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BULLETIN

PUBLICATIONS DU « JOURNAL officiel »

(Février 1896.)

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en terre.

2.

Campagne agricole de 1895-1896.- Évaluation des récoltes
Ensemencements d'automne (page 625).

Rapport adressé au Président de la République par la commission de contrôle de la circulation monétaire pour l'exercice 1895 (page 641).

instituant des comités locaux des habitations à bon marché dans les départements de la Charente, du Cher, de la Manche, de la Marne, de l'Oise, de la Seine-Inférieure et de la Somme (page 648).

4.

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Décret relatif à la procédure à suivre en matière de legs concernant les établissements publics ou reconnus d'utilité publique (page 678).

instituant auprès du ministre du Commerce une commission consultative des caisses syndicales et patronales de retraites, de secours et de prévoyance, suivi d'un arrêté nommant les membres de cette commission (page 679).

5. Arrêté fixant la liste des auteurs à expliquer aux examens de l'enseignement primaire (page 697'.

6. Rapport adressé au président du Conseil, ministre de l'Intérieur, sur l'application de la loi de relégation pendant l'année 1894, par M. Jacquin, conseiller d'État (page 711).

11.

Loi ayant pour objet d'autoriser le protectorat de l'Annam et du Tonkin à contracter un emprunt de 80 millions pour liquider sa situation financière et exécuter un programme de travaux publics (page 801).

- Décret relatif à la préparation, à la vente et à la distribution de sérums thérapeutiques ou autres produits analogues (page 802).

12. relatif au dénombrement de la population en 1896 (page 824). 13. Rapport adressé au Président de la République par le ministre des affaires étrangères, suivi : 1o d'un décret instituant des primes de séjour » au personnel consulaire; 2° d'un décret relatif

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aux frais de premier établissement et d'installation des agents diplomatiques et consulaires (page 833).

· Arrêté fixant le taux, les conditions et la date de l'émission de l'emprunt de 80 millions contracté par le protectorat de l'Annam et du Tonkin avec la garantie du Gouvernement (page 835).

fixant le nombre des bourses commerciales de séjour à l'étranger mises au concours en 1896 (page 836).

15. Décret autorisant l'association des anciens élèves de l'école centrale des arts et manufactures à accepter un legs (page 801).

16. Notification au gouvernement de la République française de l'adhésion du gouvernement portugais pour ses colonies de Mozambique, du Cap-Vert, de la Guinée, de San-Thome et Principe, d'Angola, de l'Inde portugaise (y comprise Damao et Diu) et de Macao et Timor, à la convention télégraphique internationale signée à SaintPétersbourg le 23 juillet 1875 (page 901).

Rapport adressé au Président de la République par le ministre des travaux publics, suivi d'un décret relatif à la répartition du personnel des commissaires de surveillance administrative des chemins de fer (page 901).

- suivi d'un décret rendant applicable à la Nouvelle-Calédonie la loi du 19 mars 1889 relative aux annonces sur la voie publique (page 915),

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20. Décret portant promulgation de la convention signée à Paris, le 13 février 1896, entre la France et la Grande-Bretagne, qui modifie les articles 7 et 9 du traité d'extradition du 14 août 1876 (page 999). 21. Arrêté nommant des chimistes experts pour le prélèvement et l'analyse des échantillons d'engrais (page 1013).

Circulaire du ministre de l'intérieur relative au renouvellement des commissions administratives des hospices et des bureaux de bienfaisance (page 1017).

22. Décret portant réduction de la taxe à percevoir pour l'affranchissement des colis postaux à destination de l'Annam et du Tonkin (page 1031.

27.

modifiant la taxe légale pour les fers noirs en feuilles et les tôles de fer et d'acier (page 1106).

- relatif au prix des abonnements téléphoniques (page 1107).

