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François I ne doutoit point que Henri VIII ne partageat son ressentiment, leur cause étoit commune, tous deux avoient été fupplantés par un enfant; la confufion de Henri VIII, devoit être plus grande encore, puisqu'il n'avoit pas même eu l'honneur de partager le College Electoral. Le defir qu' avoit François de tirer parti de ces dispofitions, accélera l'entrevûe des deux Roix qui se fit entre Ardres et Guines, la premiere de ces Places appartenante au Roi de France, la feconde au Roi d'Angleterre. Cette entrevûe eft célébre sous le nom du Camp du Drap d'Or, qui retrace la magnificence, qu'on y déploya. Les deux Reines furent du voyage, elles menoient à leur fuite tout ce que leur Cour avoit de plus aimable. La dépense n'eut point de bornes, fur- tout de la part des François; il s'agisfoit de foutenir la fplendeur de la nation; Elle fut telle, dit Martin du Bellay, que plufieurs y porterent leurs moulins, leurs forêts et leurs prés fur leurs épaules. Les Seigneurs Anglois se prêterent de moins bonne grace à toute cette inutile pompe.

Une chose peut-être affez remarquable, c'est que dans cette occafion les François fe fignalerent par la magnificence, et les Anglois par le goût.

L'entrevûe dura depuis le 7 jusqu'au 24 Juin; une partie se passa en conférences stériles, une autre partie en fêtes galantes, dont Fleurange fait une defcription agréable.

Le Peuple dans ces fortes de cérémonies observe tout avec un faux esprit de finesse, il cherche dans les anoindres circonstances des allégories forcées qu'il érige en préfages de l'avenir; c'est-là fa politique. On ne manqua pas de remarquer que quand les deux Rois s'aborderent et coururent s'embraffer fans descendre de cheval, celui du Roi d'Angleterre broncha sous lui; on remarqua auffi qu'une tempête renverfa pendant la

nuit une magnifique tente dans laquelle François devoit traiter le lendemain le Roi d'Angleterre; on put remarquer encore, et peut-être cela meritoit-il mieux d'étre remarqué, que le Roi d' Angleterre [ayant provoqué François I à la lutte, fut renversé sans jamais pouvoir prendre fa revanche,

Toutes les entrevûes, foit pour les conférences, foit pour les fêtes, furent d'abord assujetties à ces précautions qui naiffent de la défiance et qui produisent la gêne; des barriéres étoient pofées, le nombre de la fuite des deux Princes réglé, les distances mefurées, les pas comptés.

Si le Roi d'Angleterre alloit voir la Reine de France à Ardres, il falloit qu'à l'instant le Roi de France allàt voir la Reine d'Angleterre à Guines, afinque les deux Roix fe ferviffent mutuellement d'ôtages; il fembloit qu'on eût toujours devant les yeux le Pont de Montereau. La Franchise de François I s'impatientoit de ce cérémonial ombrageux, il vouloit que les deux Rois, que les Seigneurs des deux Nations s'entrevillent librement, à leur gré, en tout lieu, à toute heure, comme des amis, comme des freres, comme des Gentilshommes, qui comptent fur la foi publique et particuliere fans exiger toutes ces précautions réciproquement injurieuses; il fe léve un jour de grand matin contre la coutume, prend avec lui deux Gentilshommes et un Page, parcequ'il les trouve sous sa main, monte à cheval et court à Guines, il rencontre fur le Pont le Gouverneur de Guines avec deux cens Archers; Mes amis, leur crie-t-il d'un ton libre et gai, je vous fais mes prifonniers et qu'on me mene- tout-à-l' 'heure à l'appartement du Roi mon Frere. Tandis que les Anglois s'étonnent, en croyent à peine leurs yeux, difent en bégayant que Henri n'est point encore éveillé, François arrive à la porte, éveille Henri, qui surpris et charmé, lui dit: Mon Frere, vous me faites le plus agréable 33.64

tour

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tour qu'on fit jamais, vous m'apprenez comment il faut vivre avec vous; e'en eft fait, je me rends votre prisonnier et vous donne ma foi. Il lui préfenta en mème temps un collier qui valoit quinze mille Angelots, et lui dit: Portez-le aujourd'hui, je vous prie, pour l'amour de vo tre Prifonnier. Le Roi le prit et lui donna un bracelet ' qui valoit plus de trente mille Angelots. Le Roi d'Angleterre voulut se lever; Mon Frere, lui dit François, vous n'aurez point aujourd'hui d'autre valet-de-chambre que moi. Il lui donna la chemise, il remonta enfuite à cheval et rencontra fur la route plufieurs des fiens qui accouroient au devant de lui pleins d'inquiétude. Fleuranges lui dit de ce ton que le zele juftifie: Mon Maître, vous êtes un fol d'avoir fait ce que vous avez fait, et je fuis bien aife de vous revoir ici, et donne au diable celui qui vous l'a confeillé. Jen' ai pris conseil de perfonne, dit le Roi, parce que je fçavois bien que perfonne ne me donnerois celui que je voulois prendre. Il leur conta enfuite avec la plus grande gaieté toutes les circonftances de fa vifite, dont il s'applaudiffoit beaucoup. Le lendemain le Roi d'Angleterre la lui rendit de la même maniere, mais le mérite de cette franchise appartenoit à celui qui en avoit donné l'exemple,

Le traité que firent les deux Rois n'ajouta rien d'important à celui de la reftitution de Tournay; on y jura de nouveau le mariage du Dauphin avec la Princeffe Marie, fille du Roi d'Angleterre. Quand on arrêta les articles de ce Traité, Henri qui les lifoit, ayant d'abord lû ceux de François, commença à lire les fiens: Et je Henri Roi d'Angleterre, il s'arrêta et dit: Fai penfé ajouter, ET DE FRANCE, mais puisque vous êtes ici, je ne le dirai pas, car je mentirois. Qu'est-ce en effet, qu'un titre qu'on ne réalisera jamais?

