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De la protection des capitaux empruntés en France par les États étrangers ou les sociétés, par M aurice LewanDOWSKI. - Paris, Guiilau

min et Cie, 1896, in-8.

Le renouvellement du privilège des banques coloniales, par BOUCHIE de Belle. Paris, Guillaumin et Cie, 1895, in-8.

La Banque de France à travers les siècles,par FLOUR DE SAINT-GENIS – Paris, Guillaumin, et Cie, 1896, in-8.

Essai sur l'organisation de l'arbitrage international. Mémoire aux puissances par le chevalier DESCAMPS, avec le projet d'institution d'une cour permanente d'arbitrage international, adopté par la Conférence interparlementaire de Bruxelles (Sess. de 1895), et le rapport présenté à la Conférence, par M. HOUZEau de Lehaie. Bruxelles, 1896, in-4. Statistique des chemins de fer français au 31 décembre 1894. Documents principaux. - Paris, 1896, in-4.

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Statistica delle società cooperative. Società cooperative di lavoro fra braccianti, muratori ed affini, dicembre 1894. · Roma, 1895, in-4.

A. I. C. P. Notes, n° 1. December 1895. Cultivation of vacant city lots by the unemployed. - New-York, 1895, in-8.

Report of the Tenement-House committee as authorized by chapter 479 of the Laws of 1894. New-York, 1895, in-8.

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The London and China Telegraph. March 2, 1896.- London, in-folio.

PÉRIODIQUES,

L'Union nationale du commerce et de l'industrie, Revue économique de Bordeaux, Droit financier, Revue du commerce et de l'industrie, Bulletin de l'Association philotechnique, Bulletin de l'Office du travail, Annales des ponts et chaussées, Journal des Assurances, Bulletin de la Société de géographie commerciale de Paris, Journal de la Société nationale d'horticulture de France, Bulletin mensuel de la Société de législation comparee, Revue des sociétés, Bulletin mensuel de statistique municipale de la ville de Buenos-Ayres, Annales du commerce extérieur, Bulletin du ministère de l'Agriculture, Revue géographique internationale, Bulletin mensuel de l'Association générale des étudiants, Journal de la Société de statistique de Paris, Bulletin de la Société d'encouragement, Bollettino di legislazione e statistica doganale e commerciale, Annali di statistica.

CORRESPONDANCE

LA CONCURRENCE INDUSTRIELLE

DE L'EXTREME-ORIENT

Monsieur le Directeur,

Antibes, le 23 février 1896.

L'usage n'étant pas que les membres absents de la Société d'Economie politique puissent lui exprimer par lettre leur opinion au sujet des questions mises à son ordre du jour, je prends la liberté d'adresser au Journal des Economistes quelques-unes des observations que j'aurais présentées, si je n'avais été éloigné de Paris par raison de santé. J'en retranche toutefois ce qui ferait double emploi avec ce qui a été si bien dit par MM. Bellet et Strauss. Je ne serais même nullement froissé si, jugeant la question suffisamment élucidée, vous n'insériez cette lettre ni pour le tout, ni même pour partie.

La question a deux objets :

1o Le développement industriel de l'Extrême-Orient; 2o Son influence [possible] sur l'industrie européenne.

Quoique l'Extrême-Orient comprenne aussi bien la Chine que le Japon, je me bornerai à ce dernier pays que je connais mieux pour y avoir passé vingt et un ans, et que je considère d'ailleurs comme le seul rival sérieux à craindre pour nous. Les orateurs de la dernière réunion se sont occupés aussi des progrès de l'Inde, mais je ne crois pas que ce soit nous qu'ils menacent.

I. Le développement de l'industrie japonaise n'est pas douteux; il est même considérable.

L'année 1894, à cause de la guerre qui en a occupé six mois,accusera sinon un recul, au moins un temps d'arrêt; mais déjà on signale une active reprise de toutes les affaires industrielles et la création de nouvelles sociétés de filature, de tissus, de papiers, de métallurgie, de commerce, de banques, sans compter celles de nouveaux chemins de fer et de bateaux.

