la religion, mais la terreur, terrorem potius quam religionem'. Ne, si terrerentur et non docerentur, improba quasi dominatio videretur (Aug. Ep. 48 ou 49'). 27] IV tom Contra mendacium ad Consentium3. 187 Ordre. -Les hommes ont mépris pour la religion; ils en ont haine, et peur qu'elle soit vraie. Pour guérir cela, il faut commencer par montrer 1. Cf. le développement de Grotius contre les Mahométans auxquels il reproche leur prosélytisme belliqueux: ita ut nihil armis obtendere possint, nisi solam religionem, quod maxime est irreligiosum. Nam cultus Dei nullus est, nisi ab animo volente procedat. Voluntas autem docendo et suadendo elicitur, non minis, non vi » (De verit. rel. christ., VI, 7). 186 Cf. B., 346; C., 300; FAUG., II, 404; MICH., 357. 2. [Si J.-C.] Il s'agit de la lettre 48 selon l'ancien ordre; elle est au tome II de l'édition de Bâle sous ce titre : De vi corrigendis hæreticis contra Donatistas, Epistola ad Vincentium : « Si enim terrerentur, et non docerentur, improba quasi dominatio videretur. Rursus docerentur, et non terrerentur, vetustate consuetudinis obdurati ad capessendam viam salutis pigrius moverentur. » 3. Renvoi probable à l'édition de Saint-Augustin publiée à Bâle en 1528; le tome IV s'ouvre par deux opuscules: De mendacio ad Consentium liber unus, Contra mendacium ad eumdem liber unus. 187 Cf. B., 3; C., 15; P. R., XXVIII, 38; Bos., II, xvII, 36; FAUG., II, 387; HAV., XXIV, 26; MoL., II, 63; MICH., 69. 4. Commencer était dans la première rédaction le début du frag ment. que la religion n'est point contraire à la raison', vénérable, en donner respect; la rendre ensuite aimable, faire souhaiter aux bons qu'elle fût vraie ; et puis montrer qu'elle est vraie. Vénérable, parce qu'elle a bien connu l'homme; aimable, parce qu'elle promet le vrai bien 2. Il faut, en tout dialogue et discours3, qu'on puisse dire à ceux qui s'en offensent: de quoi vous plaignez-vous ? Commencer par plaindre les incrédules, ils sont assez malheureux par leur condition; il ne les faudrait injurier qu'au cas que cela servît, mais cela leur nuit *. 1. (Ensuite qu'elle est au.] 2. « Il y a deux choses dans les vérités de notre religion; une beauté divine qui les rend aimables et une sainte majesté qui les rend vénérables. » (XIe Provinciale.) 188 Cf. B., 370; C., 328; Faug., I, 248; Hav., XXIV, 95; MoL., II, 153; MICH., 698. 3. [Qu'il y ait.] 189 Cf. B., 79; C., 104; Bos., II, xvu, 4; FAUG., II, 387; Hav., XXIV, 3 bis; MoL., II, 62; Mich., 56. 4. Pascal faisait peut-être allusion au fameux livre du père Garasse contre qui saint Cyran avait engagé une polémique: la Doctrine curieuse des Beaux Esprits de ce temps, où les athéistes sont traités perpétuellement de bélîtres, de jeunes veaux, etc. Cf. Introd, p. Lxxx. Nous nous connaissons si peu que plusieurs pensent aller mourir quand ils se portent bien; et plusieurs pensent se porter bien quand ils sont proches de mourir, ne sentant pas la fièvre prochaine, ou l'abcès prêt à se former1. Cromwell allait ravager toute la chrétienté; la famille royale était perdue, et la sienne à jamais puissante, sans un petit grain de sable qui se mit dans son uretère. Rome même allait trembler sous 174 bis Cf. B., 20; C., 40; FAUG., II, 79; MICH., 41. 175 Cf. B., 380; C., 339; FAUG., I, 199; HAV., XXV, 8; MoL., I, 43; MICH., 717. 1. Pascal se souvient ici d'un passage de Montaigne : « Combien a la mort de façons de surprinse ? Quid quisque vitet, nunquam homini satis Cautum est in horas ! le laisse à part les fiebvres et les pleuresies, » etc. (I, 19). 