Poèmes antiques

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Lemerre, 1874 - 310 páginas
 

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Página 64 - Les Dieux sont en poussière, et la terre est muette : Rien ne parlera plus dans ton ciel déserté. Dors ! mais vivante en lui, chante au cœur du poète L'hymne mélodieux de la sainte Beauté! Elle seule survit, immuable, éternelle. La mort peut disperser les univers tremblants, Mais la Beauté flamboie, et tout renaît en elle, Et les mondes encor roulent sous ses pieds blancs ! T.
Página 287 - ... dans les champs radieux, Fuis ! la nature est vide et le soleil consume : Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux. Mais si, désabusé des larmes et du rire, Altéré de l'oubli de ce monde agité, Tu veux, ne sachant plus pardonner ou maudire, Goûter une suprême et morne volupté ; Viens ! Le soleil te parle en paroles sublimes ; Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin ; Et retourne à pas lents vers les cités infimes, /" Le cœur trempé sept fois dans le néant divin.
Página 173 - J'en veux à ma mère ; c'est elle Qui, me voyant en proie à cette amour mortelle, D'un récit éloquent n'a pas su te toucher. Vos cœurs â toutes deux sont durs comme un rocher! Cyclope, que fais-tu ? Tresse en paix tes corbeilles ; Recueille en leur saison le miel de tes abeilles ; Coupe pour tes brebis les feuillages nouveaux, Et le temps, qui peut tout, emportera tes maux ! — C'est ainsi que chantait l'antique Polyphème ; Et son amour s'enfuit avec sa chanson même, Car les Muses, par qui...
Página 286 - L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre, Et la source est tarie où buvaient les troupeaux ; La lointaine forêt, dont la lisière est sombre, Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.
Página 288 - ... humains. Mais sur le sable au loin chante la mer divine, Et des hautes forêts gémit la grande voix, Et l'air sonore, aux cieux que la nuit illumine, Porte le chant des mers et le soupir des bois. Montez, saintes rumeurs, paroles surhumaines, Entretien lent et doux de la terre et du ciel! Montez, et demandez aux étoiles sereines S'il est pour les atteindre un chemin éternel.
Página 63 - Et la terre écoutait, de ton rêve charmée, Chanter l'abeille attique entre tes lèvres d'or. Comme un jeune lotos croissant sous l'œil des sages, Fleur de leur éloquence et de leur équité, Tu faisais, sur la nuit moins sombre des vieux âges, Resplendir ton génie à travers ta beauté...
Página 306 - Adônaï, les vents ont emporté ta voix ; Et le Nazaréen, pâle et baissant la tête, Pousse un cri de détresse une dernière fois. Figure aux cheveux roux, d'ombre et de paix voilée, Errante au bord des lacs sous ton nimbe de feu, Salut ! l'humanité, dans ta tombe scellée, O jeune Essénien, garde son dernier Dieu ! Et l'Occident barbare est saisi de vertige.
Página 304 - L'angoisse du désir vainement nous convie : Au livre originel qui lira désormais ? L'homme a perdu le sens des paroles de vie : L'esprit se tait, la lettre est morte pour jamais. Nul n'écartera plus vers les couchants mystiques La pourpre suspendue au devant de l'autel, Et n'entendra passer dans les vents prophétiques Les premiers entretiens de la Terre et du Ciel.
Página 230 - Des chèvres, ça et là, le long des verts arbustes, Se dressent pour atteindre au bourgeon nourricier, Et deux boucs au poil ras, dans un élan guerrier, En se heurtant du front courbent leurs cols robustes. Par delà les blés mûrs alourdis de sommeil Et les sentiers poudreux où croît le térébinthe, Semblable au clair métal de la riche Korinthe, Au loin, la mer tranquille étincelle au soleil. Mais sur le thym sauvage et l'épaisse mélisse Le pasteur accoudé repose, jeune et beau ; Le...
Página 287 - Homme, si le cœur plein de joie ou d'amertume. Tu passais vers midi dans les champs radieux, Fuis! la nature est vide et le soleil consume ; Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux.

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