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pitié !....

» Bonne Leucosie! le Dieu en me

parlant ainsi, m'enlaçait de ses bras. ah! mon trouble

>> Mon trouble.

...
+

» était extrême; un baiser qu'il m'a » donné a redoublé mes agitations;

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j'ai voulu m'échapper de ses bras;

» mais hélas ! le feu de ses levres » avait déjà passé dans mon cœur. ... » Je m'efforçais de me dérober à ses » baisers, ô Leucosie... et je ne trou» vais de force que pour y répondre... » Le Dieu a trop bien deviné le dé>> sordre de mes sens quels trans>> ports quelles caresses!... c'est » le nectar, c'est l'ambrosie qu'il por» tait sur mes levres; et je vous l'a>> voue, si les desirs de mon amant » n'eussent pas conduit plus loin ses

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efforts, mes bras n'en auraient fait » que pour le retenir.... Mais hélas ! » que n'a-t-il point entrepris ? . . . ar>> rête cruel! qu'oses-tu? ah! qu'oses

» tu?... Vous savez sans doute ins» pirer de la faiblesse ; mais pourquoi » me séduire ! je suis innocente; vous » êtes un Dieu; soyez généreux. .. » laissez-moi vous fuir Me fuir, in» grate! moi qui quitte les Cieux pour » toi!.. ah! s'il était de plus grands » sacrifices; avec quelle ardeur, je te » les offrirais ! montre-moi des sen» timens plus doux ô Licéride!... » eh! quelle mortelle pourrait me les >> refuser? Ah! nulle autre ne vous » aimera plus que moi.. (Chère » Leucosie je n'ai pu m'empêcher » de lui parler ainsi; et c'est bien » vrai). . . . J'en atteste les Dieux » que je crains; je ne ressentis jamais » ce que vous m'inspirez-Tu m'aimes, » Licéride tu m'aimes! ah! dis-le

» mille fois répete-le sans cesse ! ... » Leucosie! quelle ardeur a succedé » à ces mots ! j'ai fait ce que j'ai pu » pour lui résister. . . . Hélas! il ne » me laissait pas même la force de

» lui adresser des reproches. . . . eh! » que pouvais-je faire ? c'est un Dieu;

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>>

je ne suis qu'une faible mortelle !...

>> Comment vous les exprimer, chère » Leucosie, ces caresses délicieuses de >> mon amant?... Il n'est donné qu'aux » Dieux sans doute d'être si tendre!.. » Il m'aimera toujours, il en a juré » par le Stix.... Ah! disait-il, que deviendrais-je si j'allais te perdre ! quel désespoir de ne pouvoir mourir, si tu subissais le sort des autres » mortelles !... il y va de mon re» pos; le maître des Dieux ne me re>> fusera pas cette grace; tu jouiras de l'immortalité, dont tes appas t'ont » rendue digne.... Quoi ! je serais im» mortelle ! cher amant, je t'aimerai >> donc toujours? . . . Comme je pro» nonçais ces mots, un bruit sourd » s'est fait entendre; le Dieu s'est dé

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robé de mes bras je te quitte, 8 » Licéride, m'a-t-il dit, mais c'est

» pour te revoir bientôt et te revoir » immortelle ; j'en vais parler à Ju» piter.... et dans le moment, il s'est >> retiré.

>>

Quelle séparation! ah! Leucosie, » que j'ai souffert ! tous les plaisirs » m'ont abandonnée avec mon amant, >> et des remords.... oui des remords » se sont fait sentir alors. Sans doute » la vertu se plaint toujours, et la pu» deur s'alarme même des plaisirs in>> nocens. Mais maintenant je ne >> me reproche rien, c'est un Dieu dont j'ai couronné l'amour, c'est à titre d'épouse; j'ai pour garant de sa foi >> ses sermens; j'ai sa candeur et sa » tendresse. Il m'avait à peine

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quittée, lorsque une voix inconnue m'appella par mon nom

je me · » suis avancé; on ma tendu la main,

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» et je suis sortie du Temple. Licéride finit ainsi son récit, elle cherchoit dans mes yeux à pénétrer

ma pensée ; j'hésitais si je devais la désabuser, prévoyant combien il allait lui en coûter de larmes. Je songeais à me tirer de cet embarras, lorsqu'on frappa à la porte à coups re

doublés Licéride y courut.

:

C'étoit Biblis qui s'annonça bientôt elle-même par des battemens de mains et de grands éclats de rire. Elle sauta au col de Licéride ». Nous avons » donc une Déesse de plus, lui dit» elle en l'accablant de caresses? L'O

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lympe ne pouvait en verité faire une » meilleure conquête. Entrez, Dieu charmant, ajoute-t-elle en parlant à » un jeune homme qui étoit resté sur la » porte; venez jurer de nouveau à » votre Déesse, tout votre amour, et >>> lui confirmer le don de l'immor» talité ».

Elius, jeune Sénateur Romain, était le Dieu de l'aventure; il avait longtemps aimé Licéride sans succès; les

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