Œuvres de Denis Diderot: Essai sur les règnes de Claude etde Néron, etc

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J.L.J. Brière, 1821

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Página 148 - ... je les nommerais sans balancer, s'il leur était permis de s'expliquer avec franchise, sans tomber dans une criminelle indiscrétion. Mais Rousseau lui-même, dans un ouvrage posthume où il vient de se déclarer fou, orgueilleux, hypocrite et menteur, a levé un coin du voile : le temps achèvera, et justice sera faite du mort, lorsqu'on le pourra sans affliger les vivants.
Página 393 - Le magistrat rend la justice; le philosophe apprend au magistrat ce que c'est que le juste et l'injuste. Le militaire défend la patrie ; le philosophe apprend au militaire ce que c'est qu'une patrie. Le prêtre recommande au peuple l'amour et le respect pour les dieux ; le philosophe apprend au prêtre ce que c'est que les dieux. Le souverain commande à tous ; le philosophe apprend au souverain quelle est l'origine et la limite de son autorité.
Página 475 - Voici encore un endroit où je ne puis être de l'avis de notre philosophe. Alexandre fait don d'une ville à un simple particulier, qui refuse un présent qui lui semble trop important pour lui : « Je n'examine pas ce qu'il te convient de recevoir, mais ce qu'il me convient de donner.
Página 396 - La question se réduirait à savoir s'il est licite, ou non, de s'expliquer librement sur la religion, le gouvernement et les mœurs. Il me semble que si, jusqu'à ce jour, l'on eût gardé le silence sur la religion, les peuples seraient encore plongés dans les superstitions les plus grossières et les plus dangereuses. Si la république avait le même droit au...
Página 447 - La colère n'est pas conforme à la nature de l'homme » Je ne connais pas de passion plus conforme à la nature de l'homme. La colère est un effet de l'injure ; et la sagesse de la nature a placé le ressentiment dans le cœur de l'homme , pour suppléer au défaut de la loi.
Página 337 - ... tout ce qui les concerne , arrête l'attention de la postérité. Nous aimons à visiter leurs demeures , nous éprouverions une douce émotion à l'ombre d'un arbre sous lequel ils se seraient reposés ; nous voudrions voir et converser avec les sages dont les travaux ont augmenté le pouvoir de la vertu et les trésors de la vérité. Sans ce tribut , la sagesse accumulée des siècles serait un don gratuitement accordé à des ingrats.
Página 427 - S'il tâche de persuader la pauvreté, on meurt d'envie de ses richesses. Sa vertu fait peur, et le moins vicieux s'abandonnerait aux voluptés par la peinture qu'il en fait. Enfin, il parle tant de la mort et me laisse des idées si noires que je fais ce qui m'est possible pour ne pas profiter de sa lecture.
Página 146 - Lorsque le programme de l'Académie de Dijon parut, il vint me consulter sur le parti qu'il prendrait. « Le parti que vous prendrez, lui dis-je, c'est celui que personne ne prendra.
Página 446 - Sénèque est ici grand moraliste, excellent raisonneur , et de temps en temps peintre sublime. Une réflexion qui se présente après la lecture de ce traité , c'est qu'il est parfait dans son genre, et que l'auteur a épuisé son sujet. Si l'on y rencontre quelques opinions hasardées, ce sont des corollaires outrés de la philosophie qu'il avait embrassée.
Página 98 - Quelle que soit notre réponse, voici la pensée de Sénèque, à qui je ne prête point ici des sentiments qu'il n'eut pas ; il dit : « Je crois avoir plus fait pour mes amis d'allonger ma vie, que si je fusse mort pour eux. « Je n'ai pas considéré combien résolument je pouvais mourir, mais combien irrésolument ils le pouvaient souffrir. « Je me suis contraint à vivre, et c'est quelquefois magnanimité que de vivre. » Tel est le langage de sa philosophie et de son cœur; telle fut la règle...

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