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La question de l'intervention de l'État à la Chambre de commerce de Lyon. A l'occasion d'une visite de M. le président de la République à la Chambre de commerce de Lyon, M. Auguste Isaac, vice-président de la Chambre a plaidé avec éloquence la cause de la non-intervention, autrement dit de la liberté économique. M. Félix Faure, dans sa réponse, a soutenu, quoique avec une certaine réserve, la thèse opposée. On lira avec intérêt ces deux discours. DISCOURS DE M. AUGUSTE ISAAC.

Monsieur le Président de la République,

La Chambre de commerce de Lyon a été hautement honorée, en 1876 et en 1888, par la visite de deux de vos prédécesseurs. Nous vous accueillons, Monsieur le Président, avec les mêmes sentiments, c'està-dire, en témoignant envers vous, comme nous l'avons fait envers eux, un profond respect et le dévouement dus au chef de l'État qui représente un régime républicain que le pays s'est donné, et dont nous sommes les loyaux serviteurs. Mais nous devons y ajouter quelque chose, exprimer d'autres sentiments d'une nature particulière et qui s'adressent à l'homme qui, avant de s'être vu élevé à la plus haute fonction de l'État, appartenait à la grande famille industrielle et commerciale dont nous sommes ici les représentants.

Vous avez été appelé à la Présidence de la République après avoir recueilli dans le Parlement et le gouvernement une précieuse expérience des affaires publiques; mais, auparavant, votre esprit s'était préparé et mûri par le travail pratique et fécond de l'industrie et du commerce d'une de nos grandes cités maritimes, et vous aviez étudié et défendu les intérêts généraux, en étant l'un des membres éminents de la libérale chambre de commerce du Havre.

Aussi, n'est-ce point sans orgueil, Monsieur le Président, que nous saluons en vous celui qui, le premier dans nos professions, a été placé à la tête de l'État, et, si votre bienveillance le souffre, nous remarquerons pour nous-mêmes que vous vous trouvez dans une chambre de commerce comme dans votre milieu naturel.

L'industrie et le commerce, Monsieur le Président, ne se bornent pas à recueillir l'honneur que votre élévation fait rejaillir sur toutes les laborieuses communautés; ils doivent espérer que par vous les conditions de leur existence et de leurs progrès, leurs intérêts qui ne se séparent pas des intérêts mêmes de la nation, auront de meilleures chances d'être appréciés et compris. C'est parce que les conditions de notre vie sont mal connues que tant de préjugés ont cours et qu'on appelle en un terme trop vague et trop général « les affaires » ce qui, dans son ensemble, signifie tout simplement la direction du travail du pays.

Notre vieu le plus ardent est que l'on fasse enfin comprendre, dans le monde où l'on s'agite, ce qui se passe dans le monde où l'on travaille. Nous constatons que tous les phénomènes économiques de notre État, non détournés de leur force naturelle, conspirent pour ainsi dire en faveur du plus grand nombre et de la démocratie. Nous nous en réjouissons. Nous sommes heureux, Monsieur le Président, de reconnaître à la lumière des faits que, grâce aux conquêtes incessantes et sans bornes de la science qui ont pour toute conséquence l'augmentation de la production, c'est son bas prix; grâce aux apports et à l'esprit d'épargne qui accumulent sans relâche le capital et le contraignent à baisser ses prétentions, c'est-à-dire à réduire le taux de l'intérêt, ou, autrement dit, la part prélevée sur la main d'œuvre, c'est l'oisif qui, à bref délai, est menacé dans son existence, c'est le propriétaire, le rentier, qui voient graduellement se réduire la proportion de leurs revenus; c'est l'industriel et le commerçant qui, ne prélevant qu'une part de plus en plus infime sur la provision générale pour leurs inventions, leur direction et leurs risques, sont obligés de rechercher leurs bénéfices dans les bienfaits d'un travail multiplié. Et, en rapport de ces catégories atteintes à divers degrés, nous voyons le salarié, employé et ouvrier, grossir et maintenir sa part dans l'œuvre commune.

Le progrès s'opère donc de lui-même, c'est-à-dire par le travail incessant de la nation, et là il est solide parce qu'il s'applique à la nature même des choses. D'autres rêvent des progrès artificiels, c'està-dire ceux qui doivent à tout instant être pour ainsi dire fabriqués par la législation.