176 Cf. B., 393; C., 263; P. R., XXIV, 14; Bos., I, vi, 7; Faug., I, 185; HAV., III, 7; MoL., I, 115; MICH., 485. 2. Même en surcharge. lui; mais ce petit gravier s'étant mis là, il est mort, sa famille abaissée', tout en paix, et le roi rétabli2. [Trois hôtes.] Qui aurait eu l'amitié du roi d'Angleterre, du roi de Pologne et de la reine de Suède, aurait-il cru manquer de retraite et d'asile au monde ? 49] 178 Macrobe des innocents tués par Hérode*. 1. [Et.] 2. Olivier Cromwell est mort en septembre 1658 (d'une fièvre maligne et non de la gravelle, fait remarquer Havet). Son fils Richard lui succéda comme protecteur, mais il ne garda le pouvoir que quelques mois; en mai 1660 Monk fit rendre le trône au fils de Charles 1er. Le fragment a été écrit au plus tôt en mai 1660. 177 Cf. B., 19; C., 38; P. R., XXIX, 34; Bos., I, 1x, 38; Faug., I, 187; HAV., VI, 35; MOL., I, 113; MICH., 205. 3. Charles 1er fut décapité, comme on sait, en 1649; la reine Christine abdiqua en 1654. Quant au roi de Pologne, Jean Casimir, il fut dépossédé de son royaume en 1656, mais il le reprit dans le cours même de l'année; c'est probablement, comme le remarque Havet, en 1656 que ce fragment a été écrit. Pascal inaugure le thème des Rois en exil que Voltaire a développé d'une façon si brillante et qui est un lieu commun de la littérature contemporaine. Ces trois noms que réunit Pascal sont rapprochés également par La Rochefoucauld dans des Réflexions diverses, XVII: Des événements de ce siècle. 178 Cf. B., 164; C., 194; FAUG., II, 384; MoL., II, 14; MICH., 130. 4. « Cum audisset inter pueros quos in Syria Herodes rex Judæorum intra bimatum jussit interfici, filium quoque ejus occisum, ait Mallem Herodis porcus esse quam filius. » (Saturnales, IV, 4, p. 11). Quand Auguste eut appris qu'entre les enfants qu'Hérode avait fait mourir au-dessous de l'âge de deux ans, était son propre fils, il dit qu'il était meilleur d'être le pourceau d'Hérode, que son fils'. Macrobe, livre II, Sat., chap. IV. Les grands et les petits ont mêmes accidents, et mêmes fâcheries, et mêmes passions; mais l'un est au haut de la roue, et l'autre près du centre, et ainsi moins agité par les mêmes mouvements". 179 Cf. C., 365; FAUG., II, 384;Hav., XXV, 198; MoL., II, 14; MICH., 955. 1. Un mot analogue se retrouve dans la vie de Diogène le Cynique : «Ayant remarqué à Mégare que les moutons y étaient gras et couverts de bonne laine au lieu que les enfants y étaient presque tous nus « J'aimerais mieux, dit-il, être mouton que fils d'un Mégarien. » (Traduction de Racine, Ed. Mesnard, t. V, p. 516.) 180 Cf. B., 379; C., 339; P. R., XXIX, 25; Bos., I, iv, 31; Faug., I, 187; HAV., VI, 28; MOL., I, 113; MICH., 766. 2. Pascal s'est souvenu de Montaigne : « Les ames des empereurs et des savatiers sont iectees a mesme moule : considerants l'importance des actions des princes, et leur poids, nous nous persuadons qu'elles soient produictes par quelques causes aussi poisantes et importantes ; nous nous trompons: ils sont menez et ramenez en leurs mouvements par les mesmes ressorts que nous sommes aux nostres ; la mesme raison, qui nous faict tanser avecques un voisin, dresse entre les princes une guerre; la mesme raison, qui nous faict fouetter un laquay, tumbant en un roy, luy faict ruyner une province; ils veulent aussi legierement que nous, mais ils peuvent plus; pareils appetits agitent un ciron et un elephant. » (Apol.) |