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Paris, Urb. Canel, 1828.-3e édit., augmentée de Mazeppa et de plusieurs autres tableaux. Paris, le même, 1829, in-8 avec une grav.; ou 1829, in-12, fig. Premier vol. des Poésies de l'auteur. La seconde édition ne parait être que la reproduction de la première. IV. Almaria. Paris, Allardin, 1835, in-8, avec une grav. (7 fr. 50 c.). Roman. V. Les Prismes poétiques. Paris, le même, 1838, in-8 (8 fr.), Deuxième volume des Poésies de l'auteur. Dans la même année, les deux volume ont été contrefaits en Belgique sous le titre de «Prismes poétiques, précédés de Tableaux poétiques». Bruxelles, in-18 (2 fr.). VI. Le Chemin du Ciel. (En vers.) Toulouse, de l'impr. de Douladoure; 1851, in-8 de 4 pag. A MM. les ouvriers de Toulouse, de l'association de Saint-François-Xavier. On a dit, il y a longtemps, que M. de Rességuier a composé une tragédie dont le sujet est tiré d'une chronique, du moyen âgé; quand donc la fera-t-il représenter? RESSÉGUIER (le comte Fernand de), frère des précédents, troisième fils du marquis, l'un des mainteneurs de l'Académie des Jeux floraux, secrétaire des assemblées. I. Remerciment à l'Académie. Toulouse, de l'impr. de Dontadoure, 1849, in-8 de 20 pag. II. Résumption, compte rendu des travaux de l'Académie des Jeux floraux durant les années 1852, 1853 et 1854. Toulouse, de l'impr. de Douladoure, 1853-55, 3 cah. in-16. II. Rapport sur le concours des ouvrages présentés à l'Académie des Jeux floraux: 3 mai 1858. Ibid., 1858, in-8

de 23 pag. RESSÉGUIER (P.-U.). Réflexions sur le génie de l'Europe. Dénoûment de la guerre d'Orient. Les lettres, les arts, l'agriculture, la grandeur des peuples et la prospérité des Etats. Montpellier, de l'impr. de Gelly, 1855, in-8 de 7 feuilles 1/4 (2 fr:).

RESSONS (de). Méthode pour tirer les bombes avec succès. (Extr. des Mém. de l'Académ. des sciences.) Paris, Corréard, 1846, in-8 de

42 pag.

RESTEAU (B.). Traité des droits de succession et de mutation par décès,

et des règles de la perception, suivi d'un formulaire des déclarations et actes auxquels l'application de la loi du 27 décembre 1817 peut donner lieu. Bruxelles, Decq, 1848, in-8 de 372 pag. (5 fr.). RESTIF DE LA BRETONNE. Voy. RÉ

TIF.

RETEAU DU FRESNE (Mme). Histoire de Cherbourg et de ses antiquités, qui découvre des faits très-importants sur l'histoire de Normandie. Paris, Ballard, 1760, in-12. RÉTAUX DE VILETTE (Louis-MarcAntoine), ancien gendarme, condamné dans l'affaire du collier. I. Requête pour le sieur Marc-Antoine Rétaux de Vilette..., accnsé, contre M. le procureur général, accusateur, en présence de M. le cardinal de Roban, de la dame de La Motte-Valois, du sieur Cagliostro, de la demoiselle d'Oliva et autres, tous co-accusés. S. 1., 1780, in-8 de 26 pag. II. Mémoires historiques des intrigues de la Cour et de ce qui s'est passé entre la reine, le comte d'Artois, le cardinal de Rohan, madame de Polignac, madame de La Motte, Cagliostro et MM. de Breteuil et de Vergennes. Venise, 1790, in-8 de 75 pag.

RÉTIF DE LA BRETONNE, ou RESTIF... (1) (Nicolas-Edme), l'un des plus singuliers et des plus féconds auteurs du XVIIIe siècle, écrivain cynique et bizarre par système, que, sur l'étiquette du sac, l'on a présenté, à tort, ainsi que nous l'établirons dans cet article, comme le plus singulier des réformateurs que produisit le siècle précédent, puisqu'il est douteuxqu'il soit le véritable auteur des Idées singulières qu'il s'attribuait ou se laissait attribuer. Rétif de la Bretonne était né à Sacy, près de Noyers (Yonne), le 22 novembre 1734, d'honnêtes

