venger, allèrent chercher, en Irlande, le vieux mot Tory, qui signifie Sauvage, et le donnèrent à leurs adversaires. |