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été cette fois encore la plus grosse affaire de la session. Le rapport de M. de Becke, ministre de finances, contient des renseignements complets sur la situation des budgets depuis 1860. En 1860, le déficit a été de 137 millions de florins, en 1861 de 128 millions, en 1862 de 86 millions, en 1863 de 84 millions, en 1864 de 86 millions, en 1665 de 51 millions, et en 1866 les dépenses extraordinaires de la guerre, du 11 avril au 1er août, se sont montées à 164 millions de florins. Par contre, depuis le commencement de l'année 1867, les économies de tout genre introduites dans les différents services du budget ont amélioré la situation, et le dernier discours de M. Becke s'efforce d'effacer des appréhensions qu'on avait conçues sur le moyen d'équilibrer le budget. Le chiffre du déficit de 1868 est évalué à 40 ou 45 millions; mais ce chiffre élevé peut disparaître graduellement en trois ou quatre années, grâce à la progression des recettes et à la diminution des charges militaires! On compte aussi sur la Hongrie, qui va contribuer désormais pour un quotepart fixe au payement des intérêts et de l'amortissement de la dette de toute la monarchie!

-La Russie emprunte 300 millions de francs, en donnant pour gage le chemin de fer dit de Nicolas. Un ukase impérial vient d'autoriser le ministre des finances de Russie à aliéner pour 85 ans le chemin de fer qui relie Moscou à Saint-Pétersbourg. Afin de faciliter la vente, l'administration de ce chemin émet en ce moment sur la place de Paris 600,000 obligations produisant un intérêt de 4 0/0 et valant chacune 125 roubles (500 francs). Le but apparent de cet emprunt serait de constituer un fonds destiné à la construction ultérieure d'autres lignes ferrées; mais on sait ce que valent ces promesses, vrais billets à La Châtre!

-La chambre italienne s'est enfin tirée du vote de la nouvelle loi sur les biens ecclésiastiques ou de mainmorte. Ces biens serviront de gage à un emprunt sui generis, qui devra produire 400 millions de francs, consistant en titres qui serviront à acheter ces mêmes biens. C'est l'assignat de la Révolution perfectionné, avec cette énorme différence que le chiffre de l'émission est limité, que le gage est plus assuré que ne l'étaient les biens nationaux de la France contenant l'élément des biens des émigrés bien plus justement sujets à révendication que les biens d'Église, dont la propriété ne s'appuie ni sur le travail, ni sur la famille.

En prenant possession des biens de l'Église, dont le revenu est évalué à cent millions, l'Etat inscrit le clergé pour 70 millions de rentes sur le Trésor, presque le double de ce que l'État accorde au clergé en France.

- Le gouvernement des Etats-Unis donne, en ce moment, une grande

legon aux gouvernements de l'Europe: la guerre ayant éclaté dans l'ouest entre les blancs et les troupes fédérales d'une part, et les Indiens de l'autre, une commission a été chargée d'une enquête; le rapport de cette commission, qui a été communiquée au sénat par le département de l'intérieur, donne raison aux Indiens contre les blancs et les troupes fédérales, et propose de désarmer les Indiens par des indemnités et des compensations.

Un projet de voyage au pôle nord est en voie de réalisation, sous les auspices de la Société de Géographie et d'un comité de patronage ayant à sa tête M. de Chasseloup-Laubat, ancien ministre de la marine, président de la Société de Géographie, et composé d'un grand nombre d'hommes marquants de la science, parmi lesquels nous voyons avec plaisir des membres de la Société d'Economie politique. Ce comité de patronage a été constitué pour faire appel à tous ceux de nos concitoyens qui s'intéressent aux progrès de la science, et qui seraient heureux de voir une pareille entreprise menée à bonne fin à l'honneur du pavillon français (1).

Ce projet, accueilli dès le début par de chaleureuses sympathies, fut combattu par le docteur Augustus Petermann, géographe allemand, qui recommandait de préférence la route entre le Spitzberg et la NouvelleZemble, en revenant à la voie de Barentz. Aujourd'hui, un hydrographe français, ancien élève de l'Ecole polytechnique, M. Gustave Lambert, propose une direction entièrement nouvelle, par laquelle il n'a jamais été fait aucune tentative, en partant du détroit de Behring pour atteindre la Polynia, mer reconnue libre, et de là le pôle nord même.

Depuis les voyages de Barentz, d'Hudson et de Baffin, vers le commencement du xviie siècle, de vains et nombreux efforts ont été tentés pour parvenir jusqu'au pôle nord. Dans la première moitié de notre siècle, ces efforts ont redoublé d'énergie en consacrant les noms princi

(1) Une souscription publique est ouverte Dans les bureaux de la Société de géographie; au siége de la Société générale pour favoriser le développement du commerce et de l'industrie; au Comptoir d'escompte, et dans les succursales de leur établissement.