(1) L'on écrit indifféremment le nom de ce adopte la derniere manière d'orthographier son bizarre écrivain Restif et Rétif; nous avons

nom, parce que c'est celle suivie par ses petits enfants. M. Ch. Monselet a vu plusieurs actes tice est une nouvelle édition, sous une autre dans lesquels ce nom est écrit Rétif.-Cette Noforme, de celle imprimée dans le tome VII de ce glissées; nous avons voulu les réparer, et, le failivre. Quelques erreurs et omissions s'y étaient

sant, nous avons mis à profit la consciencieuse étude de M. Ch. Monselet sur Rétif, ainsi qu'un article tres-curieux de M. Paul Lacroix sur le même écrivain.

cultivateurs. La faiblesse de sa santé décida de sa vocation; ses parents résolurent, vu son incapacité pour les travaux champêtres, de lui faire faire ses études afin de le mettre en état de remplir quelque emploi. Il fut placé à cet effet chez son frère aîné, respectable ecclésiastique, qui lui donna des leçons de grammaire française et latine. Ses progrès furent rapides : il montrait le plus grand désir d'apprendre, dévorant tous les livres qui lui tombaient sous la main, et dès l'âge de dix ans, il composait des petits romans qui n'étaient pas sans intérêt. Malheureusement le tempérament de Rétif se développa de bonne heure, et il fut libertin bien jeune : A quinze ans, il comptait douze maitresses et commettait, en leur honneur, un poëme enflammé. Cette vie scandaleuse fit prendre à son père la détermination 'de l'envoyer en apprentissage chez un imprimeur d'Auxerre, que Rétif a fait connaître, sous le nom déguisé de Parangon, car ce nom est celui d'un caractère d'imprimerie. Là, n'ayant sous la main que la femme de son patron, il s'empresse de la séduire, et se fait chasser de la maison. Auxerre était un trop petit théâtre pour ses ébats. En 1755, à peine a-t-il atteint vingtet-un ans, qu'il prend la route de Paris et court s'attabler dans les caveaux du Palais-Royal, entre deux nymphes de l'humeur la plus gaillarde. Dès lors il ne mena plus qu'une vie vagabonde, fut réduit à la plus affreuse misère, et obligé de former des liaisons crapuleuses et de contracter des habitudes avilissantes, dont il conserva l'empreinte toute sa vie; elles eurent la plus grande influence sur ses productions. Il s'ennuya enfin d'un état aussi misérable, et finit par demander et obtenir d'être compositeur d'imprimerie, état dont il avait les premières notions, Il entra à l'imprimerie royale, sous la direction d'Anisson-Duperron, au prix de 50 sous la journée. Tout le temps que lui laissait libre l'imprimerie royale, il le passait soit aux cafés du Palais-Royal, ou au cabaret de la Grotte Flamande.

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L'administration à laquelle Rétif était attaché dut bientôt ouvrir les yeux sur la conduite de l'ouvrier, et Rétif dut changer plusieurs fois d'imprimeries. En 1767, il était correcteur chez Quillau. Se croyant déjà le talent d'écrire, parce qu'il en avait le goût, il avait profité de sa position de compositeur et de correcteur pour ébaucher quelques romans: ils étaient mal écrits et mal digérés; mais on y remarquait de la sensibilité, de l'imagination, un style quelquefois naturel et énergique. Le premier ouvrage publié par Rétif fut sa Famille vertueuse, qui parut en 1767; ce roman lui fut payé 765 liyres. Dès lors, il se crut un homme supérieur, et il quitta l'imprimerie pour faire des livres qui lui coûtaient d'autant moins qu'il imagina peu, n'imprimant que ce qu'il avait vu, pensé ou appris. L'âge ne changea rien aux goûts que Rétif avait contractés dans la force des passions; c'étaient toujours les tavernes, les petits spectacles, les lieux de débauches qu'il fréquentait de préférence. Il y cherchait, disait-il, des sujets de composition, qu'il traitait avec une chaleur et une rapidité inconcevables. Ses ouvrages d'une certaine époque, absolument nuls par le fond, sont écrits d'un style bas et trivial, et remplis de détails ignobles. Ces productions ont eu quelques succès, surtout dans les pays étrangers, où on les regardait comme des peintures fidèles des mœurs de Paris, tandis qu'elles ne représentent le plus souvent que les scènes dégoûtantes de la plus basse classe, et ne sont en général que des répertoires d'anecdotes scandaleuses. Rétif se vanta d'avoir préparé la Révolution par ses écrits; mais deux banqueroutes qui le privèrent du fonds de toutes ses économies, et les contrefaçons sans nombre qu'on fit alors de ses derniers ouvrages, le dégoûtèrent bientôt d'un ordre de choses dont il devenait la victime, ce qui l'obligea lors de la Révolution de reprendre son état d'imprimeur et de travailler comme un simple ouvrier. Dans l'Avertissement de son « Théâtre >> il dit

