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est trop haut et trop loin pour être bien renseigné sur les besoins du commerce.

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L'auteur passe en revue le régime portuaire de tous les principaux Etats, sans excepter l'Australie, afin de démontrer l'urgence de la réforme qu'il propose et qui consiste à confier l'administration des ports aux communes, aux chambres de commerce ou à quelque corporation spéciale. Le régime du consortium a, en Italie, une antique tradition historique; c'est une institution conforme à nos coutumes et à toutes les dispositions des lois concernant les autonomies locales. C'est, en conséquence, ce régime qui paraît préférable à tout autre, d'après M. Strazzulla.

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Le même auteur publie une autre étude sur le système tributaire des chambres de commerce et industrie en Italie. Ce système varie avec les pays. En Angleterre, les chambres de commerce reposent essentiellement sur le libre consentement des adhérents, et pourvoient à leurs besoins par les contributions auxquelles leurs membres s'engagent. Là, les chambres de commerce sont des associations volontaires destinées à promouvoir et protéger les intérêts généraux du commerce, considérés comme distincts des intérêts des diverses branches du commerce ».

Après avoir examiné le système tributaire des autres pays, M. Strazzulla arrive à cette conclusion que le meilleur système duquel on pourrait s'inspirer en Italie est le type anglais ou américain: : que les chambres de commerce soient rendues tout à fait indépendantes du gouvernement, comme elles le sont en Angleterre et aux Etats-Unis; qu'elles aient un patrimoine propre et qu'elles puissent assumer des entreprises qui leur permettront de se procurer les capitaux nécessaires. Ce serait là une réforme radicale, l'auteur en convient, et n'espère pas trop qu'elle se fasse de sitôt.

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Chambre de commerce française de New-York. La con

sommation du café diminue aux Etats-Unis. Dans l'année fiscale finissant au 30 juin 1902, on en consommait 1057 220 000 livres, tandis que pendant l'année finissant au 30 juin 1911, la quantité demandée est descendue à 839 029 000 livres, bien que la population ait augmenté de près de 10 millions d'habitants. Beaucoup de personnes aux repas préfèrent un verre de lait ou même se contentent d'un verre d'eau. Si l'on va dans un < salon », on ne boit pas du café, mais de la bière, du whiskey, etc.

La loi de l'alimentation pure aux Etats-Unis n'a pas produit les résultats espérés. Le pouvoir laissé au département d'agriculture d'élaborer ses règlements et ses décisions pour l'admi

nistration de la loi, est une véritable faillite, dit le Bulletin; il en est résulté une négation des intentions des législateurs dans leurs parties essentielles et l'installation d'un pouvoir dictatorial entre les mains d'une petite faction d'employés autocrates, dont le principal objet est de se créer un pouvoir personnel de plus en plus grand ».

Mais on va reviser cette loi; on spécifiera les fonctions précises qui devront être remplies par des employés déterminés pour son application, on indiquera exactement dans quelles conditions les bureaux de chimie feront certaines choses, etc. Après cela, tout ira bien... jusqu'à nouvel ordre.

Si les lois sur l'aliment pur conduisent à de tels abus aux Etats-Unis, où la philanthropie n'arbore pas de drapeaux politiques ou religieux, que sera-ce en France, où l'antagonisme religieux et politique règne partout?

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Notons que, quand même ces lois atteindraient leur but: préserver le public des fraudes et des falsifications, elles seraient encore plus nuisibles qu'utiles. Le consommateur ne peut être bien gardé que par lui-même; il faut qu'il apprenne à juger de la qualité et de la valeur des choses; plus on l'en dispensera, moins il acquerra cette expérience et plus il faudra de philanthropes pour le préserver d'être dupe. Je ne doute pas de la compétence des inspecteurs de l'alimentation, des bureaux de chimie et de toutes les administrations; je dis seulement que toutes ces institutions sont antidémocratiques et même antisociales elles tendent à diviser la société en deux castes, les administrateurs et les administrés, les pasteurs et le troupeau. Ce n'était pas la peine de tant déclamer contre les jésuites du Paraguay, pour en venir à les imiter.

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Les présidents des chambres de commerce de France se sont réunis à Paris et ont adopté plusieurs résolutions importantes, notamment en ce qui concerne la Banque de France et les compagnies de chemins de fer.

Au sujet du renouvellement du privilège de la Banque de France, l'assemblée proteste contre l'article de la convention passée entre l'Etat et la Banque, qui donne au ministre des Finances le droit de s'immiscer dans la gestion d'un établissement commercial privé en réglementant les conditions d'entrée dans les cadres de la Banque, l'avancement, les droits à la retraite et les mesures disciplinaires. Elle estime qu'une telle disposition, dont la nécessité ne se fait pas sentir les mesures prises par la Banque en faveur de son personnel étant partout considérées comme un modèle, porterait la plus grave atteinte à l'autorité de ceux

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qui ont la charge d'assurer la prospérité de cet établissement et y ont pleinement réussi.

La clémence du gouvernement, qui ne s'exerce guère sur les contribuables, est pleine de sollicitude pour les cheminots de la C. G. T., et veut, comme on sait, forcer les compagnies à réintégrer dans leurs fonctions les promoteurs de la dernière grève, sans doute pour les encourager à recommencer, et, en attendant, à saboter les compagnies, sans oublier le public.