Dès que la souscription aura atteint le chiffre de 600,000 francs, minimum jugé nécessaire pour une expédition d'un caractère exclusivement scientifique, il sera procédé à l'armement spécial d'un navire, par les soins de M. Gustave Lambert, chef de l'expédition, sous le contrôle du comité de surveillance, et avec le concours technique d'un armateur qui sera désigné par le comité. En sus du personnel maritime, des savants spéciaux seront attachés à l'expédition. Si, à la date du 1er juillet 1868, le montant des souscriptions était insuffisant, il sera procédé au remboursement intégral de chaque souscription.

paux des deux Ross, de Parry, Franklin, Austin, Penny, de Haven Kennedy, Belcher, Kellet, Ommaney, Collinson, Mac-Lure, Inglefield, Kane, Mac Clintock, etc. Le but spécial de la plupart de ces expéditions était de trouver un passage direct et commercial pour pénétrer de l'Atlantique dans le Pacifique, soit par le nord-ouest, soit par le nord-est. A la suite de la douloureuse issue du voyage de Franklin, et au retour des expéditions envoyées à sa recherche pendant plus de dix ans, on a paru abandonner tout nouveau projet. En 1865, le capitaine de vaisseau Sherard Osborne, de la marine britannique, proposa une nouvelle tentative par le détroit de Smith, au nord du Groënland, en reprenant à peu près les traces de l'Américain Elisa Kane.

- Recueillons, en passant, dans un journal de l'Alsace, un de ces vœux encore assez précieux tant par ses qualités intrinsèques que par sa rareté.

Un décret du 16 juillet supprime la chaire de droit des gens existant à la Faculté de droit de Strasbourg, et en affecte la dotation à la création d'une seconde chaire de droit romain à la Faculté d'Aix. Le rapport ministériel qui précède le décret rappelle que depuis l'établissement des chemins de fer, la jeunesse allemande aime mieux venir chercher l'enseignement de la Faculté de Paris, et que le cours de droit des gens à Strasbourg est tout à fait délaissé.

L'Impartial du Rhin regrette cette atteinte portée à « l'agglomération universitaire de Strasbourg, et demande pourquoi l'on n'a pas substitué à la chaire supprimée une chaire de droit public et d'économie politique; il espère que ce cours sera quelque jour institué à la Faculté de Strasbourg, et, pour hâter la réalisation de cette espérance, il engage l'édilité strasbourgeoise à s'occuper davantage d'augmenter les ressources matérielles des Facultés.

Nous avons entretenu nos lecteurs des travaux du Comité international des poids et mesures et des monnaies, constitué par la commission impériale de l'Exposition universelle, et d'une Conférence monétaire internationale, convoquée par le ministre des affaires étrangères. Nous publions plus haut (p. 256) les exposés des travaux de ces deux réunions faits: le premier, par M. le baron de Hock, membre de la chambre des seigneurs en Autriche, connu par ses travaux financiers; le second par M. de Parieu, vice-président du Conseil d'État.

- Nous annoncions dans notre dernière chronique la réunion d'un congrès de statistique à Florence. Nos lecteurs trouveront plus haut (p. 244) un article relatif au programme de cette assemblée.

Il a été question dans le compte rendu de la dernière réunion de la

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société d'économie politique d'un « projet de congrès international coopératif. » — Mais ce projet n'aboutira point, l'autorisation ayant été itérativement refusée à M. Horn et à M. Beluze, directeur du crédit au travail, promoteurs de ce congrès, auquel M. Schultze-Delitsch avait, paraît-il, promis son concours, et dont il y avait lieu d'attendre de bons effets. Voir ce qu'en a dit M. Horn à la Société d'économie politique. (p. 280)

Nous avons annoncé un congrès de la paix à Genève pour le 9 septembre. L'organisation en est suivie par un comité local, présidé par M. Jules Barni, professeur àl'Académie de Genève. Cette réunion est annoncée comme devant avoir une couleur démocratique.

Un second congrès de « l'association internationale des travailleurs » doit se tenir à Lausanne le 2 septembre. On se souvient que le premier a eu lieu à Genève l'année dernière, et qu'il a fait plus de bruit que de bonne besogne. Celui-ci fournira son personnel au congrès de la paixet réciproquement. Quoi qu'il en soit, il y aurait un grand pas de fait en Europe si les classes ouvrières et la masse démocratique arboraient franchement le drapeau de la paix internationale.

Voici le programme des questions proposées àu conêrès ouvrier de Lausanne:

« La mutualité considérée comme base des rapports sociaux : équivalence des fonctions, production et échange, comptoirs internationaux, crédit et banques pepulaires, monnaie et papier-monnaie, assurances mutuelles.

«Travail et capital:- des machines et leurs effets, division du travail, monopoles financiers et industriels, sociétés ouvrières, l'homme et la femme devant l'industrie, transformation et extinction du salariat, répartition des produits.

«Fonctions sociales :- rôle de l'homme et de la femme dans la société, éducation des enfants, enseignement intégral.

