Imágenes de páginas
PDF
EPUB

CHANT

DU PREMIER VENDÉMIAIRE AN VII,

HYMNE.

(22 SEPTEMBRE 1798.)

000

QUE

LES BARDES.

UE nos voix, nos lyres altières,
Célèbrent ce jour glorieux!

De ses drapeaux injurieux
L'ennemi souillait nos frontières;
Il méditait d'affreux succès;

Ses foudres menaçaient nos têtes:
La République des Français

Jaillit du milieu des tempêtes.

LE CHOEUR.

Debout, vrai Souverain! lève un front respecté : Les humains ne sont grands que par l'égalité.

LES GUERRIERS.

Dans la France encor monarchique

Des rois ligués tonnait l'airain;

Sénat, au nom du souverain,

Tu proclamas la république.
Les rois fléchirent les genoux;
Leur honte appartient à l'histoire:
Le même jour fonda pour nous
La république et la victoire.

LE CHOEUR.

Debout, vrai Souverain! lève un front respecté: Les humains ne sont grands que par l'égalité.

LES BARDES.

Guerriers, libérateurs rapides

Du Rhin, du Tibre et du Texel,
Sans doute un pouvoir immortel
Dirigeait vos mains intrépides.
Quel Dieu vous guidait à Fleurus,
Et sur le pont sanglant d'Arcole?
Avec vous, pour venger Brennus,
Quel Dieu montait au Capitole?

LE CHOEUR.

Debout, vrai Souverain! lève un front respecté: Les humains ne sont grands que par l'égalité.

LES GUERRIERS.

La Patrie a fait ces miracles:

C'est son nom qui nous rend vainqueurs;
Sa voix sainte enflamme nos cœurs;

Et ses décrets sont nos oracles.

Qui sait tout lui sacrifier

Aux revers est inaccessible :

On peut vaincre un peuple guerrier;
Un peuple libre est invincible.

LE CHOEUR.

Debout, vrai Souverain! lève un front respecté : Les humains ne sont grands que par l'égalité.

LES VIEILLARDS ET LES MÈRES DE FAMILLE.

Enfans, qu'élève la Patrie,

Ce jour a vengé vos aïeux:
Gardez le dépôt précieux
De notre liberté chérie.

Les tyrans et les imposteurs
Vainement sont armés contre elle;
Cimentez les lois par les mœurs,
Et vous la rendrez immortelle.

LE CHOEUR.

Debout, vrai Souverain! lève un front respecté : Les humains ne sont grands que par l'égalité.

CHOEUR GÉNÉRAL.

O Raison! puissance éternelle,
Pour les humains tu fis la loi:
Ils étaient égaux devant toi,

Avant d'être égaux devant elle 1.
L'œil des cieux, décrivant son cours,
Nourrit la nature embellie:

Comme lui répands tous les jours
Les feux, la lumière et la vie.

Debout, vrai Souverain! lève un front respecté :
Les humains ne sont grands que par l'égalité.

1. Ces deux vers se retrouvent mot pour mot dans la seconde strophe de l'hymne à la Raison, page 359, présent volume.

HYMNE

A L'ARMÉE D'ANGLETERRE.

COMPOSÉ A L'OCCASION DU CAMP DE BOULOGNE.

AN XII. (1804.)

N

E posez point le glaive, enfans de la victoire: Des Alpes et du Rhin les rapides héros,

Tant qu'il reste à cueillir quelques moissons de gloire, N'ont jamais besoin de repos.

La liberté vous luit; les deux mondes adorent
De ce soleil nouveau les rayons bienfaiteurs;
Contre un peuple tyran tous les peuples implorent
Vos étendards libérateurs.

Aux champs américains, dans l'Inde, son esclave,
En traits ensanglantés ses forfaits sont écrits;
Outragés comme vous, l'Ibère et le Batave
Vers vous ont élevé leurs cris.

Vainqueurs de l'Éridan, de l'Adige et du Tibre,
La voix de l'univers a chanté vos succès!
Dans Londre épouvanté dites: La mer est libre;
Ainsi l'ordonnent les Français.

« AnteriorContinuar »