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contentement, il n'aura pas pu résister au désir de nous communiquer tant de belles choses qu'il apprenait pour la première fois.

Il a pris la forme épistolaire pour nous faire part de ses réflexions. Il raconte à un provincial de ses amis ses conversations avec deux personnages, dont l'un est initié aux mystères de la congrégation et de l'aristocratie, tandis que l'autre possède le secret des libéraux. Libèral lui-même, l'auteur donne le beau rôle à ce dernier. A leur première entrevue, il le surprend au milieu d'une profonde méditation, ayant devant lui les journaux de l'opposition. "J'étudie le présent," lui dit son ami," pour apprendre l'avenir." Aprés quoi il entre en ma tière, et s'écrie en parlant des ministres, Croient-ils, parcequ'ils vont en arrière, empecher les peuples de marcher en avant? Alors il déroule devant son interlocuteur le tableau des fautes et des crimes de l'administration. Ce qui l'irrite le plus, c'est l'impertinence de l'aristocratie. On peut dire même que c'est la seule chose qui le fâche sérieusement; il revient là-dessus à chaque instant, et, à ses yeux, la véritable plaie du pays, c'est la difficulté qu'éprouvent les hommes nouveaux pour entrer à la cour. Ce n'est pas qu'il soit ennemi de la noblesse, bien au contraire; mais il en voudrait une personnelle qui tînt du prince ses parchemins. Puisque, dit-il, la nature a jeté tant d'inegalités entre nous, c'est à la loi humaine à les mettre en ordre, et à les ranger selon leur valeur. Il ne croit donc pas que ce soit à l'opinion seule à classer les hommes; il lui faut une classification legale, et tout irait à merveille si la nation nouvelle était, sûre d'étre convenablement partagée dans la distribution des rubans. Mais, s'écrie-t-il avec indignation, voyez-vous entrer dans les carrosses du roi des plebéiens illustres, ou des nobles sans merite? Le provincial, èmerveillé d'une si haute philosophie, s'empresse d'en faire part à son correspondant.

Ce correspondant en est encore plus émerveillé que son ami. Vous me découvrez, lui écrit-il, un horizon qui m'était inconnu. Je marchais sur un sentier étroit et obscur, et vous m'ouvrez une voie claire et spacieuse. Votre liberal me parait nourri de sciences solides; son raisonnement est fort, et fixe l'attention. Votre royaliste est aussi VOL. XIX.

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Ce royaliste, en effet, est au moins aussi fort que son camarade le libéral dans la politique transcendante. Il débite gravement à l'homme de province des lambeaux du Memorial Catholique, de la Quotidienne et du Dra peau blanc ; et celui-ci, confondu d'admiration, s'écrie que jamais il n'a rien entendu qui fût d'une si grande conséquence, et d'un intéret plus élevé.

En quittant son ami l'ultra, le provincial rencontre par hasard son autre ami le libéral, dans les Tuileries, où il passe rarement, craignant d'y voir de trop près livrées de la servitude. Ce philosophe, ennemi de la cour, déclame long-temps contre l'aristocratie qui en occupe les entrées. C'est là, ditil, l'eternal sujet de nos plaintes. C'est ce mur d'airain que nous voulons renverser, c'est ce chemin qui conduit au trône que nous voulons nettoyer. Suivent quelques allusions au fameux chêne de Vincennes sous lequel nos rois faisaient si bonne justice, puis un morceau d'histoire où il enseigne à son auditeur, d'après le Journal de Paris, comme quoi nos princes se sont toujours jetés dans les rangs de leurs peuples pour combattre et dompter l'insolente aristocratie. Ce trait d'érudition ravit le provincial. De tant d'hommes qui etudient l'histoire, combien peu, dit-il, savent en tirer une aussi solide instruction!