Notre devoir, Monsieur le Président, est de vous dire sur ce point notre pensée tout entière. Il serait vraiment merveilleux que le progrès moral et matériel pût s'effectuer par les lois; s'il en était ainsi, l'humanité aurait vraiment sa pierre philosophale. C'est Chimère qui ouvre en ce moment de grandes ailes et veut nous emporter dans nous ne savons quels espaces. Nous ne pouvons nous y confier.

Il ne nous appartient pas, Monsieur le Président, d'aborder aucune question politique précise, même celle qui met dans la plus vive inquiétude les grands intérêts nationaux que nous représentons.

Qu'il nous soit permis de l'affirmer respectueusement, l'industrie et le commerce arrêtés dans leurs profits fléchissent sous le poids des charges fiscales, ne peuvent en supporter d'autres, et tout ce qui les accablera viendra accabler l'ouvrier.

L'amélioration du salaire de l'ouvier est liée à la fortune du patron; affaibli, le patron ne fera pas relever l'ouvrier. Les Syndicats sont l'usage d'une liberté et non l'exercice d'un privilège. On ne peut

tolérer qu'ils empiètent sur la liberté individuelle et suppriment le contrat du travail. C'est l'honneur le plus durable de notre siècle que de s'être attaché avec tant de passion au bien social; mais là aussi il faut que la liberté domine et que la loi tende à favoriser l'action individuelle plutôt que lui faire une concurrence d'État.

Permettez-moi de dire, Monsieur le Président, ici à Lyon,bien avant que le goût s'en répandît ailleurs, nous nous sommes attachés avec quelques patrons à ces OEuvres sociales d'enseignement populaire, de prévoyance, d'assistance, sous toutes les formes. Mais nous aimons à être entraînés, plus par notre conscience que par le législateur.

La ville que vous honorez de votre visite est remarquable entre toutes par le nombre et par l'excellence de ses institutions privées ; elle se propose d'accomplir le devoir social. Nos magnifiques hospices rendent leurs grands services non seulement à Lyon, mais à la région qui l'entoure, sans demander un centime au budget de la commune: leur énorme fortune provient de la libéralité des citoyens. Sur une population de près de 450.000 âmes, nous ne comptons que 10 à 11.000 inscrits à l'Assistance publique ; c'est la proportion la plus faible connue. C'est avec une réelle intelligence que les secours s'y font, surtout aux vieillards, aux veuves et aux enfants. Tout démontre que dans cette grande ville la charge principale de la bienfaisance est précieuse à remplir par ses citoyens, soit par leur action directe, soit par celle de plusieurs centaines d'Associations.

A Lyon, la forte empreinte de l'initiative individuelle se retrouve dans toutes les belles institutions locales, et l'esprit de charité y a partout sa place. Notre Chambre de commerce elle-même offre l'originalité de ces sortes d'institutions de bienfaisance. Au nom de la communauté commerciale et comme administrateur des biens qu'elle lui confie, notre chambre peut verser les fonds nécessaires pour fournir 6,000 pensions de retraite aux ouvriers tisseurs de la soie. Dans cet état, et avec tout ce que nous pourrions emprunter sur nos Sociétés de secours mutuels animées d une admirable ardeur de prévoyance, peut-être voudrez-vous bien nous excuser de plaider, Monsieur le Président, la cause du self help; qu'il nous soit permis d'espérer au moins que, si l'on veut continuer l'expérience du bien social opéré par voie impérative, ce ne soit pas l'esprit de lutte, mais la générosité du meilleur qui domine cette expérience.

C'est encore le cœur qui est la source des progrès durables, de ceux qui résistent à l'épreuve des siécles, qui constituent les grands bienfaits de l'humanité. Nous en avons un exemple sous nos yeux, dans cette salle de réception où nous sommes réunis pour vous saluer. Vous découvrez en face de vous, Monsieur le Président, à la place

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