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qu'il est le seul qui s'occupe de littérature dans ces temps de trouble. J'ai le cœur serré aujourd'hui en composant ceci sans copie ». Effectivement, les personnes qui ont connu Rétif affirment qu'il composait souvent des passages entiers sans manuscrit, et ces morceaux étaient, à son avis, les mieux écrits, les mieux pensés. Rétif était d'une organisation singulière, et sa conduite, comme ses écrits, offre un mélange continuel de folie et de sagesse, de sottise et de raison. Mercier déclare, dans son Tableau de Paris», que le génie original et créateur de Rétif de la Bretonne était, après lui-même, ce qu'il admirait le plus. Rétif lui donna de grands éloges à son tour. Voyez surtout, dans les Nuits de Paris, le morceau qui commence par ces mots : « Mercier! ô rare et sublime courage!...» On ne peut refuser à Rétif ni de l'esprit, ni du talent; mais il en fit le plus déplorable usage, par suite de son manque d'éducation et de son excessive vanité. Il ne communiquait ses plans à personne, pas même à son ami Mercier, son plus grand admirateur, et ne corrigeait jamais ses ouvrages. Quoiqu'il se vante souvent de son imagination, et qu'il s'étonne « qu'une seule tête humaine ait pu produire tant de choses sans être épuisée, il a fait un aveu qu'on doit recueillir: « Je n'ai presque rien imaginé; je me suis raconté. Ma vie est si remplie d'événements que j'en ai fait plus de vingt-quatre volumes (Drame de la Vie, page 1201) ». Rétif se croyait au moins l'égal de Voltaire : il pensait que, si ce grand écrivain, au lieu d'être né à Paris, fût né dans la Basse-Bourgogne, il aurait surpassé tous les grands écrivains de l'antiquité. Son unique défaut, dit-il, je l'ai vivement senti, est d'être né Parisien: c'est ce qui l'a frivolisé, agrementé, superficiellisé, etc. (Théâtre, t. III, p. 418.) Quant à Buffon, Rétif se croyait bien supérieur à lui; et il l'appelle quelque part une taupe. On ne se doute pas, dit-il, que j'ai le plus beau des systèmes, plus raisonnable que celui de Buffon, plus

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hardi, plus vraisemblable que celui du géomètre Newton... (Drame de la Vie, p. 1176). Rien n'est plus plaisant que la fureur qu'il manifestait contre ceux qui hésitaient à le proclamer le premier génie du XVIIIe siècle. Suivant M. de Kératry, dans un article intitulé : « les Gens de Lettres d'autrefois », inséré au t. II du Livre des Cent-etUn, il était peut-être permis de dédaigner Rétif, il y a quarante << ans, et il serait aujourd'hui pré<< sentement une puissance littéraire, pour peu que l'on s'avisât de mettre ses conceptions, aussi << bizarres que hardies, en paral«lèle avec celles de la plupart des « romanciers modernes. Le prin<< cipal tort de cet écrivain est, en « effet, d'avoir pris le sujet de ses << tableaux dans un monde auquel « il ne devait pas emprunter des « modèles. Il existait bien une corruption profonde au sein de la << haute société, lorsqu'il a tenté « de la peindre: mais, pour ne l'a« voir pas fréquentée, il lui a don«né des formes trop hideuses. Ne << se serait-il pas trompé d'étage? << on pourrait lui reprocher d'a« voir mal écouté aux portes, ou

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mal regardé aux serrures... Rétif << de la Bretonne a été admirable << dans la peinture du village : c'est << là qu'il a excellé ». Un écrivain spirituel qui a pris à tâche de réhabiliter quelques écrivains du XVIIIe siècle injustement oubliés, d'après lui, M. Ch. Monselet, a, dans une étude littéraire toute spéciale, mis tous ses efforts à faire revivre Rétif, dans la mesure du possible, pièces en mains, et forcé le lecteur, par des raisons concluantes, de rendre la justice qui est due à ce romancier aux bras nus qu'on a appelé le Rousseau des halles, le Voltaire des femmes de chambre, et qui est tout simplement un héros de Balzac venu avant terme. Il l'a caractérisé d'un mot : « Ce n'est pas un homme de talent, mais c'est presque un homme de génie ». Rétif eut deux fois de hautes prétentions: en 1795, il se flattait d'être député à la Convention par le département de l'Indre; mais il assure que ses ennemis empêchèrent son élection.