Les maximes que l'histoire fournit au philosophe liberal ne sont pas moins admirables. Suivant lui, les nations n'ont ni croyances, ni passions, ni volontés, et les princes en font ce qu'il leur plaît. Si, par exemple, Catherine de Medicis l'eût voulu, toute la France eût été protestante. La destinée des grands peuples, dit-il, tient à ce fil: le cœur d'un roi contient le monde. Les gouvernements font les nations. La vie d'un peuple est dans la cime de son youvernement, comme la vie des arbres est dans leur cime. Les nations s'agrandissent sous des ministres qui sont grands. Ces sentences, qui s'accordent si bien avec nos éternelles déclamations en faveur du siècle et de l'irrésistible empire de l'opinion, sont accueillies par le provincial avec la même admiration que tout le reste. On voit que l'auteur des Nouvelles provinciales a, pour les grands ministres et les rois

2 D

qui gouvernent, pour le despotisme en un mot, un goût bien prononcé. Il le témoigne dans un autre endroit de sa brochure. Un de ses personnages demande si, quand Napoléon étendait son bras sur l'Europe, ses ministres venaient lui dire qu'il y avait dans l'empire des émigrés, des Vendéens, des républicains, des Bourbonnistes? que lui importait? il n'en avait nul soin: tous obeissaient; tous prenaient la pensée de son governement: tous etaient emportes par le mouvement qu'il imprimait. Voilà regner! Le correspondant de province, dûment éclairé tante de belles choses, en témoigne ses remerciements à son ami. Vous m'avez envoyé, lui écrit-il, de quoi meubler toutes les têtes vides de nos provinces; vous m'envoyez la lumière par fais

ceau.

par

y

Voilà l'absurde fatras que les feuilles libérales de Paris, de Belgique, et d'Allemagne nous ont vanté comme un chef-d'œuvre de politique, et que les journaux du parti opposé ont dénoncé à l'autorité comme un pamphlet dangereux. Comment la passion a-t-elle pu fasciner les panégyristes et les détracteurs au point de leur faire trouver quelque mérite dans une compilation de déclamations triviales, de lieux communs historiques d'ailleurs sans vérité, de sarcasmes usés, de maximes fausses, le tout présenté sous une forme souvent ridicule? c'est que malheureusement les préjugés d'une autre époque sont encore vivants parmi nous : ils sont entretenus par cette géneration de gens à place qui voudraient nous faire croire que leurs intérêts sont les nôtres. Le pamphlet dont nous venons de rendre compte est dirigé tout entier contre l'ancienne noblesse ; et la seule moralité qu'on en puisse tirer, c'est que la cour et les emplois devraient être accessibles à tous les citoyens. A la bonne heure! mais fallait-il faire tant de bruit pour un si mince sujet ? Quand le pays sera-t-il délivré de cette manie des places qui absorbe tant de capacités utiles, et fait d'une nation libre un peuple de valets? N'y a-t-il pas plus de profit et plus de dignité à traiter directement avec le public, au moyen d'une industrie indépendante, qu'à se traîner péniblement toute sa vie dans la carrière de l'ambition? Si les citoyens étaient bien convaincus de cette vérité, nous ne verrions pas tant de petites rivalités, tant de récriminations ridicules, tan

de jalousies de livrée: le pouvoir aurait toujours ses amants qui le loueraient ou le blàmeraient sans mesure; mais le public ne s'échaufferait pas pour des querelles auxquelles il se croirait parfaitement étranger. M. D.

How then, somebody will say, did this very witty, and very clever, this capitally good and independant paper, fall into the error of abusing, even by the tail-end of an insinuation, the best of all possible Magazines?

My dear sir, or madam, we shall answer you: Uriel the Archangel of the Sun could not discern the devil when he came to him incog. So by the Globe. It was humbugged into printing its first article.

And by whom?

There's the rub. Now you recollect that the plebeian said we knew nothing of what was going on in Paris, and yet we tell the greasy knave, that the fellow at the bottom of the whole, the actual caitiff, is Monsieur Felix Boudin. Mr Felix Blackpudding the historian! and what a historian! Now Boudin had better not have quarrelled with us. What we intend to do with him is yet unknown, but we shall look at his books. Verbum sat. He evidently is not the

Felix, quem faciunt aliena pericula

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Noctes Ambrosianae.

