dues 75 francs. Le droit d'abri et les droits perçus par les Forts s'élevaient à 8 fr. 50; les frais de correspondance à 75 centimes; le tant pour cent du commissionnaire à 3 fr. 75 et le prix du transport à 32 francs! Mais ce n'est pas tout! a ajouté notre commissionnaire. N'oubliez pas, en effet, que l'expéditeur, dans ce genre de marchandises, perd forcément son emballage. J'estime que ces 30 caisses doivent lui coûter 13 franes. Finalement il ne lui reste done que 13 fr. 10. Si vous voulez bien considérer que cet expéditeur a lui-même acheté les harengs en question aux pêcheurs et qu'il prélève forcément un bénéfice, vous voyez ce que les pêcheurs retirent de ces 50 caisses de harengs! Ce que je tenais à vous démontrer, c'est que ne nous sommes en rien responsables de cet état de choses. Il est facile de dire que nous exploitons les expéditeurs. Il serait plus difficile de le prouver à tous ceux qui voudraient bien prendre la peine de savoir comment les choses se passent exactement. A qui fera-t-on croire, d'ailleurs, qu'un commissionnaire qui « volerait », sa clientèle pourrait la conserver? Nous nous faisons tous une concurrence acharnée. On n'en continuera pas moins d'accuser les intermédiaires d'exploiter les producteurs avec les consommateurs et de demander la suppression de cette odieuse concurrence, cause de tout le mal. Les protectionnistes s'appliquent en vain à surélever les murailles artificielles des douanes pour compenser l'aplanissement des obstacles naturels qui localisaient les marchés, ils sont impuissants à empêcher la sphère des échanges de s'agrandir. Quoi qu'ils fassent, les régions les plus éloignées de notre globe deviennent accessibles au commerce. Voici par exemple l'immense far East asiatique de la Russie qui sera bientôt traversé dans toute sa longueur par le chemin de fer transsibérien. Les correspondances récemment arrivées de Sibérie, lisons-nous dans l'Indépendance Belge, rapportent que le 6/18 décembre, jour de la fête patronymique de Nicolas II, qui est, comme on sait, président du comité de construction du chemin de fer de Sibérie, un premier train de cette ligne a inauguré sa circulation jusqu'à Krasnojarsk, événement qui porte maintenant à une étendue totale de 2.050 kilomètres la longueur de la voie achevée depuis Tchéliabinsk. On ajoute que l'existence de cette première partie du Transsibérien commence à exercer déjà sur toute la contrée qu'il parcourt une bienfaisante influence.Les villes de Tchéliabinsk, Kourgane, Pétropavlovsk, Omsk, et Tomsk Krasnoïarsk grandissent et s'embellissent rapidement; on y construit beaucoup de maisons de pierre, on y ouvre de nouveaux magasins, des banques, des agences, et quantité de gens entreprenants y affluent de tous les points de la Russie. Des bourgs insignifiants, tels que ceux de Krivoscheïkovo et l'olotnoé, sont en train de se transformer en centres de commerce très animés. A partir du 1er janvier, on va introduire l'éclairage électrique dans les principales rues et la plupart des magasins de la ville de Tomsk. Actuellement déjà, on peut se rendre de Moscou à Tomsk en chemin de fer en huit jours, mais à Omsk, le pont de chemin de fer qui devra traverser l'Obi n'est pas encore achevé et il y a une distance de 7 kilomètres à parcourir en chaise de poste. D'autres ponts ne sont pas non plus terminés sur des rivières moins considérables. Il reste aussi à achever la construction des gares au-delà de l'Obi, parce que les voyageurs, faute de buffets, sont obligés d'emporter des vivres avec eux. La vitesse de marche des trains est moyenne, mais quand on sera parvenu à l'activer davantage ainsi qu'à abréger les arrêts, qui, sur plusieurs points, durent des heures entières, le voyage de Moscou à Tomsk pourra s'effectuer en cinq ou six jours. Les protectionnistes russes ne manqueront pas, à la vérité, de se réserver le marché de la Sibérie, Mais la protection passera et le chemin de fer restera. C'est aux États-Unis surtout qu'on peut dire que les politiciens et les protectionnistes s'entendent comme larrons en foire. Les protectionnistes pourvoient aux dépenses électorales des politiciens. Les politiciens les leur remboursent en votant des droits calculés de manière à ajouter au principal de cette dette un bénéfice