« Définition et rôle de l'État : - services publics, transports et circulation, intérêts collectifs et individuels, l'État considéré comme justicier et gardien des contrats, droit de punir. »

Paris, 14 août 1867.

JOSEPH GARNIER.

(JUILLET.)

AUCOC (Léon). Notions sur l'histoire des voies de communication en France. In-18, 50 p. L. Hachette.

BARONNET (E.). Les grands travaux de la ville de Paris et les bons de délégation. In-8, 61 p. Dentu.

BARRAU (Th.-H.). Conseils aur ouvriers sur les moyens d'améliorer leur condition. Nouvelle édition. In18 jésus, 11-305, p. L. Hachette et Ce.

BAUDRILLART (H.). La Propriété. In-18, 52 p. L. Hachette.

BERGERON. Qu'est-ce que l'assurance sur la vie? Causeries familières, 4e et 5e éditions. In-12, 24 p. Libr. des assurances.

BEAUFFRAND et DESCLOSIÈRES. Biographie des grands Inventeurs dans les sciences, les arts et l'industrie. 4 édition. In-18 jésus, vi-396 p. Donnaud.

BLANCHE (Antoine). Etat des pratiques sur le Code pénal. 3° édition. In-8, 789 p. Cosse et Marchal.

BOOM (Cornelius DE). Unité Européenne, paix, décentralisation, émigration. In-18, 275 p. Tous les libraires.

BUROT (J.). Considérations sur les Octrois. Législation et assiette de cet impôt en France. De son apparition en Turquie. In-4, 243 p. Senlis, imp. Duriez.

CHONSKI (H. DE). Question de l'unité monétaire par C. Heinrichs, au bureau de la Presse. In8,6 p.

CLOET (J.-B.-C.), chanoine honoraire. Le repos du Dimanche, considéré au point de vue de la légalité, de l'harmonie sociale, de l'économie, de l'hygiène, de la dignité humaine. In-32, 100 p. Arras, imp. Rousseau-Leroy.

COLAS DE LA NOUE, Du prêt à intérêt en Grèce, à Rome,en Judée dans le droit canonique, le droit barbare et les coutumes féodales, d'après les ordonnances des Rois deFrance, le Code Napoléon, les lois de 1807 et

de 1850, suivi d'une étude sur la législation étrangère et sur les réformes à introduire dans le droit français. In-8, 278 p. Durand et Pedone-Lauriel.

DADIAN (le prince M. K. B.). La Société arménienne contemporaine. In-8, 55 p. Franck.

DEVAY (Fr.). Journal d'un voyage dans l'Inde anglaise, à Java, dans l'archipel des Moluques, sur les côtes méridionales de la Chine, à Ceylan (1864), 2 vol. In-8, xxxII883 p. F. Didot frères et fils.

DUCOUDRAY (Elie). Consulats, Colonies, Algérie, Réformes proposées. In-8, 31 p. Dentu.

EDMOND (Charles). L'Egypte à l'Exposition universelle de 1867. Gr. in-8, 11-388 p. Dentu.

Enquête sur les principes et les faits généraux qui régissent la circulation monétaire et fiduciaire. Dispositions. In-4, 853 p. Imp. impériale.

FORCADE DE LA ROQUETTE. Discours sur les Sociétés à capital variable (8 juin 1867). In-8, 42 p. Panckouke et Co.

GAGNAT. Les vers à soie en 1867. 2e édition. In-8, 99 p. Goin.

GOURCY (DE). Voyages agricoles dans le Nord et le centre de la France, en 1865. 272 p. Mme Bouchard-Huzard.

HAMELIN (Ernest). La liberté de l'imprimerie au point de vue des intérêts de l'industrie typographique. In-8, 48 p. Guillaumin et C.

HAVRINCOURT (D'). Notice sur le domaine d'Havrincourt. In-8, 200 p. Libr. agricole.

HUE (Théophile). Étude sur le régime hypothécaire et les améliorations dont il paraît susceptible. In-8, 79 p. Toulouse, imp. Bonnal et Gibrac.

KEUTCHE OGLON (Ohannès). La Turquie devant la civilisation. In-8, 32 p. Imp. Rouge frères. Dunon et Fresné.

(1) Nous donnons, à partir du numéro de janvier, le relevé des publications inscrites au Journal de la Bibliographie générale de la France, qui sont de nature à intéresser les personnes vouées, à un point de vue quelconque, aux études économiques.

Le format et le nombre des pages sont indiqués dans ce relevé. Lorsqu'il n'y a pas de nom de ville, c'est que l'ouvrage est publié à Paris. Quand il n'est pas publié par un éditeur, on a mis le nom de l'imprimeur pour faciliter au besoin les recherches.

Les publications annoncées dans ce numéro sont celles que la Bibliographie gênérale donne dans les numéros 27, 28, 29 et 30 de cette année 1867.

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