Quand, en 1795, la Convention annonça des récompenses aux gens de lettres, Rétif se présenta et obtint un secours de 2,000 livres, comme auteur de plusieurs écrits de morale. Lors de la création de l'Institut, Rétif se présenta pour faire partie de la seconde classe ; mais il fut repoussé généralement avec indignation. Il s'en vengea en faisant placarder dans Paris, en 1796, une affiche qui est conservée dans le Magasin Encyclopédique, tom. III, pag. 551. Elle se termine ainsi : « M. Rétifa été sans doute oublié dans la première formation de l'Institut national. On avait oublié l'article Paris dans l'Encyclopédie ». Quand les infirmités de Rétif ne lui permirent plus d'écrire, il obtint un emploi subalterne dans une administration, et mourut presque inconnu dans Paris, l'un des premiers jours de février 1806, à l'âge de 72 ans. Voici la liste de ses ouvrages imprimés. Philosophie sociale, Morale, Economie politique. 1. Le Pornographe, où Idées d'un honnête homme sur un projet de règlement pour les prostituées, propre à prévenir les malheurs qu'occasionne le publicisme des femmes, avec des notes historiques et justificatives; avec cette épigraphe: « Prenez le moindre mal pour un bien ». Machiavel, livre du Prince », chap. XXI. (Idées singulières. Première partie.) Londres, Jean Nourse, et Paris, Delalain, 1769, in-8 de 368 p. A la p. 283, il y a un titre ainsi conçu: Le Pornographe, ou la Prostitution réformée. Seconde partie, contenant les notes. Autres éditions. Londres, Jean Nourse, et la Haie, Gosse junior et Pinet, libraires de S. A. S., 1770, in-8 de 215 pag. (cart. 18 fr.; Catal. Alvarès); 1774, in-8. Ces trois éditions sont anonymes. Autre édition, avec le nom de Rétif de la Bretonne. Londres et la Haie, les mêmes, 1776, 2 part. en un vol. gr. in-8, de 492 pag. La seconde partie, contenant les notes, commence à la pag. 167. Cette édition présente, à la pag. 180, un travail particulier de quelques pages avec ce titre : « Remontrances à mylord Maire, etc. ». Plus loin, à

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la page 388, on rencontre encore nouveau titre, ainsi conçu : Lit-de-Justice d'amour, ou le Code de Cythère ». A Erotopolis, chés Harpocrates, seul imprimeur de Cupidon, à la Coquille de Vénus, et aux ruines du temple de l'Hymen; nec-non au treizième des travaux d'Hercule, l'an du monde VII. C. C. I-XXVI. « Le Lit-deJustice >> se termine, avec une table particulière, à la pag. 477. Les notes du Pornographe reprennent à la pag. 477. Cette dernière édition est incontestablement la plus complète et la meilleure. Il y a des contrefaçons de province. C'est celui des ouvrages de Rétif qui fit le plus de bruit: il y propose de donner une espèce d'existence légale aux filles publiques, pour prévenir les suites de la débauche. Le silence que garda la police sur ce livre, rempli de détails obscènes, fit croire assez généralement qu'elle n'était pas étrangère à sa publication. Cet ouvrage, dit Rétif, dans son « Draine de la Vie », p. 639, si mal apprécié par nos puristes, demandait des recherches; celles que je fis étaient dangereuses. « Le Pornographe est l'un des ouvrages contestés à Rétif (voy. plus loin). Julia de Fontenelle, p. 10 et 11, note 1, d'un no du « Journal des Sciences physiques, chimiques et industrielles de France », dit que cet ouvrage (que l'on croit de Rétif de la Bretoune) a été publié en 1770 (lisez 1769), sans nom d'auteur, et qu'il est de Linguet. J'en possède, dit-il dans cette note, un exempl. qui m'a été remis par mon honorable ami, M. le chevalier Gérard, dans lequel on trouve la note suivante : « Cet ouvrage de Linguet, si con«nu par ses paradoxes et la docte

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opinion qu'il avait de lui-même, « est une de ses folies; on pou<< vait dire et proposer de fort << bonnes choses sur cette matière, « c'est ce qu'il n'a pas fait. Son plan est absurde, inexécutable « et faux dans tous ses résultats ; « ce n'est pas même le rêve d'un « bon citoyen. J'ai étudié avec lui; «< c'était le garçon le plus doux, le plus honnête, le plus in<< struit. Quantum mutatus ab illo ! »

