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Dixerat: et summo digitorum vincula collo Injicit. Angebar, ceu guttura forcipe 'pressus; Pollicibusque meas pugnabam evellere fauces. Sic quoque devicto restabat tertia tauri Forma trucis tauro mutatus membra, rebello. Induit ille toris a lævâ parte lacertos; Admissumque trahens sequitur : deprensaque durâ Cornua figit humo, meque altâ sternit arenâ. Nec satis id fuerat: rigidum fera dextera cornu Dum tenet, infregit; truncâque a fronte revellit. Naïdes hoc, pomis et odoro flore repletum *, Sacrarunt; divesque meo bona Copia cornu est.

III. Cornu copiæ.

DIXERAT: at Nymphe, ritu succincta Dianæ, Una ministrarum, fusis utrimque capillis, Incessit, totumque tulit prædivite cornu Autumnum, et mensas, felicia poma, secundas. Lux subit: et, primo feriente cacumina Sole, Discedunt juvenes : neque enim dum flumina pacem Et placidos habeant lapsus, motæque residant, Opperiuntur, aquæ : vultus Acheloüs agrestes,

1 La comparaison de la pression des doigts d'Hercule avec une tenaille, est aussi neuve qu'expressive.

2 Cette image gracieuse, après la peinture mâle et vigoureuse qui précède, forme une opposition charmante. C'est la manière favorite d'Ovide. Il faut convenir qu'elle est bien séduisante.

Il dit, et de ses doigts la vivante tenaille
Etreint mon cou meurtri sous sa glissante écaille.
En vain d'ongles armé je déchire ses mains;

Il me serre, il m'étouffe, et mes efforts sont vains.
Je cède, et d'un taureau prends la forme nouvelle.
De deux dards menaçans j'arme mon front rebelle.
Hercule, sans effroi, saisit mon col nerveux,
Lutte, cède, résiste à mes élans fougueux,
M'entraîne, me subjugue; et d'une main puissante
Recourbant de mon front la corne menaçante,
Me renverse à ses piés sur l'arène étendu.

Ce ne fut pas assez : son bras ferme et tendu,
Comme un levier terrible appuyé sur ma tête,
Rompt la corne qu'il tient, gage de sa conquête.
Son usage a depuis consolé mes malheurs :
Par les Nymphes remplie et de fruits et de fleurs,
Cette corne devint l'urne de l'abondance.

III. La Corne d'Abondance.

IL parlait cependant une Nymphe s'avance, En robe retroussée, en longs cheveux flottans, Et dans l'urne féconde, où les fleurs du Printems, Couronnent les trésors entassés par l'Automne, Offre, pour dernier mets, les présens de Pomone.

Le jour commence à poindre au sommet des coteaux. Thésée et ses amis que lasse le repos,

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Et lacerum cornu mediis caput abdidit undis.
Hunc tamen ablati domuit jactura decoris,
Cætera sospes erat : capitis quoque, fronde salignâ,
Aut super impositâ celatur arundine, damnum '.

IV. Interficitur ab Hercule Nessus centaurus.

AT te, Nesse ferox, ejusdem virginis ardor
Perdiderat, volucri trajectum terga sagittâ.
Namque, novâ repetens patrios cum conjuge muros,
Venerat Eveni rapidas Jove natus ad undas '.
Uberiùs solito nimbis hiemalibus auctus,

Vorticibusque frequens erat, atque impervius, amnis.
Intrepidum pro se, curam de conjuge agentem,
Nessus adit, membrisque valens, scitusque vadorum :
Officioque meo ripâ sistetur in illâ

Hæc, ait, Alcide: tu viribus utere nando.
Pallentemque metu, fluviumque, ipsumque timentem,
Tradidit Aonius pavidam Calydonida Nesso.

Mox, ut erat, pharetrâque gravis, spolioque leonis,
Nam clavam et curvos trans ripam miserat arcus,
Quandoquidem coepi, superentur flumina, dixit.

Cet incident qui fait image, et qui rappelle que Jules César
cachait avec une couronne de laurier la nudité de son front
chauve, sert de transition à la fable du centaure Nessus, tué
par Hercule.

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