No. XXIV.

ΧΡΗ ΔΕΝ ΣΥΜΠΟΣΙΩ ΚΥΛΙΚΩΝ ΠΕΡΙΝΙΣΣΟΜΕΝΑΩΝ
ΗΔΕΑ ΚΩΤΙΛΛΟΝΤΑ ΚΑΘΗΜΕΝΟΝ ΟΙΝΟΠΟΤΑΖΕΙΝ.

[This is a distich by wise old Phocylides,

PHOC. ap. Ath.

An ancient who wrote crabbed Greek in no silly days;

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Meaning, ""TIS RIGHT FOR GOOD WINEBIBBING PEOPLE,

66

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"NOT TO LET THE JUG PACE ROUND THE BOARD LIKE A CRIPPLE;
"BUT GAILY TO CHAT WHILE DISCUSSING THEIR TIPPLE.
An excellent rule of the hearty old cock 'tis-
And a very fit motto to put to our Noctes.]

Blue Parlour.

SHEPHERD and TICKLER.

SHEPHERD.

C. N. ap. Ambr.

I had nae heart for't, Mr Tickler, I had nae heart for't. Yon's a grand hotel in Picardy, and there can be nae manner o' doubt that Mr Ambrose 'll succeed in it. Yon big letters facing doun Leith Walk will be sure to catch the c'en o' a' the passengers by London smacks and steam-boats, to say naething o' the mair stationary land population. Besides, the character o' the man himself, sae douce, civil, and judicious.—But skill part from my right hand when I forget Gabriel's Road. Draw in your chair, sir.

TICKLER.

I wish the world, James, would stand still for some dozen years-till I am at rest. It seems as if the very earth itself were undergoing a vital change. Nothing is unalterable except the heaven above my head,—and even it, James, is hardly, methinks at times, the same as in former days or nights. There is not much difference in the clouds, James, but the blue sky, I must confess, is not quite so very very blue as it was sixty years since; and the sun, although still a glorious luminary, has lost a leetle-just a leetle of his lustre. But it is the streets, squares, courts, closes,-lands, houses, shops, that are all changed-gone-swept off-razed-buried.

And that is sure a reason fair,

To fill my glass again.

SHEPHERD.

Ony reason's fair eneugh for that. Here's to you, sir,-the Hollands in this house is aye maist excellent.

MR AMBROSE, (entering hesitatingly.)

Gentlemen, as I understood you to say that Mr North is not to honour this Tavern with his presence this evening, perhaps my son had better put off his recitation.

Anan!

TICKLER.

SHEPHERD.

Mr Tickler is not in the secret, Ambrose. Why, Mr Tickler, Master Ambrose has composed a poem, which he had intended to recite to us in Picardy Place. It is a welcome to the Hotel. Now, as I have declared my determination never to desert Gabriel's Road till this house is no longer in Ambrose's possession, it is a pity not to hear the youth's verses; so, if you please, though a little out of place, let us have them before next jug.

TICKLER.

Assuredly-assuredly. Show Master Ambrose in. (Enter MASTER AMBROSE.)

SHEPHERD.

Hoo are ye, my fine little fellow? Come forward into the middle o' the room. Stretch out your right arm so-square your shouthers-haud up your headtake care o' your pronounciation-et perge, puer.

MASTER AMBROSE.

Though the place that once knew us will know us no more,
And splendours unwonted arise on our view,-

Though no fond remembrance past scenes could restore,
Our dearly loved parlour we still must deplore,

And remember the Old, while we drink to the New!

How oft in that parlour, so joyous and gay,

The laurel was wreath'd with the clustering vine;
While the spirit of Maga held absolute sway,
And the glorious beams of the bright god of day
Seem'd in envious haste the fair scene to outshine!

Oh! changed are the days, it may truly be said,
Since first we met there in our social glee,
For a faction then ruled with a sceptre of lead,
Debasing the heart, and perverting the head,
And enthralling the land of the brave and the free!

That sceptre is broken-that faction is gone,-
In scorn and derision we've seen it expire.