Les chiffres officiels pour 1894 n'étant pas encore publiés dans leur ensemble, je me bornerai à comparer ceux de 1894 avec ceux de l'an

née précédente, et je m'en tiendrai à quelques industries similaires aux nôtres, les seules qui puissent nous donner de l'inquiétude : je n'ai pas à m'occuper des industries propres au pays qui peuvent sans danger nous fournir de jolis objets de collections.

Je négligerai aussi le développement de la navigation commerciale, quoiqu'il nous menace de quelque concurrence; mais il n'est pas compris dans la question posée.

Contre votre attente certainement, ce n'est pas du côté de la filature du coton qu'il y a augmentation dans cette période; il y a plutôt diminution, sans doute parce que la progression avait été très rapide pendant les cinq années précédentes.

Ainsi les sociétés de filature ne se sont augmentées que d'une (de 39 à 40) et le capital versé de 1.500.000 yen ou dollars, soit de 4.500.000 francs, en comptant le yen à 3 francs (il ne les vaut pas tout à fait).

En sens inverse (et j'en suis surpris), le nombre de broches, qui était de 385.300 en 1892, a diminué de 4.000, et le coton employé qui était de 45.900.000 kilos est tombé à 43.200.000 kilos (2.700.000 de moins).

Mais pour les tissus de coton, qui sont l'objet d'une industrie distincte de la filature, il y a,en ne parlant que de la valeur des produits, augmentation de 2.000.000 de yen ou 6.000.000 de francs (de 48 millions de francs à 54 millions).

Je réserve à parler de la soie sur la 2o face de la question.

Pour le papier, on doit distinguer celui qui est fabriqué avec l'arbre à papier (Edgeworthia papyrifera) et celui (genre européen) fait avec le coton et les déchets, même avec le bois et la paille. Pour le premier, qui est propre au pays, souvent luxueux et très cher, l'augmentation est modérée; pour le second, la production a doublé dans les cinq dernières années.

Craignant d'abuser de votre attention, je ne puis m'arrêter aux autres industries où nous trouverions plus ou moins les mêmes pro grès fers et fontes, construction de machines, wagons, locomotives, bateaux à vapeur, etc.

II. Je passe de suite au 2o côté de la question qui est, de beaucoup, le plus important pour nous, à l'influence possible de ces progrès industriels sur notre propre industrie,ou plutôt sur notre commerce intérieur et extérieur.

Il est clair que cette influence peut nous être trois fois contraire : 1° Les Japonais pourront nous acheter moins de nos produits similaires ;

2° Ils pourront nous offrir davantage des leurs ;

3. Ils pourront nous faire concurrence au dehors.

Sur le 1er point, quand on considère que nous n'avons vendu au Japon, en 1893, que pour 10.000.000 de francs, on peut craindre de voir diminuer encore ce chiffre déjà bien faible comparé à celui des autres pays auxquels achète le Japon et où nous n'occupons que le 6 rang 1.

Mais on va voir que, par une compensation naturelle, c'est nous qui aurons le moins à souffrir.

En effet, pour nous en tenir à nos exemples de coton filé et tissé et de papier, il ne me paraît pas que nous puissions y perdre beaucoup. Si nous cultivions sérieusement le coton au Tonkin, le Japon, qui en produit peu et de médiocre, nous en achèterait volontiers, ne fùt-ce qu'à raison du voisinage, pour alimenter ses nouvelles manufactures; mais c'est aux Indes, en Australie et en Amérique, qu'il s'en approvisionne. Sur ce point, il n'y aura pas de changement: nous continuerons à ne pas gagner, mais nous ne perdrons pas.

Par une cause analogue, nous ne verrons pas diminuer nos ventes de cotons filés et tissés: ce n'est pas chez nous que le Japon s'en approvisionne, mais de l'autre côté de la Manche, et quoique la question ait été posée pour les dangers de l'Europe, je réserve pour nous mes inquiétudes ou mes doléances, quand il y a lieu.

