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ODE SEPTIÈME.

On ne peut déterminer d'une manière bien précise l'époque à laquelle on doit rapporter ce morceau, ni la guerre civile dont parle ici le poète. Selon Dacier, il s'adresse à Sextus Pompée et à ses troupes, qui avaient rompu le traité fait avec Auguste. Selon Sanadon, il s'agit ici de la guerre entre Antoine et Octave. D'autres pensent que cette ode fut écrite après les proscriptions du trium-virat, et quand Octave et Antoine se préparaient à exterminer le parti de Brutus et de Cassius.

Le mètre est celui de l'ode 1.

ODE HUITIÈME.

Nous n'avons pu qu'imparfaitement voiler, dans notre traduction, le cynisme de cette ode que nous aurions voulu pouvoir omettre entièrement par respect pour Horace et pour nos lecteurs ; mais il ne nous appartient pas de rien supprimer dans Horace. Disons seulement avec Quintilien: Et Horatium in quibasdam nolim interpretari, « Je ne voudrais pas expliquer Horace en certains endroits. " Quintilien avait probablement en vue cette ode et l'ode xii du même livre. Du reste nous avons cru pouvoir traduire deux morceaux que le P. Sanadon, de la compagnie de Jésus, traduits avec une fidélité désespérante, et que le savant Dacier a commentés avec un soin tout particulier et une rare sagacité. Le mètre est celui de l'ode 1.

a

ODE NEUVIÈME.

Cette ode fut écrite après la victoire d'Actium et le triomphe d'Octave. Celui-ci avait envoyé Mécène à Rome, et ce fut alors qu'Horace lui adressa ce morceau.

Le mètre est celui de l'ode 1.

1. Ad hunc frementes verterunt bis mille equos Galli, canentes Cæsarem (v. 17, 18). Le roi des Galates, Amintas, allié d'Antoine, passa avant la bataille du côté d'Octave avec deux mille cavaliers. Les Galates descendaient d'une colonie gauloise qui s'était établie dans la Grande Phrygie.

ODE DIXIÈME.

Mévius était un mauvais poète, qu'Horace et Virgile ont traité sans ménagement. M. Raynouard adopte une conjecture d'après laquelle Mévius ainsi que Bavius, tous deux maltraités par les deux poètes amis de Mécène, auraient été attachés à un parti contraire à Auguste; ce qui permettrait d'attribuer le mépris témoigné par Horace et par Virgile, non pas à des vers plus ou moins médiocres, mais à l'animosité produite par la dissidence des opinions politiques. (Journal des Savans, no de septembre 1823.)

Le mètre est celui de l'ode 1.

1. In impiam Ajacis ratem (v. 14). Ajax avait déshonoré Cassandre dans le temple de Minerve. La vengeance de la déesse retomba sur la flotte des Grecs, qui se perdit dans les rochers de l'île d'Eubée; Ajax fut frappé de la foudre (voyez l'Énéide).

ODE ONZIÈME.

Pectius est un personnage tout-à-fait inconnu. M. Mitscherlich croit avec raison que cette jolie ode est imitée du grec.

Le mètre consiste en trois vers qui reviennent alternativement, savoir: un ïambique de six mesures, un petit archiloquien, et un ïambique de quatre mesures.

1. Ubi hæc severus te palam laudaveram (v. 28).

Non, non, je n'irai point! La nuit tombe, j'accours!
(ANDRÉ CHÉNIER, Élégie XVII.)

ODE DOUZIÈME.

Voyez, pour cette ode, la note de l'ode vIII (p. 391).

1. Nigris dignissima barris (v. 1). Le commentaire de Dacier contient à propos de ce vers cette note curieuse : La « femme à qui Horace écrit était laide, puante, et une grosse masse de chair; c'est pourquoi il dit qu'elle ne méritait pas d'être aimée des hommes, mais des éléphans, qui sont fort laids, fort puans, d'une grosseur prodigieuse, forma truces, odore graves, mole terribiles, comme les décrit Orosius. » (DACIER, édition de Hambourg, 1733, tome v, page 181.)

et

Cette ode est composée du vers hexamètre et du phalisque, qui alternent.

ODE TREIZIÈME.

On a remarqué que trois pièces du livre 1or avaient des rapports frappans avec celle-ci : l'ode VII, Laudabant alii; l'ode 1x, Vides ut alta; l'ode x1, Tu ne quæsieris. La date de ce morceau n'est pas connue; mais on peut lui assigner pour époque les guerres civiles dont notre poète vit si longtemps sa patrie déchirée. Ces vers l'indiquent :

Cetera mitte loqui: Deus hæc fortasse benigna

Reducet in sedem vice.