While the brightness of Maga has everywhere shone,
It has blazed on the altar, and beam'd on the throne,
And kindled a more than Promethean fire!

Of our honours and glories our children may tell,-
Be it ours the triumphant career to pursue,
Each foe of his King and his country to quell,
The darkness of error and fraud to dispel,

And laugh at the dunces in Yellow and Blue!

We have one who will stand as he ever has stood,
Like a tower that despises the whirlwind's rage,―
By time and by labour alike unsubdued,

He will still find the wise, and the fair, and the good,
Admiring the Wit, and revering the Sage!

And he who supreme in Arcadia reigns,

With his heart-stirring Doric our meetings will cheer;
The pride of our mountains and emerald plains,
The joy of our nymphs, the delight of our swains,
Rejoicing each eye, and refreshing each ear!

And the Hero of many a glorious field,

His best and his happiest hours will recall,
The sword and the pen alike powerful to wield,
With generous spirit disdaining to yield,

Except to the spirit that conquers us All!

And he who has ever, in danger and doubt,

To his glorious cause been so loyal and true,
Defying the Cockneys, the Whigs, and the gout,
His Io TRIUMPHE! still boldly will shout,

And proudly will hear it re-echoed by You!

The year that approaches new triumphs will bring,

Entwining new wreaths for each bold loyal brow,-
And for many a year our new roof-tree will ring
With the voice that is raised for our country and King,
Inspired by the thoughts that awaken it now!

The days that are gone, we can never regret,

While gilded with honour they rise on our view;
And when here in our power and our pride we are met,
Our dearly-loved parlour we ne'er shall forget,

But remember the Old, while we drink to the New!

TICKLER.

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Most precocious! Pope did not write anything equal to it at thirteen. It beats the Ode to Solitude all to sticks. Are you at the New Academy, Master Ambrose?

the

MASTER AMBROSE.

No, sir-at the High School.

TICKLER.

Right. You live in the vicinity. Is it not a burning shame, Shepherd, that many thousand rich and prosperous men who have been educated at the High School, cannot-will not-raise a sum sufficient to build a new Edifice on a better site?

It disna tell weel.

SHEPHERD.

TICKLER.

A High School there must be, as well as an Academy. Both should have fair play, and education will be greatly bettered by the generous rivalry. Never were there better masters in the High School than now-gentlemen and scholars all. One loses all patience to hear the gabble about Parthenons, forsooth, when about eight or ten thousand pounds is all that is wanted to build, on Hamilton's beautiful plan, a school for the education of the sons of the citizens of modern Athens. Thank you, Master Ambrose.-(Exit High-School Boy.) A fine, modest, intelligent boy!

SHEPHERD.

Just uncommon. The Embro' folk I never could thoroughly understand, and yet I hae studied them closely in a' ranks, frae the bench to the bar, I may say, from the poopit to the pozzi. They couldna' build their ain College-they wunna build their ain High School; and yet, to hear them talk o' their city o' palaces, you would think they were all so many Lorenzoes the Magnificent.

TICKLER.

The English laugh at us. Look at London-look at Liverpool. Is money wanted for any noble purpose? In a single day, you have hundreds of thousands.

SHEPHERD.

Come, come-let us be in better humour. Is the oysters verra gude this season? I shanna stir frae this chair till I hae devoored five score o' them. That's just my allowance on coming in frae the kintra.

TICKLER.

James, that is a most superb cloak. Is the clasp pure gold? You are likean officer of Hussars-like one of the Prince's Own. Spurs too, I protest!

SHEPHERD.

Sit closer, Mr Tickler, sit closer, man; light your cigar, and puff away like a steam-engine-though ye ken I just detest smokin' ;-for I hae a secret to communicate a secret o' some pith and moment, Mr Tickler; and I want to see your face in a' the strength o' its maist natural expression, when I am let tin' you intil't. Fill your glass, sir.

TICKLER.

Don't tell it to me, James-don't tell it to me; for the greatest enjoyment I have in this life is to let out a secret-especially if it has been confided to me as a matter of life and death.

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