II. AD CRISPUM SALLUSTIUM. NULLUS argento color est, avaris VIVET extento Proculeius ævo, LATIUS regnes avidum domando CRESCIT indulgens, sibi dirus hydrops, Corpore languor. REDDITUM Cyri solio Phraaten, Dedocet uti VOCIBUS; regnum et diadema tutum Quisquis ingentes oculo irretorto Spectat acervos. II. A CRISPE SALLUSTE. QUEL éclat peut avoir l'argent, dis-moi, Crispe Salluste, toi l'ennemi des lingots enfouis sous la terre avare s'il ne brille par le sage emploi qu'on en sait faire ? Il vivra dans un long avenir, ce Proculeius connu pour avoir eu un cœur paternel envers ses frères; et son nom sera porté sur les ailes infatigables de la Renommée, quand il ne sera plus. Vous aurez un empire plus vaste, en maîtrisant vos désirs ambitieux, que si votre domination s'étendait de la Libye aux extrémités de l'Espagne, et que l'une et l'autre Carthage obéît à vous seul. Il enfle davantage, cruel envers lui-même, en cédant à sa soif, ce malheureux hydropique : pourra-t-il chasser l'ardeur qui le dévore, tant que le principe du mal n'aura pas abandonné ses veines, et qu'une lymphe indolente entretiendra la pâleur de son corps? Au trône de Cyrus est remonté Phraate malgré l'opinion du vulgaire, il est exclus du nombre des mortels fortunés par l'auguste vertu qui enseigne aux peuples à ne point se payer de mots vides de sens. Elle n'assure l'empire et le diadème, elle n'accorde une gloire véritable, qu'à celui qui peut, sans y arrêter ses regards, voir étalés d'énormes monceaux d'or. DU ROZOIR. III. AD DELLIUM. ÆQUAM memento rebus in arduis Lætitia, moriture Delli, SEU mœstus omni tempore vixeris, Interiore nota Falerni. QUA pinus ingens, albaque populus Lympha fugax trepidare rivo; Huc vina, et unguenta, et nimium brevis. Flores amonos ferre jube rosa; Dum res, et ætas, et Sororum Fila trium patientur atra. Cedes, et exstructis in altum DIVESNE, prisco natus ab Inacho, III. A DELLIUS. SOUVIENS-TOI de conserver une àme toujours égale, inébranlable sous les coups du malheur, inaccessible à la folle ivresse qui suit la prospérité! car tu dois mourir, Dellius! soit que ta vie entière s'écoule dans la tristesse, soit que, toujours en fêtes, et mollement couché à l'écart sur un frais gazon, tu fasses couler à longs flots le plus vieux Falerne. Hate-toi donc! dans ce lieu charmant, où le pin superbe et le pâle peuplier se plaisent à confondre l'ombre hospitalière de leurs rameaux, où l'onde fugitive lutte avec un doux murmure contre les obstacles qui arrêtent son cours, fais porter du vin, des parfums, et ces roses, hélas! qui ont si peu de temps à vivre! Profite du temps où ta fortune, ton âge, et le noir fuseau des trois Sœurs te le permettent encore. Il faudra les quitter, ces vastes domaines achetés à grands frais; cette jolie maison des champs, dont le Tibre vient baigner les murs, il faudra la quitter! et d'avides héritiers jouiront de tant de trésors, si péniblement accumulés ! Riche ou pauvre, fils du puissant Inachus, ou du dernier des citoyens, sans autre abri que les cieux, tu n'en seras pas moins la victime de l'inexorable Pluton. Une loi commune nous pousse tous vers le même terme : OMNES eodem cogimur: omnium Sors exitura, et nos in æternum Exilium impositura cymbæ. IV. AD XANTHIAM. NE sit ancillæ tibi amor pudori, Xanthia Phoceu! Prius insolentem Serva Briseis niveo colore Movit Achillem. MOVIT Ajacem Telamone natum Forma captivæ dominum Tecmessæ. Arsit Atrides medio in triumpho Virgine rapta; BARBARE postquam cecidere turmæ, Thessalo victore, et ademptus Hector Tradidit fessis leviora tolli Pergama Graiis. NESCIAS an te generum beati Phyllidis flavæ decorent parentes : Regium certe genus, et penates Moret iniquos. CREDE non illam tibi de scelesta Plebe dilectam, neque sic fidelem, Sic lucro adversam, potuisse nasci Matre pudenda. |