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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

L'Evolution sociale, par BENJAMIN KIDD, traduit de l'anglais par P. L. LE MONNIER, 1 vol. in-8° de 350 p. Paris, Guillaumin et Cie, éditeurs. Annales de la Société d'économie politique publiées sous la direction de ALPH. COURTOIS, secrétaire perpétuel, tome XII 1877-1879 1 vol. in-8° de 306 p.

Paris, mêmes éditeurs.

La Politique au village, par E. THIRION, 1 vol. in-18 de 448 p. Paris, Fischbacher.

L'Ecole Saint-Simonienne, son histoire, son influence jusqu'à nos jours, par GEORGES WEILL, docteur ès lettres, 1 vol. in-18 de 318 p. Paris, Alcan.

La Femme devant la science contemporaine, par JACQUES LOURBET, 1 vol, in-18 de 178 p. Paris, même éditeur.

Précis d'histoire du commerce, par HENRI CONS, 2 vol. in-8° de 720 p. Paris, Berger-Levrault et Cie.

La Pathologie sociale, par PAUL DE LILIENFELD, vice-président de l'Institut international de Sociologie, avec une préface de RENÉ WORMS, 1 vol. in-8° de 332 p. Paris, Giard et Brière.

Principes socialistes, par GABRIEL DEVILLE, 1 vol. in-18 de 274 p. — Paris, mêmes éditeurs.

Femme, enfant, humanité. Etudes sociales par A. GUILLEMINOT avec une préface du Dr GEORGES MARTIN, 1 vol. in-18 de 154 p. éditeurs.

Les Paysans au moyen âge. Etudes ANDRÉ RÉVILLE, broch. in-8° de 62 p.

Paris, mêmes

économiques et sociales par Paris, mêmes éditeurs.

Les étapes d'un touriste en France, promenades et excursions dans les environs de Paris, région du Sud, par ALEXIS MARTIN, 1 vol in-18 de 212 p. Paris, Hennuyer.

Reconstitution du vignoble, par L. RAVAZ, 1 vol. in-18 de 148 p. Paris, Masson.

Objections formulées contre le bimétallisme international, réfutations présentées au nom du conseil général de la Ligue nationale bimétallique, par EDMOND THERY, secrétaire général de la Ligue, broch. in-8° Paris, 1896.

de 150 p.

Le Tresor de guerre, par RENÉ STOURM, broch. in-8° de 26 p. (Extrait de la Revue de Paris). Paris, Imprimerie Chaix.

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Avant-projet de Constitution, par A. Z. G. DE BLANCHEFACE, ingénieur, broch. in-8° de 24 p. - Paris, Imprimerie Daubourg.

Etude sur les restrictions et déchéances de la puissance paternelle, par PAUL GUERRIER, docteur en droit. 1 vol. in-8° de 165 p. — Dijon, Imprimerie Barbier-Marilier.

Quelques moyens défensifs contre la marche de l'alcoolisme, conférence faite le 26 janvier 1896 à Lyon, par EUGÈNE ROSTAND, président de la Caisse d'épargne de Marseille. Broch. in-8° de 57 p. — Lyon, Imprimerie Bonnaviat.

De l'intervention des caisses d'épargne dans le mouvement d'amélioration des habitations à bon marché, par le même. Broch. in-8° de 15 p. Paris, Imprimerie Chaix.

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L'Ecole physiocratique et l'avènement de la conception organique de la société économique. La circulation du sang et la circulation des richesses, par HECTOR DENIS, professeur. Broch. in-8° de 16 p. Bruxelles, 1896.

Les Finances des Etats-Unis mexicains, d'après les documents officiels, par PROSPER GLONER, docteur en droit. 1 vol. in-4° de 704 p. — Berlin, Puttkammer et Mühlbrecht.

Sui Rapporti tra capitale et Lavoro, par le prof. A. JEHAN DE JOHANNIS. Broch. in-8° de 22 p. Firenze, 1896.

Annuario Statistico italiano 1895. 1 vol. gr. in-8° de 1.007 p. Roma, Tipografia Nazionale di G. Bertero.

La Funzione Economica nella vita politica, par Av. VICENZO MEILUSI, con prefazione di Enrico Ferre, deputato. 1 vol. in-8° de 144 p. Roma, Loescher et Cie.

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A Hundred years of Bank Note en graving in the United-States by Robert Noxon Toppan. Broch. in-8° de 14 p. New-York, 1896. Report on the introduction of Land and Agricultural Banks into the Madras presidency. 1er vol. in-4o de 408 p. Die Verwaltung der Oesterrichisch-Ungarischen Bank 1886-1895. 1 vol. in-4° de 393 p.

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Wien, 1896.

Madras, 1895.

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LÉON SAY

La science économique vient de perdre le plus illustre de ses représentants et le Journal des Economistes un de ses collaborateurs les plus anciens et les plus aimés. M. Léon Say a été enlevé le 21 avril à ses amis et à ses admirateurs sans que rien les eût préparés au coup qui les a si douloureusement frappés. Le 21 mars, il prononçait à la Chambre des députés un de ses discours les plus vifs et les plus éloquents contre le projet d'impôt progressif sur le revenu. Le 26, il assistait au banquet de la Société d'économie politique de Londres et il revenait le lendemain reprendre son poste à la Chambre. Mais il avait trop compté sur ses forces et sur sa santé qu'il n'avait pas l'habitude de ménager; il était obligé de s'aliter, et il s'éteignait après quelques jours de souffrances stoïquement supportées.

