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APR 9 1931

AVERTISSEMENT.

LA A Correspondance de MM. Grimm et Diderot, a été accueillie par toutes les classes de lecteurs. Elle nous fait connaître dans le plus grand détail presque tout ce qui a paru de remarquable en France pendant la dernière moitié du dix-huitième siècle. Religion, philosophie, économie politique, beauxarts, théâtre, histoire, telles sont les matières qu'ont voulu traiter les habiles critiques, et sur lesquelles ils ont écrit avec le talent le plus distingué ; leurs jugemens se font remarquer en général par une grande justesse et par une rare impartialité. On peut attribuer à Grimm plutôt qu'à Diderot ceux qui sont faux ou injustes; il existe encore dans cette volumineuse Correspondance, plusieurs défauts que la critique ordinaire n'a point cherché et ne cherchera point à rele

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ver, plusieurs vides qu'elle dédaigne de remplir. Ces défauts et ces vides déparent néanmoins un ouvrage qui a déjà sa place dans toutes les bibliothèques, et que l'on devrait toujours consulter nonseulement avec sûreté, mais avec fruit. La célérité que Grimm a dû mettre dans la rédaction de ses lettres, l'a exposé souvent à transmettre à ses correspondans de fausses indications sur les auteurs de plusieurs ouvrages; et fréquemment, malgré le zèle qu'il a mis à découvrir la vérité, il hésite dans les renseignemens qu'il fournit. De courtes notes devaient relever les fautes qui lui sont échappées et fixer ses incertitudes. Il eût été à désirer que des notes du même genre indiquâssent les auteurs des ouvrages que Grimm n'avait pu connaître. Ces éclaircissemens, joints à ceux dont on lui est redevable, eussent donné plus de prix à sa Correspondance. Il était difficile aussi que Grimm ne commît pas plusieurs erreurs de faits, par la difficulté

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de se procurer tous les ouvrages où il eût trouvé à éclaircir ses doutes. Ces erreurs devaient être relevées avec tous les ménagemens dûs à la position de l'auteur.

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Les éditeurs chargés de revoir les manuscrits de Grimm, ont aperçu quelques-uns de ces défauts, et ils les ont signalés au lecteur peu attentif; mais la célérité qu'on a exigée d'eux, ne leur a pas permis de donner à leur travail l'éten-due nécessaire. Une lecture réfléchie dela Correspondance de Grimm, m'a fait apercevoir en grande partie ce qui pouvait la défigurer ou lui manquer, et j'ai cru pouvoir offrir au public le fruit de mes recherches.

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Les lettres de madame de Sévigné seraient très-obscures si le chevalier Perrin, qui peut en être considéré comme le principal éditeur, n'eût pris la peine, en 1734, en 1737 et en 1754, d'accompagner ces lettres de tous les renseignemens historiques qui pouvaient en

donner la parfaite intelligence, et en cela il n'avait fait que suivre l'exemple donné par les éditeurs des lettres de Bayle et d'autres ouvrages posthumes.

Je ne chercherai pas à donner à mon travail plus d'importance qu'il n'en a; mais je crois que les lecteurs pe liront pas sans intérêt plusieurs remarques; je les prie sur-tout de jeter les yeux, 1o. sur celle qui a rapport à l'Examen de la Nouvelle Histoire de Henri IV, par de Bury; 2o. sur ce qui concerne la Correspondance de Voltaire avec Catherine II.

Mes remarques sont précédées, 1o. des opuscules publiés séparément par Grimm; 2o. d'un grand article qu'il a fourni aux éditeurs de l'Encyclopédie, in-folio ; 3o. des lettres qu'il a écrites au roi de Prusse, Frédéric II. Ces dernières sont au nombre de treize. Tous ces morceaux, confirmeront l'idée que les lecteurs ont pu se former des talens de l'auteur.

Peut-être apprendra-t-on, non sans

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