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lui; mais ce petit gravier s'étant mis là, il est mort, sa famille abaissée', tout en paix, et le roi rétabli2.

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[Trois hôtes.] Qui aurait eu l'amitié du roi d'Angleterre, du roi de Pologne et de la reine de Suède, aurait-il cru manquer de retraite et d'asile au monde?

49]

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Macrobe des innocents tués par Hérode*.

1. [Et.]

2. Olivier Cromwell est mort en septembre 1658 (d'une fièvre maligne et non de la gravelle, fait remarquer Havet). Son fils Richard lui succéda comme protecteur, mais il ne garda le pouvoir que quelques mois; en mai 1660 Monk fit rendre le trône au fils de Charles 1er. Le fragment a été écrit au plus tôt en mai 1660.

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Cf. B., 19; C., 38; P. R., XXIX, 34; Bos., I, 1x, 38; Faug., I, 187; HAV., VI, 35; MOL., I, 113; MICH., 205.

3. Charles 1er fut décapité, comme on sait, en 1649; la reine Christine abdiqua en 1654. Quant au roi de Pologne, Jean Casimir, il fut dépossédé de son royaume en 1656, mais il le reprit dans le cours même de l'année; c'est probablement, comme le remarque Havet, en 1656 que ce fragment a été écrit. Pascal inaugure le thème des Rois en exil que Voltaire a développé d'une façon si brillante et qui est un lieu commun de la littérature contemporaine. Ces trois noms que réunit Pascal sont rapprochés également par La Rochefoucauld dans des Réflexions diverses, XVII: Des événements de ce siècle.

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Cf. B., 164; C., 194; FAUG., II, 384; MoL., II, 14; Mich., 130.

4. « Cum audisset inter pueros quos in Syria Herodes rex Judæorum intra bimatum jussit interfici, filium quoque ejus occisum, ait Mallem Herodis porcus esse quam filius . » (Saturnales, IV, 4, p. 11).

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Quand Auguste eut appris qu'entre les enfants qu'Hérode avait fait mourir au-dessous de l'âge de deux ans, était son propre fils, il dit qu'il était meilleur d'être le pourceau d'Hérode, que son fils'. Macrobe, livre II, Sat., chap. iv.

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Les grands et les petits ont mêmes accidents, et mêmes fâcheries, et mêmes passions; mais l'un est au haut de la roue, et l'autre près du centre, et ainsi moins agité par les mêmes mouvements 2.

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Cf. C., 365; FAUG., II, 384;Hav., XXV, 198; MoL., II, 14; MICH., 955.

1. Un mot analogue se retrouve dans la vie de Diogène le Cynique: « Ayant remarqué à Mégare que les moutons y étaient gras et couverts de bonne laine au lieu que les enfants y étaient presque tous nus: « J'aimerais mieux, dit-il, être mouton que fils d'un Mégarien. » (Traduction de Racine, Ed. Mesnard, t. V, p. 516.)

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Cf. B., 379; C., 339; P. R., XXIX, 25; Bos., I, iv, 31; Faug., I, 187; HAV., VI, 28; MOL., I, 113; MICH., 766.

2. Pascal s'est souvenu de Montaigne : « Les ames des empereurs et des savatiers sont iectees a mesme moule : considerants l'importance des actions des princes, et leur poids, nous nous persuadons qu'elles soient produictes par quelques causes aussi poisantes et importantes ; nous nous trompons: ils sont menez et ramenez en leurs mouvements par les mesmes ressorts que nous sommes aux nostres; la mesme raison, qui nous faict tanser avecques un voisin, dresse entre les princes une guerre; la mesme raison, qui nous faict fouetter un laquay, tumbant en un roy, luy faict ruyner une province; ils veulent aussi legierement que nous, mais ils peuvent plus; pareils appetits agitent un ciron et un elephant. » (Apol.)

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Nous sommes si malheureux que nous ne pouvons prendre plaisir à une chose qu'à condition de nous fâcher si elle réussit mal'; ce que mille choses peuvent faire, et font, à toute heure. [Qui] aurait trouvé le secret de se réjouir du bien sans se fâcher du mal contraire, aurait trouvé le point; c'est le mouvement perpétuel 3.

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Ceux qui, dans de fâcheuses affaires, ont toujours bonne espérance, et se réjouissent des aventures heureuses, s'ils ne s'affligent également des mau

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Cf. B., 15; C., 33; P. R., XXIX, 36; Bos., I, 1x, 66; FAUG., I, 194; HAV., VI, 63; MOL., I, 111; MICH., 189.

1. Dans une lettre qui paraît écrite à Domat vers 1661, Pascal condamne cette disposition chez ses amis de Paris: « Ils croient rendre service à Dieu en murmurant contre les empêchements, comme si c'était une autre puissance qui suscitât leur piété, et une autre qui donnât vigueur à ceux qui s'y opposent. C'est ce que fait l'esprit propre. Quand nous voulons par notre propre mouvement que quelque chose réussisse, nous nous irritons contre les obstacles, parce que nous sentons dans ces empêchements ce que le motif qui nous fait agir n'y a pas mis, et nous y trouvons des choses que l'esprit propre qui nous fait agir n'y a pas formées. >>

2. Le mot manque dans le manuscrit.

3. C'est-à-dire que l'idéal proposé ici est aussi incompatible avec les conditions de l'activité humaine que l'idéal de la perpétuité est incompatible avec les conditions du mouvement terrestre.

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Cf. B., 365; C., 324; FAUG., I, 194; HAV., XXV, 6; MoL., I, 124; MICH., 745.

vaises, sont suspects d'être bien aises de la perte de l'affaire; et sont ravis de trouver ces prétextes d'espérance pour montrer qu'ils s'y intéressent, et couvrir par la joie qu'ils feignent d'en concevoir celle qu'ils ont de voir l'affaire perdue'.

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Nous courons sans souci dans le précipice, après que nous avons mis quelque chose devant nous pour nous empêcher de le voir.

1. Cette pensée subtile semble compléter la précédente, en répondant à une exception qu'elle présente. Que faut-il penser de ceux qui sont toujours disposés à prendre le bon côté des choses et à faire contre mauvaise fortune bon cœur? Tant qu'on reste dans les conditions humaines, leur conduite ne veut être interprétée que comme une marque de dissimulation et d'intérêt secret.

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Ct. B., 80; C., 105; P. R,, I, 1; Bos., II, 1, 1; FAUG., II, 18; HAV., IX, 5; MoL., I, 16; MICH., 66.

2. [Pourvu qu'il y ait.]

3. [Qui] nous [empêche.]

4. Et si.]

SECTION III

29]

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Lettre' pour porter à rechercher Dieu.

Et puis le faire chercher chez les philosophes, pyrrhoniens et dogmatistes, qui travaillent celui qui les recherche.

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La' conduite de Dieu, qui dispose toutes choses avec douceur3, est de mettre la religion dans l'esprit par les raisons, et dans le cœur par la grâce; mais de la vouloir mettre dans l'esprit et dans le cœur par la force et par les menaces, ce n'est pas y mettre

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Cf. B., 1; C., 13; FAUG., II, 390; HAV., XXV, 108 bis; MoL., II, 61; MICH., 72.

1. [De.]

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Cf. B., 82; C., 107; Bos., II, xvi, 4; Faug., II, 178; Hav., XXIV, 3; MOL., II, 60; MICH., 652.

2. [Religion.]

3. Qui dispose... douceur en surcharge.

4. [Vérité.]

PENSÉES.

II

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