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En conséquence, on a fixé à 5 m. 4 la hauteur moyenne de la digue à construire. Transversalement, la hauteur de la digue sera de 70 m. 8 à la haute mer; cette largeur diminuera progressivement à mesure qu'on s'élèvera.

L'ensemble des constructions exigera neuf années.

La seconde partie du projet concerne la reprise des terrains actuellement sous l'eau ; mais rien de ce côté ne pourra être entrepris avant l'achèvement de la digue de fermeture.

En dehors du terrain à gagner, on construira une digue assez forte pour résister aux mouvements des eaux de l'Yssel-Meer. Cette digue recevra à son sommet assez de largeur pour permettre l'établissement d'un chemin de halage et la mise en place d'un certain nombre de pompes d'épuisement. Une fois ces dernières installées, on aspirera simplement l'eau du polder et on la rejettera dans l'Yssel-Meer.

La plus grande partie du Zuyderzée actuel est parsemée de bancs de sable situés à une faible profondeur, et qui émergeront progressivement à mesure que le travail des pompes avancera. Dès qu'une surface jugée suffisamment grande sera mise à sec, on l'encadrera au moyen d'une petite digue; elle formera alors une première section destinée à être livrée ultérieurement à l'agriculture, pendant que les machines d'épuisement achèveront leur travail en ce qui concerne les parties plus profondes encore recouvertes d'eau. Ce travail continuera jusqu'à Fassèchement complet.

Ces travaux ne présentent pas de difficultés sérieuses; on en a d'ailleurs l'habitude en Hollande où, dans ces derniers temps, on a mené à si bonne fin l'entreprise du dessèchement du lac de Harlem, d'une étendue de 18,500 hectares. Il est vrai que jusqu'à présent on n'a jamais rien entrepris d'aussi colossal, puisqu'il s'agit cette fois de 193,000 hectares à reconquérir sur la mer. Au cours de l'entreprise, on compte pouvoir aliéner chaque année une moyenne de 10,000 hectares de terrain labourable, le montant total de ces ventes paraissant devoir atteindre 651 millions de francs.

L'auteur principal du projet est l'ingénieur H.-C. Lely, rapporteur de la commission; il a fait partie autrefois, comme ministre du Waterstaat, du gouvernement néerlandais. Il s'est consacré tout entier à l'étude de cette œuvre depuis 1886, date à laquelle s'est constituée l'Association dite du Zuyderzée. C'est à lui qu'on est redevable de l'idée du grand barrage éclusé qui réunira la Hollande à la Frise. L'avenir décidera si le gouvernement hollandais a le cœur et les reins assez forts pour supporter la mise en œuvre et les charges d'une entreprise à la fois si grandiose et si coûteuse.

SOCIÉTÉ D'ÉCONOMIE POLITIQUE

SÉANCE DU 5 JUIN 1896

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE ORDINAIRE ET EXTRAORDINAIRE. Élection de M. Émile Levasseur comme premier président de la Société. — Admission de nouveaux membres.

DISCUSSION. De l'état de l'enseignement économique en France.
OUVRAGES PRÉSENTÉS.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE ORDINAIRE ET EXTRAORDINAIRE. Avant la séance ordinaire a été tenue l'assemblée générale annuelle de la Société; cette fois elle avait pour ordre du jour, en plus de l'audition des rapports du Bureau et des Censeurs, l'élection, par suite de la mort de M. Léon Say, d'un premier président et d'un vice-président.

La séance a été présidée d'abord par M. Clément Juglar, membre de l'Institut, puis par M. Frédéric Passy, membre de l'Institut, assistés de M. Émile Levasseur, membre de l'Institut. Gust. de Molinari correspondant de l'Institut, de M. Alph. Courtois, secrétaire perpétuel et de M. Charles Letort, questeur-trésorier faisant fonction de secrétaire de l'assemblée. Ont également pris place au bureau, MM. Ernest Brelay et Varagnac, censeurs.

Après avoir déclaré la séance ouverte, le Président donne la parole au secrétaire perpétuel pour la lecture du rapport du bureau sur l'année de 1895.

Rapport du secrétaire perpétuel.

Messieurs,

Plus que jamais la mort aura été cruelle pour nous cette année. Nous avons perdu, nous venons de perdre celui qui était pour nous le guide le plus autorisé. Pour moi particulièrement, Léon Say était un ami sincère et intime, et, à nous voir causer familièrement ensemble, comme de bons et vieux camarades, on aurait eu de la peine, ne nous connaissant pas, à dire qui était le maître, qui le disciple, si ce n'est par la profondeur des pensées et l'élévation des idées. Son souvenir restera parmi nous et il sera toujours, aux moments difficiles, dans les temps de crise, le drapeau autour duquel nous nous grouperons unanimement.

