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de faire les frais d'inspecteurs français, délégués en Australie et préposés à l'examen sanitaire de la viande embarquée. Cette viande eût pu même être accompagnée à Paris, le gouvernement australien étant prêt à tous les sacrifices. Le gouvernement français n'a pas accepté ces offres qui, si elles donnaient satisfaction complète au point de vue sanitaire, auraient déjoué le but qu'en réalité on se propose: l'interdiction d'entrée des viandes mortes étrangères. Après cet exemple, l'orateur en a donné un autre. Cette fois, c'est le représentant d'une société en voie de constitution en France qui vint en Australie et se mit en rapport avec le gouvernement de Queensland. Il reçut partout le meilleur accueil et eût pu entreprendre le transport des viandes frigorifiées d'Australie en France; mais il lui fallait l'autorisation d'établir des entrepôts frigorifiques au Havre et elle lui fut refusée.

Bien que l'heure soit très avancée, vu l'ampleur qu'a prise la discussion et le nombre des orateurs qui y ont pris part, le président tient à remercier ses confrères, et tout particulièrement M. Daniel Zolla, qui a fait l'historique et la statistique aussi complets que possible, de la hausse des produits agricoles en France et à l'étranger. Résumant les principaux arguments des orateurs, M. Alfred Neymarck montre que tous sont d'accord sur les principes qui nous sont chers: la liberté. Il faut laisser les gens commercer librement, ne pas gêner la production et la conscmmation par des lois, des entraves, des gênes et ne pas s'en prenare aux intermédiaires, comme s'ils étaient les fléaux et non les auxiliaires indispensables du commerce. Deux points ont été effleurés, le temps ne permettant pas de les traiter à fond, l'un par M. Subercaseaux, sur l'évolution économique en Amérique et la restriction des exportations américaines; l'autre par M. Boverat, sur l'influence sur les prix de la grosse production de l'or. Ces deux questions pourront donner lieu ultérieurement à des discussions approfondies.

M. Raphaël-Georges Lévy a rappelé, avec infiniment d'à propos, qu'il n'y a pas longtemps encore on se plaignait de la baisse des prix, une année c'était le blé, le sucre, hier c'était la mévente des vins, etc. et tous les autres orateurs, M. Boverat, de Nouvion, Biard d'Aunet, Garnier, etc. ont conclu, comme M. Daniel Zolla, qu'il y a nécessité absolue de laisser la liberté au commerce.

M. Alfred Neymarck remercie particulièrement M. Garnier, viceprésident de la Chambre syndicale de la boucherie, des renseignements si précis qu'il a donnés sur la hausse des prix de la viande et sur les mesures que la Chambre syndicale recommande pour enrayer ou atténuer les effets de cette hausse. Et, en concluant,

le président fait remarquer que ce qui pèse sur les prix des denrées, ce sont aussi les douanes intérieures, l'octroi, par ses gênes, ses formalités, ses paperasseries, ses frais de perception. Voici, par exemple, le beurre, les œufs, les fromages:

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Sur un budget qui dépasse sensiblement 380 millions, véritable budget d'Etat, l'octroi donne des résultats merveilleux », suivant l'expression du rapporteur général M. Dausset, qui constate (p. 58) qu'il constitue une lourde charge pour les classes pauvres > et que c'est le plus fort argument qu'on puisse invoquer contre lui: comme représentant de la population parisienne, ajoute-t-il, c'est un impôt vexatoire, mais comme rapporteur général, « nous serions presque tenté de désirer le maintien d'une recette qu'on peut qualifier presque d'idéale» (p. 91).

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Qu'on s'étonne dès lors, dit en terminant M. Alfred Neymarck, que, dans des années de sécheresse, de mauvaise récolte, les droits de douane et les droits d'octroi étant maintenus, le coût de la vie soit élevé et augmente, que le prix des denrées alimentaires s'élève.

La séance est levée à 11 h. 15.

E. R.

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A. PUEL.- La représentation commerciale française en Belgique. 1 broch. CHARLES DE Lasteyrie. Les monopoles d'État. 1 broch.

YVES GUYOT. La production de l'or, la production agricole et les prix. 1 broch.

Distribution des prix aux élèves des Écoles supérieures de commerce de Marseille; Discours de M. A. Artaud. 1 broch.

Het tarief Problema van Zuid Afrika. 1 broch. Johannesburg.