Les vers de cette ode sont l'hexamètre, le petit vers ïambique et le petit archiloquien.

ODE QUATORZIÈME.

Horace s'excuse dans cette ode de n'avoir pas encore achevé des ïambes qu'il avait promis à Mécène. Plusieurs commentateurs ont pensé que ces ïambes n'étaient autre chose que le livre des Épodes, qu'Horace ne terminait qu'avec lenteur. Mais il nous semble que rien n'appuie suffisamment cette opinion.

L'hexamètre et le petit ïambe, qui alternent, composent ce

morceau.

ODE QUINZIÈME.

Horace adresse cette ode à une amante infidèle. Il n'a rien écrit de plus gracieux.

Le mètre est le même que celui de l'ode précédente.

Les vers suivans, de Quinault, offrent un rapport sensible avec le début de cette ode délicieuse :

Vous juriez autrefois que cette onde rebelle
Se ferait vers sa source une route nouvelle,
Avant qu'on ne verrait votre cœur dégagé;
Voyez couler ces flots dans cette vaste plaine :
C'est le même penchant qui toujours les entraîne;
Leur cours ne change point, et vous avez changé!

ODE SEIZIÈME.

L'opinion la plus probable sur la date de cette belle et sévère composition, c'est qu'elle fut écrite l'an de Rome 722, lorsqu'éclata la guerre entre Octave et Antoine. L'Italie entière était divisée; un combat allait décider de la fortune du monde. Horace fait un appel énergique aux bons citoyens, et les engage à fuir une contrée en horreur au monde.

Cette ode est composée de deux vers qui alternent, l'hexamètre et le grand ïambe. M. Stiévenart remarque avec raison que le vers hexamètre se présente ici avec une élégance et une harmonie dignes de Virgile.

1. Phocæorum Velut profugit exsecrata civitas (v. 17, 18). On sait que les citoyens de Phocée, ville d'Ionie, fatigués des attaques continuelles des Perses, et menacés de perdre leur indépendance, quittèrent leurs foyers par un exil volontaire. Ils s'établirent dans l'Italie, la Catalogne et le midi de la France. Ils ont fondé Marseille.

2. Petamus arva, divites et insulas (v. 42). On entend assez généralement par ces mots les îles Fortunées des anciens, que nous nommons aujourd'hui les îles Canaries.

ODE DIX-SEPtième.

Nous retrouvons ici la célèbre magicienne de l'ode v; mais le mètre de ce morceau est différent : il n'est composé que du grand vers ïambique.

1. Citumque retro volve, volve turbinem (v. 7). L'instrument magique désigné ici par Horace n'est autre, sans doute, que le rhombus, dont nous avons déjà parlé.

2. Neque est Levare tenta spiritu præcordia (v. 25, 26). « Les paroles du poète semblent présenter une fièvre continue avec une oppression de poitrine. (Le P. SANADON.)

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3. Adempta vati reddidere lumina (v. 43). Horace désigne Stésichore, qui fit, dit-on, des vers injurieux à Hélène, et devint aveugle. Castor et Pollux lui rendirent la vue, touchés de son repentir.

4. Inultus ut tu riseris Cotyttia (v. 55). Cotys ou Cotytto était la déesse de l'impureté.

5. Esquilini pontifex venefici (v. 57). On croyait que les magiciens et les magiciennes tenaient ordinairement leurs assemblées sur le mont Esquilin, à cause des ossemens et des tombeaux dont ce mont était rempli.

6. An quæ movere cereas imagines (v. 75). Les magiciennes avaient coutume de former en cire l'image de la personne sur qui elles voulaient exercer leurs enchantemens.

NOTES

DU POËME SÉCULAIRE.

HORACE Composa ce poëme pour les fêtes séculaires qu'Auguste fit célébrer l'an de Rome 737. C'était la cinquième fois que les Romains assistaient à ce grand et imposant spectacle.

On sait que ces fêtes se célébraient de siècle en siècle. Elles duraient trois jours. Le troisième jour, cinquante-quatre jeunes choristes exécutaient, dans le temple d'Apollon, bâti sur le mont Palatin, un hymne à ce dieu et à sa sœur.

Dans ma traduction en vers et le texte qui l'accompagne, j'ai suivi, pour le Poëme Séculaire, la distribution du P. Sanadon, en la modifiant toutefois d'une manière assez importante. Comme lui, j'ai réuní à ce chant l'ode 21 du livre 1o, Dianam teneræ, et l'ode 6 du livre 1v, Dive, quem proles. J'avais adopté, comme plus poétique, le système du savant jésuite et les modifications que je lui ai fait subir avaient également pour but d'ajouter à l'effet dramatique de ce beau poëme, et de lui donner plus de physionomie et d'ampleur.

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