Nous avons aussi à regretter la perte de neuf autres membres. M. Henri Fould d'abord, commerçant distingué et économiste libéral, venu à nous en 1871 et mort à un âge, 58 ans, où on pouvait espérer son concours utile pendant longtemps encore. Puis Jules Laverrière, mort presque sourd à 72 ans, entré à la Société en 1868, agronome libre-échangiste. M. Gustave Fauveau, mort à 61 ans, vient ensuite; ses fonctions de percepteur des contributions directes en province ne lui permettaient que rarement de venir à nos réunions où son esprit droit et logique nous eût rendu des services. Voilà pour le second semestre de 1895.

En 1896, nous avons perdu Théodore Mannequin,'qui habita longtemps l'Amérique du Sud et nous apporta, dès 1858, un contingent sérieux de connaissances pratiques sur ces pays éloignés. Il s'adonna surtout, en dernier lieu, aux questions monétaires où il se rangea parmi les monométallistes-or. Il est mort à 76 ans. M. Léon Mahillon nous était venu par l'Exposition de 1889 où, dans le groupe de l'économie sociale, il fonctionna comme membre du jury. Sa compétence, en sa qualité de directeur de la Caisse d'épargne et de retraites de Bruxelles, nous fut précieuse. Il mourut jeune, à 42 ans, et était notre membre correspondant. M. Alexandre Gibon, ingénieur distingué, ancien directeur des forges de Commentry, s'appliquait principalement aux institutions propres à améliorer le sort de l'ouvrier, sans lui enlever le sentiment du travail et le respect de la liberté d'autrui. Il était venu à nous en 1885 et mourut à 76 ans. Citons ensuite M. Dureau, directeur-fondateur du Journal des fabricants de sucre, membre de la Société depuis 1873 et mort à 76 ans après de nombreux services rendus dans sa spécialité. Tout récemment est mort à Poitiers, où il professait, avec distinction, l'économie politique à la Faculté de droit, M. Charles Brissonnet, enlevé à ses amis. Il était des nôtres depuis 1889.

Enfin, ces lignes étaient écrites quand nous avons dû reprendre bien tristement la plume pour joindre à nos pertes de 1895-1896 M. Henri Cernuschi, nature riche de dévouement, pleine de feu, d'esprit et de cœur. Ses contradicteurs eux-mêmes, et ils étaient nombreux parmi nous, avaient plaisir à l'entendre, tant il avait de finesse et montrait de bonhomie dans l'exposé de ses idées parfois un peu paradoxales.

Aujourd'hui le nombre de nos membres titulaires est de 245 et celui des membres correspondants de 97, en tout 342 contre 336 il y a un

an.

Arrivant aux considérations financières, nous vous rappelons d'abord qu'il y a un an, nous avions complètement apuré et soldé les dépenses de 1894 et années antérieures. Au 31 décembre 1894, grâce à un emprunt sans intérêt de 5.190 francs, nous ne devions plus rien; tous les

comptes arriérés de 1894 étaient réglés. Nous n'avons donc à vous parler ici que du compte ordinaire des opérations propres à 1895:

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Ventes d'Annales, volumes isolés, tomes I à VI..........

150

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Invitations...

Affranchissements des réunions mensuelles....

Affranchissements divers et voitures.

Recouvrements de cotisations.....

30 >> 217,05

315,15

40,50

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Subvention au Bulletin des faits économiques.....
Souscription au monument Quesnay..........

100 »>

200 »>

Divers.....

1,60

Total......

3.995,55

Soit un excédent de recettes de 953 fr. 45. Nous vous ferons de suite remarquer que dans les recettes figure une somme de 100 francs sous la rubrique de Rachat d'un membre correspondant sans, en retour, aucune somme d'achat de rente aux dépenses. C'est que, ayant précédemment employé en rentes un capital de 17.506 fr 55, quand le fonds inaliénable ne montait qu'à 17.193 fr. 79, le solde, 3!2 fr. 76, a été porté au fonds aliénable et c'est sur ce fonds aliénable que nous avons pris 100 francs, ce qui le réduit à 212 fr. 76.

Puisque nous parlons ici de nos rentes, disons que nous possédons 585 francs de rente 3 p. 100 en un titre nominatif au nom de la Société d'Economie politique S. 8 n° 361.602. Ajoutons-y un bon de la Presse n° 393.958 et un bon de l'Exposition n° 360.708.

Avant d'entamer le chapitre des Annales, établissons, si vous le voulez bien, le budget de prévision :

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Affranchissements des réunions mensuelles....

Affranchissements divers et voitures..

100 >>

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ce qui laisse prévoir encore un excédent de recettes de 1.000 francs, somme ronde.

Passons aux Annales que, suivant le désir de nos honorables censeurs, je ne considère que comme une annexe.

Nous vous rappellerons d'abord, ce que quelques-uns d'entre vous ont pu perdre de vue, que l'année dernière nous avons, comme nous vous le disions plus haut, emprunté au compte de souscriptions des Annales une somme de 5.190 francs qui constitue notre seule et unique dette. A cette époque, il n'y avait que 6 volumes de parus sur les 16 qui formeront cette importante collection. Au 31 décembre suivant, il y en avait 10; aujourd'hui il y en a 14 et nous espérons en août prochain avoir tout terminé.

Au point de vue financier, voici le compte des recettes et dépenses depuis l'origine :

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