II. Contr'avis aux gens de lettres; par un homme de lettres qui entend ses intérêts. Paris, Humblot, 1770, in-12 de 56 pag. (Anon.). C'est la réfutation d'une brochure de Fenouillot de Falbaire, intitulée

Avis aux gens de lettres, et dirigée contre les libraires. Cet écrit a été reproduit dans la cinquième partie de l'ouvrage de l'auteur, intitulé « Adèle de Com...., ou Lettres d'une fille à son père ». III. La Mimographe, ou Idées d'une honnête-femme pour la réformation du théâtre national. Avec cette épigraphe: Le plaisir est le baume de la vie..... Le plaisir..... c'est la Vertu sous un nom plus gai. Young. (Idées singulières. Tome second). Amsterd., Changuion, et la Haie, Gosse et Pinet (Paris), 1770, in-8 de 466 pag. (v. m. 7 fr.; Catal. Alvarès). En tête de la pàg. 297, on lit Seconde partie. Notes. Rétif ne tira aucun profit de cet ouvrage, non plus que du Pornographe; il avait entrepris l'impression des deux ouvrages de compte à demi avec un ouvrier allemand qui le frustra. Aussi les réimprima-t-il ensemble presque aussitôt. IV. Idées singulières. Première partie, contenant « le Pornographe » ; la seconde, «la Mimographe», etc. Londres (Paris), 1770, in-8. Réunion des nos et 3. V. Le Marquis de T***, ou l'Ecole de la jeunesse, tiré des Mémoires recueillis par N.-E.-A. Desforets, homme d'affaires de la maison de T***. Londres et Paris, Lejay, 1771, 4 part. in-12 (4 parties en un volume, v. m., 10 fr. 50 c., Catal. Alvarès). Il y a des exemplaires avec la même date qui ne portent pour titre qu'Ecole de la Jeunesse. On lit dans « Monsieur Nicolas » ce livre extraordinaire, qui commence à être connu et apprécié, t. XVI, p. 4561: « En 1771, ayant traité avec le libraire Costard, pour un ouvrage intitulé « le Nouvel Emile », à un sou la feuille, de 2,000 exempl., je me proposai d'y faire entrer le Marquis de Favan, comme exemples historiques; mais je ne tardai pas à m'apercevoir qu'ils gâteraient un ouvrage pour lequel ils n'avaient pas été fails. J'en fis donc un petit roman, que

j'imprimai pour mon compte, mais que je changeai complétement de fond et de forme, en le composant moi-même à la casse, aidé néanmoins par le jeune Ornefuri, fils de Parangon. Je le surchargeai de morale et de discours : l'action y manquait déjà, je l'étouffai encore: ce fut un traité symétriquement divisé en quatre parties, assez platement raisonné pour être digne de Guinguenet, qui, cependant, n'en eût pas fait l'Epitre dédicatoire à la Jeunesse; ce morceau est un petit chef-d'œuvre d'élégance et de raisonnement. Aussi, mon ami Renaud me dit-il, en achevant de la lire : « Voici votre meilleur ouvrage? Un moment! l'Epitre dédicatoire ne répond que pour elle!... Il' trouva ensuite l'ouvrage moral médiocre, mais amusant par ses épisodes, c'est-à-dire par ses défauts ». J'ai souligné dans cette citation tout ce qui semble indiquer que l'ouvrage n'est pas de Rétif, dit M. Paul Lacroix, qui nous fait connaitre cet aveu de l'auteur prétendu (1). Ce qui lui appartient, c'est un petit roman; ce qui ne lui appartient pas, c'est un Traité de morale assez platement raisonné. L'auteur de ce traité de morale n'est autre que Ginguené, que Rétif appelle ici Guinguenet, parce qu'il était alors brouillé avec lui. Rétif serait donc seulement l'auteur de l'Epitre dédicatoire à la jeunesse. Dans son second article, M. Paul Lacroix complète son explication au sujet du « Marquis de T***, etc.», et en donne un autre sur « l'École des Pères» qui suit: « Nous ajouterons, dit-il en parlant du premier de ces deux livres, que Rétif, en imprimant cet ouvrage, hésitait encore à y mettre son nom, car on lit cette annonce derrière le titre du premier volume: « On trouve chez le même libraire quelques autres ouvrages amusants, tels que α la Famille vertueuse » 4 parties; » Lucile, ou les Progrès de la Vertu », 1 partie »; « la Confidence nécessaire, lettres anglaises, 2 parties, etc.

(1) Le véritable auteur de quelques ouvrages de Rétif de la Bretonne.

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