PÉRIODIQUES

Bulletin de l'Office central du travail industriel. Bruxelles, 13 et 14° fascicules, 15, 16, 17 et 18 fascicules.

COMPTES RENDUS

LES CHEMINS DE FER ET LA GRÈVE, par M. Yves Guyot.
Librairie Félix Alcan.

Le 9 septembre, M. Frédéric Passy a présenté ce volume à l'Académie des Sciences morales et politiques dans les termes suivants;

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« C'est encore un livre de M. Yves Guyot que cet infatigable travailleur me prie de présenter à l'Académie. Le titre Les Chemins de fer et la Grève en indique suffisamment le sujet. Il dit aussi que c'est à la fois un ouvrage de doctrine et un ouvrage de circonstance.

⚫ Economiste, M. Yves Guyot ne peut être indifférent à aucune des questions qui touchent à la liberté du travail et du commerce. Ancien ministre des Travaux publics, ayant eu, pendant trois ans, en cette qualité, la haute surveillance et le contrôle de l'administration des voies ferrées en France, il était tout particulièrement qualifié pour s'intéresser aux crises qui sont venues troubler le fonctionnement de ce grand service, et il avait qualité, au nom de ses études comme au nom de son expérience officielle, pour en dire ce qu'il en pensait. C'est ce qu'il s'est d'abord proposé de faire, en nous faisant, documents à l'appui, l'histoire non pas fantaisiste, mais authentique de la dernière grève soidisant générale et de ses conséquences. Mais, entraîné par son sujet et porté par les habitudes de son esprit, à la fois investigateur et généralisateur, à étendre tout ensemble ses recherches et ses conclusions; possesseur, d'ailleurs, par ses relations avec les savants et administrateurs étrangers, d'une riche collection de documents et de témoignages, il ne s'est pas contenté de nous donner sur un des plus graves épisodes de notre vie économique nationale, des renseignements de première main et une consultation autorisée. Il nous a conduits successivement, dans la plupart des pays où, comme chez nous, la question des moyens de transport, des salaires et du rôle de l'Etat s'est posée avec plus ou moins

d'acuité. Tour à tour l'Angleterre, les Etats-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande avec leurs législations diverses et les différences de leurs mœurs politiques et économiques, ont passé sous nos yeux. Peut-être, dans cette espèce de voyage autour du monde, les lecteurs peu initiés se trouveront-ils parfois un mergés sous l'abondance des faits.

peu sub

Il est certain que, même pour les personnes habituées à ce genre d'études, la multitude des renseignements, la multiplicité des textes législatifs ou autres sont de nature à embarrasser quelquefois la mémoire.

. Mais ce n'est pas (il ne faut pas l'oublier) un livre de lecture courante qu'a entendu faire M. Yves Guyot; c'est un livre de documentation; un répertoire, en quelque sorte, du grand procès entre la liberté et l'arbitraire, arbitraire gouvernemental et arbitraire révolutionnaire; et, à cet égard, son œuvre est des plus intéressantes et des plus précieuses à consulter. Il se trouve, d'ailleurs, au milieu de ces chapitres de renseignements, des chapitres de doctrine de grande valeur, qui témoignent à la fois de l'érudition économique et de l'érudition juridique de l'auteur, ainsi que de la fermeté de son jugement. Rien de plus sage, de plus vigoureux, de plus libéral, en même temps que de plus exempt d'utopie que le livre dans lequel il définit et précise le fait de grève, le droit de travailler et de s'abstenir; détermine la limite des obligations de l'employeur et de l'employé, et fait, dans la justice, pour l'intérêt véritable des uns et des autres, le catéchisme des devoirs réciproques des deux parties. >

(Extrait des Comptes rendus.)

◄ AN OLIVE BRANCH IN IRELAND AND ITS HISTORY », par WILLIAM O'BRIEN Macmillan et C°, 1910.

Les fautes politiques et économiques comportent une sanction très douloureuse pour les générations qui succèdent aux auteurs responsables de ces fautes.

Une des formes de cette sanction pénale, ce sont les embarras incessants qui deviennent une cause d'affaiblissement national. Par une ironie, comme il s'en rencontre plus souvent qu'on ne le croit, la minorité opprimée devient à un moment déterminé, maîtresse de la situation; elle détient, sous un régime parlementaire, la balance du pouvoir.

L'Irlande, que l'Angleterre aurait pu concilier si elle ne l'avait traitée en province conquise, habitée par des ennemis d'une autre

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