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Voltaire.

Sowohl Lob als Tadel der historischen Werke dieses în seis ner Art einzigen Schriftstellers fielen bisher immer ziemlich eins kimmig aus. Das Unterhaltende, Anziehende, Reizende und Lebhafte feiner Erzählungsgabe wird das Gefühl jedes seiner Leser willig eingestehen; aber die gerechten Føderungen, welche Wahrs heit und Treue mit so vielem Recht an jeden Geschichtschreiber machen, findet man durch ihn zu wenig geachtet und befriedigt. Giebt man indeß diese Føderungen auf, erwartet man bloß wirks fame Schilderungen für Phantasie, Herz und Gefühl, wie sie das für Dichtung und lebendige Darstellung geschaffne Dichtergenie nothwendig umbilden und vorziehen musste; so kann man nicht anders als Voltaire's Verdienste, auch in dieser Gattung, schẳßen und bewundern. Selbst Linguet, sein sonst so wenig schonender Beurtheiler, ist der Meinung, daß ihm diese Werke gerade den gerechtesten Anspruch auf Ruhm und Bewunderung geben. Vors nehmlich scheint ihm sein Siècle de Louis XIV. ein Meisterwerk zu seyn, das ihm vor allen åltern und neuern Geschichtschreibern den Vorrang gebe, wodurch er Schöpfer einer ganz neuen Gats tung geworden sey. Und diese Neuheit befieht vornehmlich darin, daß er mehr auf Sitten, und Aeußerungen der Denkungsart und Charaktere, als auf die Erdugnisse und Begebenheiten, sein Augenmerk richtete. Dieß ist in seiner Allgemeinen Geschichte Europens vorzüglich der Fall, die daher auch Essai fur les Moeurs überschrieben ist. Dr. Blair bemerkt sehr richtig, daß sie nicht als eigentliche Geschichte, oder auch nur als Entwurf eines histos rischen Werks anzusehen sey: søndern bloß als eine Reihe von Beobachtungen über die Hauptbegebenheiten mehrerer Jahrhuns derte, und über die Veränderungen, welche nach und nach in der Denkungsart und in den Sitten der verschiednen Nationen Statt fanden. So wie Bossuet alles in der Geschichte auf den Einfluß der Religion hinführte, so nahm Voltaire durchgängig die Philos sophie zum vornehmsten Gesichtspunkte.

Ce fut de l'Isle de Cuba que partit Fernand Cortez pour de nouvelles expéditions dans le Continent. Ce fimple Lieutenant du Gouverneur d'une Isle nouvellement découverte, fuivi du moins de fix-cent hommes, n'ayant que dix-huit chevaux et quelques pièces de B65 Cam

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Campagne, va fubjuguer le plus puiffant Etat de l'Amerique. D'abord il est assez heureux pour trouver un Espagnol, qui ayant été neuf ans prisonnier à Jucatan fur le chemin du Mexique, lui fert d'interprète. Une Americaine, qu'il nomme Dona Marina, devient à la fois la maitresse et fon confeil, et aprend bientôt assez d'Espagnol pour être auffi une intrepréte utile. Pour comble de bonheur on trouve un volcan plein de fouphre et de falpêtre, qui fert à renouveller dans le befoin la poudre confommée dans les combats. Il avance le long du Golfe du Mexique, tantôt careffant les naturels du pays, tantôt faisant la Guerre. Il trouve des villes policées où les Arts font en honneur. La puissante République de Tlascala, qui fleurissait fous un Gouvernement Ariftocratique, s'oppose à fon paffage; mais la vue des chevaux, et le bruit seul du canon, mettoient en fuite ces multitudes mal armées; il fait une paix auffi avantageuse qu'il le veut. Six-mille de ses nouveaux Alliés de Tlascala l'accompagnent dans fon voyage du Méxique. Il entre dans cet Empire fans réfistance, malgré les défenfes du Souverain. Ce Souverain commandait cependant à trente vaffaux, dont chacun pouvoit paroître à la tête de cent-mille hommes armés de flèches et de ces, pierres tranchantes qui leur tenaient lieu de fer.

La ville de Mexique, bàtie au milieu d'un grand Lac, étoit le plus beau monument de l'industrie Américaine. Des chauffées immenses traversaient le Lac tout couvert de petites barques faites de troncs d'arbre. On voyait dans la ville des maisons spacieuses et commodes, conftruites de pierre, des places, des marchés, des boutiques qui brilloient d'ouvrages d'or et d'argent cifelés, et sculptés, de vaiffelles de terre vernissée, d'étoffes de coton, et de tiffus de plumes qui formaient des deffeins éclatans par les plus vives nuances, Au

près

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