Pour ce qui est du papier commun, sans doute le Japon suffira bientôt (s'il ne suffit déjà) à tous les besoins de ses journaux qui sont nombreux; mais c'est encore un article pour lequel il n'est pas notre client ce sont les États-Unis qui s'apercevront de la diminution de la demande du papier; pour les verres à vitre, dont je n'ai pas parlé, ce sera la Belgique ; pour les fers, fontes, machines et bateaux, la perte se divisera entre plusieurs pays : nous en subirons notre part.

Il y aurait un article sur lequel les progrès de l'industrie japonaise pourraient nous faire, particulièrement, un tort considérable, si elle se portait de ce côté, c'est la mousseline de laine, que nous sommes à peu près seuls à lui fournir sur un total de 40.000.000 de francs montant de nos ventes au Japon en 1893, la mousseline de laine figure pour les 3/5° (6.000.000 fr.). Mais le danger n'existe pas, au moins quant à présent le Japon a encore moins de laine que de coton, les essais de l'élevage du mouton n'ayant pas réussi; avec de la laine achetée en Australie, on n'a encore réussi qu'à fabriquer des draps grossiers pour l'armée.

1 En voici le rang respectif : l'Angleterre, la Chine, Hongkong, l'Allemagne, les États-Unis, la France.

Cependant, même pour la mousseline de laine, le Japon, d'une autre manière, va sur nos brisées : voyant que ses couleurs et ses dessins sont, dans le pays, plus recherchés que les nôtres, il nous achète maintenant beaucoup de mousseline non teinte et il la soumet luimême à la teinture et à l'impression. Heureusement, par compensation, la demande de l'article augmente en quantité.

Vous voyez que sur le 1er point, sur le danger de diminution de nos ventes au Japon, il n'y a pas de craintes bien sérieuses à avoir, au moins quant à présent.

Il y en a moins encore à avoir sur le 2o point sur le danger d'être inondés de produits japonais. Pour les tissus de coton, par lesquels il faut toujours commencer, ce n'est pas parce que le Japon cessera d'en acheter à l'Angleterre qu'il aura la prétention de nous offrir les siens, pas plus que ses papiers inférieurs : il aura d'autres marchés plus voisins, en Orient même; mais cela appartient au 3° point, auquel je vais bientôt arriver.

Le Japon ne peut espérer davantage faire concurrence à nos soieries de Lyon. Sans doute les amateurs des choses du dehors pourront bien acheter quelques belles tentures des manufactures de Kyôto; mais, pour les modérer, la douane est là qui veille avec un soin jaloux, et, sans en faire l'éloge (ce dont je n'ai nulle envie, croyez-le), elle me dispense au moins, tant qu'elle tyrannise le commerce, de chercher ailleurs d'autres causes de nous rassurer.

Mais il y a, au sujet de la soie dont je n'avais pas encore eu à parler, un article que le Japon nous vend beaucoup déjà et dont personne ne se plaindrait qu'il nous en vendit encore davantage, c'est la soie brute ou grège il la produit lui-même et il n'en achète ni à nous, ni à d'autres, mais il en vend; nous sommes à cet égard son plus gros client sur les 60.000.000 de francs formant le total de nos achats au Japon en 1893, la soie grège figure pour 51.000.000! Mais c'est une matière première, c'est l'alimentation de nos fabriques de Lyon; aussi la prétendue protection douanière n'a-t-elle osé élever aucune barrière de ce côté.

Je termine par le 3e point d'interrogation: L'industrie japonaise ne nous fera-t-elle pas une dangereuse concurrence sur les marchés étrangers?

Ici, je ne puis méconnaître qu'il y a un danger réel et il m'est pénible de finir par là.

Non seulement les Japonais sont d'une habileté incontestable à adopter les meilleurs procédés de fabrication, non seulement le goût, l'élégance et le soin qu'ils apportent à tous leurs produits les feront partout rechercher, mais encore et surtout le bas prix de la main

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