Petit-fils de J.-B. Say, élevé par un père qui portait dignement le nom de ce maître de la science, Léon Say était, pour ainsi dire, un économiste de naissance. A peine âgé de 22 ans, il publiait une Histoire de la Caisse d'escompte dans laquelle se révélait sa rare intelligence des questions financières, il collaborait à l'Annuaire de l'économie politique et au Journal des Economistes. Dès 1846, il faisait partie de la Société d'économie politique et il assistait au banquet qu'elle offrait à l'illustre leader de la Ligue contre les loiscéréales, Richard Cobden. C'était une époque de renaissance des idées libérales. Dans le salon où M. Horace Say, reprenant la tradition du Club de l'entresol, réunissait tous les lundis le petit groupe des économistes, les Bastiat, les Charles Dunoyer, les Joseph Garnier, les Fonteyraud, les Wolowski, on s'entretenait de la nécessité d'une réforme économique, plus urgente et plus féconde qu'aucune réforme politique.

Une association pour la réforme douanière était fondée, et peut-être aurait-elle réussi à convertir l'opinion à ses doctrines et à donner ainsi un fondement solide et durable au régime de la liberté commerciale, si la Révolution de février n'était venue mettre brusquement fin à sa propagande. Il fallut alors pourvoir à des nécessités plus urgentes et tourner contre le socialisme les forces qui étaient employées à combattre le protectionnisme. Une enquête, destinée à mettre en lumière les pertes causées à l'industrie parisienne par les agitations révolutionnaires et les menaces du socialisme, fut instituée par la Chambre de commerce, qui en confia la direction à M. Horace Say. Au nombre des auxiliaires qui l'aidèrent à mener rapidement à bien cette enquête suggestive figurait Léon Say. Le jeune économiste et le futur ministre des Finances y puisa une leçon de choses qui ne pouvait manquer de faire une vive impression sur son esprit. Cependant, il avait été élevé à trop bonne école pour que l'entrainement de la réaction et l'exploitation du spectre rouge étouffassent en lui les aspirations libérales. Pendant toute la durée de l'Empire, il fit partie de l'opposition et il devint un rédacteur assidu du Journal des Débats, où il s'occupa principalement des questions financières et en particulier des finances de la ville de Paris. En 1866, il publiait une excellente traduction de la Théorie des changes étrangers de M. Goschen. Mais la Révolution du 4 septembre allait bientôt ouvrir une carrière plus vaste à son activité et lui permettre de rendre à la France si cruellement éprouvée des services qui lui mériteront la juste reconnaissance de la postérité. Le 8 février 1871, il était envoyé à l'Assemblée nationale par deux départements et, au mois de juin, M. Thiers lui confiait la préfecture de la Seine. Dès son entrée en fonction, il réorganisait les services municipaux, faisait commencer les travaux de reconstitution des actes de l'état civil, mettait à l'étude les moyens de développer la circulation urbaine, se montrait en un mot ce qu'il a été dans toutes les fonctions qu'il a remplies, égal à sa tâche. Malgré ses

préventions protectionnistes, M. Thiers eut le bon sens de reconnaître que cet économiste, qui déployait de si rares aptitudes administratives et entendait si bien la pratique des affaires, serait pour lui un auxiliaire précieux et il l'appela au ministère des Finances. M. Léon Say contribua à hâter la libération du territoire en assurant le payement anticipé de l'indemnité de guerre, et le rapport dont il fut chargé plus tard sur cette opération colossale, à titre de membre de la commission du budget, est considéré à bon droit comme un chef-d'œuvre. Il quitta le ministère à la chute de M. Thiers pour y rentrer trois fois encore en 1875, en 1879 et en 1882. On lui doit la création du 3 p. 100 amortissable et l'abaissement à 15 centimes de la taxe des lettres. Mais s'il n'a pas été autant qu'il l'aurait voulu un ministre réformateur, il était du moins un ministre rassurant, car il se faisait scrupule d'engager des dépenses avant d'avoir pourvu aux recettes. Dans un article de ce journal où il exposait son opinion sur l'intervention du ministre des Finances dans les affaires de bourse, on pourra trouver l'explication de la confiance illimitée qu'il inspirait aux capitaux.

Le ministre des Finances, y lisons-nous, doit rester à mon sens, simplement le ministre de la gestion de la fortune de l'État. Il fait des recettes, il fait des dépenses, il fait des affaires de capitaux, il a un mouvement de fonds. Il est le gérant de la plus grosse fortune du pays et il exerce une action naturelle sur le marché des capitaux et sur le cours des fonds publics, comme tout riche propriétaire, comme tout puissant banquier. Son action est une conséquence et il faut la subir. Quand elle est une nécessité, il faut s'incliner; mais, dans le cas contraire, il faut la proscrire. L'histoire est là pour prouver que l'intervention du ministre des Finances a souvent fait du mal, n'a fait quelquefois ni bien ni mal, mais qu'elle n'a jamais eu le pouvoir de modifier en bien le crédit du pays 1.

1 Un épisode de notre histoire financière. Le vol du Trésor en 1832 et l'intervention du ministre des Finances dans les affaires de bourse. Journal des Economistes du 15 décembre 1885.

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