honnête. Les consommateurs paient les frais du marché. On taxe, dit un correspondant du Journal des Débats, les laines brutes et les lainages en rétablissant les droits spécifiques du tarif Mac Kinley jusqu'à concurrence des trois cinquièmes. On assure que le Syndicat des laines et des lainages avait constitué un fonds de 100 millions de francs pour aider au triomphe des républicains aux élections dernières. On voit que les élus s'acquittent de leurs obligations. A cette première charge, on ajoute une surélévation de 15 p. 100 de tous les autres droits inscrits au tarif Wilson; seuls, les sucres sont exceptés de ce relèvement horizontal. Le Syndicat des sucres est fort puissant. On l'a accusé d'avoir versé à la caisse électorale démocratique. Les républicains ne lui en gardent pas rancune. Voilà encore une fois le trouble jeté dans toutes les transactions. Sous la menace de ces droits nouveaux, qui ont été votés après trois heures de discussion seulement, les négociants vont ou activer leurs ordres d'achat au dehors, ou rompre leurs contrats, en jetant le désarroi le plus complet dans le monde des affaires qui se remettait à peine des souffrances endurées depuis deux ans. Mais pourquoi le monde des affaires n'oppose-t-il pas à la coalition des voleurs, la coalition des volés? Paris, 14 février 1896. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE G. DE M. La Banque de France à travers les siècles, par FLOUR DE SAINT-GENIS, ancien conservateur des hypothèques à Paris. 1 vol. in-8° de 240 p. Paris, Guillaumin et Cie. Des voies de transport de la région du Sud-Ouest et en particulier du canal du Midi et de son rachat, par EMMANUEL HARRACA, licencié en droit. 1 vol. in-8° de 140 p. - Paris, mêmes éditeurs. Conférences publiques faites en 1895 à l'Hôtel des Sociétés savantes, publiées par le Comité de défense et de progrès social. 1 vol. in-8° de Paris, mêmes éditeurs. 238 p. Annales de la Société d'économie politique.publiées sous la direction de M. ALPH. COURTOIS, secrétaire perpétuel. Tome XI, 1873-1876. 4 vol. in-8° de 450 p. Paris, mèmes éditeurs. L'Amortissement de la dette publique, par ALFRED JOURERT. 1 vol. gr. in-8° de 376 p. Paris, même éditeur. Discours prononcés par M. ALFRED NEYMARCK, dans les séances de la commission extraparlementaire de l'impôt sur les revenus. Broch. in-4o de 99 p. - Paris, mèmes éditeurs. La mutualité française. Le projet de loi contre les Sociétés de secours mutuels, le 5o congrès national, congrès mutualiste de Saint-Etienne. 1 vol. in-16° de 135 p. Paris, mêmes éditeurs. Nouvel aperçu sur les grèves, par ExÉE BOULOC, avocat. Broch. in-8° Paris, mêmes éditeurs. de 16 p. Paris, mêmes La question politico-religieuse, par le Dr VITTEAUT, membre correspondant de l'Académie de Dijon. Broch. in-8° de 64 p. éditeurs. Tables de mortalité du Comité des compagnies d'assurances à primes fixes sur la vie. 1 vol. gr.-in-8° de 416 p. Paris, Gauthier-Villars. Maladies des plantes agricoles et des arbres fruitiers et forestiers causées par des parasites végétaux, par ED. PRILLIEUX, professeur à l'Institut national agronomique.T. Ier. 1 vol. in-8° de 422 p.- Paris, Firmin-Didot. La vie privée d'autrefois. 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Catéchisme antibimétalliste, recueil d'articles publiés dans le journal « Le Temps », par M. GEORGES MANCHEZ. Broch. in-18° de 34 p. Paris, 5, Boulevard des Italiens. Patrie et internationalisme, par A. HAMON. Broch. in-12o de 24 p. Paris, au bureau des Temps nouveaux. L'Impôt et les théologiens, par M. le comte DOMET DE VORGES. Broch. in-8° de 24 p. Besançon, imprimerie Jacquin. -- Essais sur la monnaie, le crédit et les banques, par G. DE GREEF. Broch. in-8° de 24 p. Bruxelles, 1896. Comptabilisme et proportionnalisme social, par ERNEST SOLVAY. Broch. in-8° de 30 p. Bruxelles, 1896. La dégénérescence de la race belge, ses causes et ses remèdes, par le Dr PETITHAN. Broch. in-8° de 30 p. Bruxelles, Lamertin. Chemins de fer, postes, télégraphes, téléphones et marine. Compte rendu des opérations pendant l'année 1894. 1 vol. in-4°. Bruxelles, J. Goemaere, imprimeur du Roi. Il socialismo e la supertizione Borghese, par IGNAZIO SCARABELLI. 1 vol. in-18 de 268 p. Ferrara, 1896. 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