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méthode, trop peu de souci des règles financières et des principes budgétaires, pas de frein dans les dépenses lorsque la somme des crédits est abondante, pas assez de clarté dans les justifications ni dans les comptes, désordre fréquent dans la préparation et l'exécution des travaux ainsi que dans la gestion des crédits. » Magie des mots! si le service des postes, télégraphes et téléphones avait un budget dit industriel, M. Dalimier s'imagine que tous ces défauts disparaîtraient. Mais il constate que « l'administration estime que le contrôle du Parlement est absolument superflu ». Si elle jouissait d'un budget autonome, croirait-elle donc que le contrôle du Parlement est nécessaire?

V. CONTRADICTIONS GÉNÉRALES

M. Chéron réclame des économies, mais il n'en trouve nulle part, excepté dans de vagues paroles sur la décentralisation el la réforme de l'administration, en général. Mais demande-t-il la réduction des attributions de l'Etat? Loin de là, il en demande l'extension. Or, tout nouveau service que s'attribue l'Etat implique de nouveaux fonctionnaires et une prédominance de la bureaucratie. M. Chéron croit-il que la loi sur les retraites peut fonctionner toute seule?

M. Dalimier, dans son rapport sur les postes et télégraphes, dit nettement: « La politique douanière de notre pays est une cause permanente de renchérissement. »

Alors le contribuable se trouve doublement frappé: 1o par l'augmentation des traitements du personnel, nécessaire pour y faire face; 2o par les droits de douane qui la nécessitent. Aux impôts généraux qu'il paye à l'Etat, aux départements et aux communes, viennent s'ajouter les impôts privés qu'il paye à ceux de ses compatriotes qui bénéficient de la protection 1.

M. Raoul Peret, dans son rapport sur le ministère du Commerce et de l'Industrie, dit: « Notre législation fait peser sur l'industrie et le commerce des charges multiples qui, supportées assez facilement par les grands établissements, ont accablé la petite industrie et le petit commerce. » (P. 10.)

Il a raison; mais il ne compte pas dans ces charges le tribut que paye l'industrie des étoffes et des vêtements aux

1. V. les publications de la Ligue du Libre-Échange.

industries textiles protégées, l'industrie de la chaussure, de la sellerie, de la ganterie, de la tannerie et de la mégisserie à la tannerie et à la mégisserie protégées, les industries qui mettent en œuvre le fer et l'acier, aux producteurs du fer et de l'acier, etc.

M. Raoul Peret dit, dans son rapport sur le ministère du Commerce: << Un pays doit tout faire pour se suffire à lui-même. » M. Fernand David dit dans son rapport: « Les nations vraiment vivantes et fortes sont celles qui ont su organiser leur production de manière à se suffire à ellesmêmes. » S'il devait en citer une, il ne le pourrait.

Je suis d'accord avec lui quand il émet cette vérité : « L'ignorance économique constitue pour les agriculteurs un gros danger. » Elle constitue encore un plus grand danger pour les législateurs mais ce ne sont pas eux qui en sont victimes; ce sont les infortunés contribuables et consommateurs.

Dans ces rapports, nous voyons la peur des responsabilités qu'implique l'établissement de nouveaux impôts: mais si les députés parlent d'économie en général, ils demandent tous des augmentations de dépenses spéciales. A défaut, ils essayent d'amuser l'opinion publique avec de grandes conceptions de parade qui seraient désastreuses, si elles étaient mises à exécution. Ils se fâchent contre la direction de l'OuestEtat, mais ils ne se demandent pas si les défauts qu'ils lui reprochent ne sont pas inhérents au système: et il ne leur vient pas à l'idée que le meilleur mode d'y mettre fin, ce serait d'y renoncer résolument. En laissant s'introduire l'anarchie dans les services, ils en augmentent les frais, et ils ne sauraient résister aux demandes d'un personnel qui se sert du pouvoir qu'il détient, dans l'intérêt public, pour son intérêt particulier.

Dans les discussions budgétaires, on voit intervenir des députés comme mandataires de tel ou tel groupe d'employés. S'il y a jamais une faillite, c'est celle des lois sociales; et, cependant, loin d'y renoncer, on en augmente les restrictions et les charges. Pangloss lui-même serait inquiet.

Yves GUYOT.

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L« Ufficio Trattati e Legislazione doganale » du Ministère italien des Finances vient de publier l'Analisi del commercio dell' Italia con l'estero nell' anno 1910.

Ainsi que nous l'avons déjà fait pour les deux années précédentes 1, nous nous proposons d'utiliser, pour les lecteurs du Journal des Economistes, l'excellente publication du Bureau officiel, savamment dirigé par M. Lodovico Luciolli.

La reprise commerciale, déjà constatée en 1909, s'est généralement maintenue et accentuée en 1910. Les échanges internatior aux ont presque partout reconquis et même dépassé les niveaux maxima qu'ils avaient touchés en 1907. Cependant, on ne serait pas autorisé, par la seule donnée des statistiques des commerces extérieurs des différents pays, à conclure que la crise, laquelle avait eu sa période aiguë de dépression en 1908, a été complètement liquidée.

L'année 1910, au point de vue de l'économie mondiale, a été dominée par des circonstances, qu'il serait inutile d'examiner en détail ici, mais qui ne pouvaient que produire des effets d'une nature fort disparate..

1. Journal des Économistes du 15 novembre 1909 et du 15 mars 1911.

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C'est en Angleterre que la reprise commerciale s'est manifestée avec plus de vigueur et par des résultats qu'on a pu justement caractériser de merveilleux.

En dépit du malaise persistant et très grave de l'industrie cotonnière, des grèves des bassins houillers et du « lockout », durant trois mois, des chantiers de construction navale, le Royaume-Uni a vu, en 1910, son commerce extérieur s'élever et prospérer au delà de toute prévision raisonnable, ainsi qu'il est prouvé par ce petit tableau comparatif.

Commerce extérieur du Royaume-Uni (excepté les métaux précieux).

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Le document officiel que nous examinons est naturellement très réservé sur le point de prendre parti pour le libre-échange ou la protection, mais il nous est bien permis de revendiquer ici au << Free Trade >> anglais le mérite principal de ces excellents résultats.

Nous résumons aussi, dans cet autre tableau, les résultats du commerce extérieur des principaux pays.

TABLEAU

TOME XXXII.

DÉCEMBRE 1911

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III.

DÉVELOPPEMENT ET CLASSIFICATION DU COMMERCE ITALIEN

Voici maintenant les valeurs du commerce spécial de l'Italie (excepté les métaux précieux). :

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