L'assemblée des chambres de commerce demande au gouvernement :

Qu'à défaut de la dissolution de la Confédération générale du travail et d'action contre ses meneurs, il ne laisse passer aucun acte illégal et délictueux sans le déférer aux tribunaux :

Que des amnisties fréquentes ne viennent pas rendre illusoires les condamnations prononcées par la justice et affaiblir chez les citoyens la crainte des répressions obligatoires;

Que toutes les compagnies soient mises en demeure de présenter dans un délai relativement court un programme de développement de leurs moyens d'action en rapport avec les exigences du trafic et tenant compte de son accroissement certain;

Qu'en retour et, par tous les moyens appropriés, l'Etat prenne les dispositions voulues, afin de procéder à la prorogation des concessions des réseaux français;

Que les pouvoirs publics, enfin, résistant aux pressions inconsidérées et aux surenchères intéressées, repoussent avec énergie toutes les propositions dont l'adoption serait de nature à mettre en péril la situation financière des compagnies, à déprécier leurs titres et, par suite, à compromettre nos finances et à diminuer notre patrimoine national.

Le gouvernement pousse encore plus loin sa tendresse pour les cégétistes il veut intervenir entre l'enclume et le marteau, entre les compagnies et leur personnel pour le choix de ce personnel, pour régler les salaires, les conditions d'avancement et la discipline.

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L'assemblée des chambres de commerce veut qu'une porte soit ouverte ou fermée. Si les compagnies sont responsables de la gestion, il faut qu'elles aient la liberté sur tous les points susindiqués. Si on veut leur retirer la liberté, il faut aussi dégager leur responsabilité et, pour cela, commencer par modifier les cahiers des charges et les conventions.

Et alors, quand tout le monde sera libre et personne responsable, on en verra de belles: les compagnies seront gérées et

administrées comme le sont déjà les chemins de fer de l'Etat. On ne pourra plus jeter la pierre à ceux-ci. Chacun fera ce qu'il voudra. Alleluia!

On aurait bien dû commencer par là quand on a créé les chemins de fer. Mais non; on a laissé aux compagnies une certaine liberté et, en conséquence, la responsabilité de leurs actes.

Sous ce régime, dit la réunion des chambres de commerce, l'industrie des chemins de fer a pu se développer et prospérer en France, en donnant satisfaction aux besoins du commerce et de l'industrie et des voyageurs; tandis que la mesure proposée, loin de favoriser les améliorations qu'on est en droit d'exiger, risquerait de créer des conflits entre les conseils d'administration responsables et leurs subordonnés, et tendrait à désorganiser les services.

Si j'étais protectionniste, je ferais tout mon possible pour faire aboutir ces projets de lois restrictives de la liberté et de la responsabilité des compagnies de chemins de fer; et voici pourquoi: on a beau élever les droits de douane, les produits étrangers arrivent toujours à pénétrer en France, il devient de plus en plus impossible de se soustraire à payer un tribut à l'étranger. Supprimez les chemins de fer ou paralysez-les, encore mieux, supprimez les routes, les produits étrangers seront transportés à dos d'homme sur des pistes, à la queue leu-leu, comme en Annam, et ils n'entreront qu'en très petite quantité. La France sera enfin soustraite au joug économique de l'étranger, elle aura son autonomie complète.

ROUXEL.

LA LIGUE DU LIBRE-ÉCHANGE

Durant le mois de novembre, la campagne s'est poursuivie fort active, en donnant dès maintenant certains résultats et laissant bien augurer de l'avenir. Parmi les adhésions les plus intéressantes, signalons celle de M. Eugène Motte, le grand industriel du Nord, celle de MM. Léon Francq, les ingénieurs de chemins de fer si connus, de M. Herman Du Pasquier, le grand négociant havrais, de M. Mience, président du Syndicat national de la boulangerie; de M. Gide, le président de la Ligue des consommateurs, qui a tenu à bien manifester que, comme nous le disions, nos deux ligues poursuivent du moins un but commun, celui d'abaisser autant que possible les tarifs douaniers; celle aussi de M. le député italien Eugène Chiesa, qui nous promet en Italie une attaque prochaine contre le protectionnisme sidérurgique.

La préparation des conférences continue activement, en dépit des difficultés de manifestations de ce genre en province; mais avec le concours dévoué de divers membres (MM. Laneuville, Raoul Duval, Du Pasquier, Primat, Fournier-Lefort, etc.).

En février, sans doute, ce sera une conférence à Saint-Etienne, avec l'appui de M. Gabriel Forest, président de la Société de géographie, et de M. Charvet, président de la Société d'études économiques. Prochainement. Le Havre verra sans doute une conférence analogue. Notre collègue Maurice Guyot, de Bordeaux, prépare le terrain à Bordeaux pour de nouvelles manifestations locales. M. Milan Krésic, en Croatie, se multiplie dans un but semblable. Une conférence du plus haut intérêt vient d'être faite sous le titre de Libre-Echange ou Protection, par M. Yves Guyot, à l'Ecole des sciences politiques et devant l'Association des anciens élèves. Notre collègue Courcelle Seneuil prépare le terrain par des conférences économiques générales dans le Sud-Ouest, tandis qu'une des ménagères faisant partie de la Ligue, Mme Lacoin, commence d'éveiller l'activité des libéraux de la région de Bayonne.

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