Je ne souffrirai' point qu'il se repose en l'un, ni en l'autre, afin qu'étant sans assiette et sans repos... S'il se vante, je l'abaisse; s'il s'abaisse, je le vante; et le contredis toujours, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il est un monstre incompréhensible'. 487] 421 Je blâme également, et ceux qui prennent parti priser tout entier, de peur que, croyant avec les impies que notre vie n'est qu'un jeu où règne le hasard, il ne marche sans règle et sans conduite au gré de ses aveugles désirs... Tout est vain en l'homme, si nous regardons ce qu'il donne au monde; mais, au contraire, tout est important si nous considérons ce qu'il doit à Dieu. Encore une fois tout est vain, si nous regardons le cours de sa vie mortelle; mais tout est précieux, si nous contemplons le terme où elle aboutit. »> (Oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre.) 419 Cf. B., 254; C., 470; FAUG., II, 96; MoL., I, 70; MICH., 774. 1. [Pas.] 420 Cf. B., 48; C., 68; P. R., XXI, 4; Bos., II, 1, 4; FAUG., II, 89; HAV., VIII, 14; MOL., I, 70; MICH., 760. 2. Cf. Bossuet. : << O mort! nous te rendons grâces des lumières que tu répands sur notre ignorance! Toi seule nous convaines de notre bassesse, toi seule nous fais connaître notre dignité. Si l'homme s'estime trop, tu sais déprimer son orgueil; si l'homme se méprise trop, tu sais relever son courage; et pour réduire toutes ses pensées à un juste tempérament, tu lui apprends ces deux vérités....... » (Sermon sur la mort, 1662.) 421 Cf. B., 196; C., 7; Bos., I, IV, 9; FAUG., II, 19; HAV., I, 9; MOL., I, 74; MICH., 860. de louer l'homme, et ceux qui le prennent de le blâmer, et ceux qui le prennent de se divertir; et je ne puis approuver que ceux qui cherchent en gémissant. Il est bon d'être lassé et fatigué par l'inutile recherche du vrai bien, afin de tendre les bras au Libérateur1. Première Copie 45] 423 Contrariétés. Après avoir montré la bassesse et la grandeur de l'homme. Que l'homme maintenant s'estime son prix ; qu'il s'aime, car il y a en lui une nature capable de bien; mais qu'il n'aime pas pour cela les bassesses qui y sont. Qu'il se méprise, parce que cette capacité est vide; mais qu'il ne méprise pas pour cela cette capacité naturelle. Qu'il se haïsse, qu'il s'aime : il a en lui la capacité de connaître la vérité et d'être heureux ; mais il n'a point de vérité, ou constante, ou satisfaisante. Je voudrais donc porter l'homme à désirer d'en 422 Cf. B., 361; C., 318; FAUG., II, 96; Hav., XXV, 33 bis; MoL., I, 174; MICH., 168. 1. Cf. fr. 184: « Lettre pour porter à rechercher Dieu. Et puis le faire chercher chez les philosophes, pyrrhoniens et dogmatistes, qui travaillent celui qui les recherche. » Et fr. 737 : « Ainsi je tends les bras à mon Libérateur. » 423 Cf. C., 65; P. R., XXIII, 8; Bos., I, IV, 8; FAUG., II, 90; HAV., I, 8; trouver, à être prêt, et dégagé de passions, pour la suivre où il la trouvera, sachant combien sa connaissance s'est obscurcie par les passions; je voudrais bien qu'il haït en soi la concupiscence qui le détermine d'elle-même, afin qu'elle ne l'aveuglât point pour faire son choix, et qu'elle ne l'arrêtât point quand il aura choisi. Toutes ces contrariétés, qui semblaient le plus m'éloigner de la connaissance, de la' religion, est ce qu'il m'a' le plus tôt conduit à la véritable. 424 Cf. B., 196; C., 7; P. R., III, 14; Bos., II, IV, 5; Faug., II, 146; HAV., XII, 9; MOL., I, 285; MICH., 861. I. [Vraie.] 2. (V.) 377] SECTION VII 425 Seconde partie. Que l'homme sans la foi ne peut1 connaître le vrai bien, ni la justice. Tous les hommes recherchent d'être heureux; cela est sans exception; quelques différents moyens qu'ils y emploient, ils tendent tous à ce but3. Ce qui fait que 425 Cf. B., 65; C., 91; P. R., XXI, 1 et III, 7; Bos., II, 1, 1 et II, v. 3; FAUG., II, 121; HAV., VIII, 2; MoL., I, 143; MICH., 605. 1. [Ni.] 2. [Ni.] 3. C'est l'opinion commune de Jansénius et de Montaigne : « Verissima est illa sententia beatam vitam omnes velle. » (Augustinus, De Statu puræ naturæ, liv. II, ch. 7) - << Toutes les opinions du monde en sont là, que le plaisir est nostre but; quoyqu'elles en prennent divers moyens; aultrement on les chasseroit d'arrivee; car qui escouteroit celuy qui, pour sa fin, establiroit nostre peine et mesaise ?.. Quoy qu'ils dient, en la vertu mesme, le dernier but de nostre visee, c'est Ja volupté. » (Essais, I, 19). Méré dit de même que «< chacun veut être heureux. » (Disc. de la Conversation, p. 15.) |